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C O R N E I L L E L E B R U N . 177
J - g , fai chemin, vers la ville > proche de
i 6 . o a . ' l a q u e l l e j e m'arrêtai à F e l l j f u r u ne
éminence, d'où j'en fis le deffein
PtofiUc qu'on trouvera au num. 56. Elle a
la ville, quatre grandes molquées, dont les
3. principales ont de grands dômes,
Se dans l'une defquelles fe trouve le
Tom- tombeau du Sultan Muhummed Cho-
ViîicK^c, fondateur de cette ville,
ral)lc. " ""
Defcription
de
la ïiUc.
ce qu'ils prétendent, il y a environ
4,00. ans. On m'a aiTuré que ce
tombeau eil: magnifique & bien bât
i , &: que la chapelle en eft ornée
d'or & d'argent. La vue en eft charmante
par dehors.
Cette ville n'a ni portes ni murailles,
& toutes les maifons en font
bâties de terre,de chaux Se d'argile.
11 s'y trouve 8. ou 10. Cara-
•vanferais, & des ii«a<2rî qui ne font
pas eonfiderables, aufil n'eft-elle pas
marchande. C'étoit cependant une
des premieres villes de la Perfe avant
qu'elle eût été détruite par ÎÎÏmtrUn.
Le Palais R o y a l , qui en
étoit le principal bâtiment, ne fubfifte
plus. On voit à une demilieuë
de la ville , les ruines d'une
me heure que le jour precedent, Se j ^o;-.
traverfâmes la même plaine , les oit.
montagnes qui l'environnent étant
à peu près à une lieuë de diftance
les unes des autres. Les terres étoient
vieille tour & d'une porte de pierr
e , qui appartenoient apparemment
anciennement à la ville, qui eft au
36. degré 30. min. de latitude feptentrionale.
J'employai deux heures de tcms
à rejoindre la câfS.'Vmz , qui avoit
continué fon chemin, & nous nous
arrêtâmes fur le midi au village de
Tbalis, dont les environs abondent
oiftj„5 en Baeker-kaeraes , oifeaux qui ref-
Cngalicis. feiiiblent affez à nos perdrix, hors
qu'ils font plus grands , & qu'ils
ont le ventre Se les ailes blanchâtres.
Ils volent de compagnie Se
afiez h a u t , & fe plaifent dans les
terres labourées. J'en tuai un qui
étoit fort pefant, bien nourri Se d'un
goût delicieux.
Nous pourfuivîmes notre voyage
deux heures avant jour , Se après
une traite de cinq heures, nous arrivâmes
â Gromdora , bourg d'une
grande étendue, rempli d'arbres Se
de jardins , à côté d'un beau ruiffeau.
Les maifons en font aifez palTables
, Se il s'y en trouve même d'affez
élevées. Nous en partîmes à la mê-
femées. Se le païs rempli de
villages. Les pa'ifans y font de petites
levées de terre , pour empêi
cher l'eau de s'écouler, Se l'on voit
à côté du grand chemin des conduits
d'eau, qui fervent à les arrofer. Nous
paiTâmes enfuite par deux villagesj
dont les mofquées avoient châcune
une efpece de clocher, chofe hors
d'ufage en ce païs-là : ils font fort
larges par en bas , Se fe terminent
en pointe. OOnn mm''aallTluurraa qquuee c etoient
des tombeaux de Saints, auxquels
on avoit ajouté des mofquées.
Vers le raidi nous defcendimes dans
un chemin creux prefque entouré
d'un conduit, qui avoir 5. à 6. pieds
de large , dont l'eau fe repandoic
par deux endroits avec violence, du
nord'ouéft au fud-eft, par les terres.
Nous trouvâmes en cet endroit detix
villages nommés Parfahem Se Totioekhji,
dont le dernier , qui eft le
plus p e t i t , eft ceint d'une muraille
de terre comme un jardin, où l'on
entre par une grande porte. Le premier
eft fort grand, rempli d'arbres
Se de jardins, Se le pais d'alentour
en ell très-agreable. Les deux
villages à clochers, dont on vient
de parler, portent le même nom.
Se font du même département ,
quoi qu'ailez éloignez les uns des
autres. Les montagnes femblent
fe terminer en cet endroit. Nous
finies ce jour-là une traite de cinq
lieues , Se nous partîmes à 3,
heures du matin , par un chemin
rempli d'e colines, Se de villages à
droite Se à gauche , d'où nous vîmes
des montagnes couvertes de neige
à la pointe du jour. Enfuite, nous
traverlâmes 3. ou 4. fois une petite
riviere , par un tems agréable Se
doux, jufques à Gihara , où chacun
fe mit à l'abri des ruines d'une
muraille baffe, chofe affez ordinaire
en ce pais - là. Ce bourg contient
plus de 500. maifons, dontla
plupart font affez hautes Se fur une
éminence, de forte qu'on diroitde
Z loiiï