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D E C O R N E I L L E LE B R U N . S?
170;. 18. vaiiTeaux de guerre à Afoph,
II. Fevr. ^^ vaiflcau à bombe ¿c un yacht.
Voyage
vers le
Tanaïs.
Le Czar a plufieurs autres vaiileauxjdont
le plus grand porte 66.
canons: Quatre de 4.8. à 50. cinq
de 36. deux de 3+. & d'autres plus
petits, dont le moindre en a 28.
Ce jour-là, le C z a r le divertit à
faire voile fur la glace, dans une
plaine propre à cela. Le treizième
lur le f o i r j o n tira une vingtainede
bombes fur deux vaiffeaux, & plu-
Heurs fur une barque à vingt rames.
A mon retour, j'appris du Contre-
Amiral, que le Czar m'avoit envoie
chercher. J'allailetrouverimmédiatement
fur le vaiifeau oii il
étoit, 6c vis tirer quelques bombes
en chemin. Je le trouvai beuvant,
& appris qu'il devoit fe rendre le
lendemain quatorzième, avec fa
fuite j vers le Don ou Tandis^
environ à 12. 'iverjies àc Veronifc^
pour vifiter les vaifleaux qui y étoient.
Nous partîmes à 3. heures
après midi, la plupart à cheval &
le reile en chariot, & lors que nous
fûmes à une petite diftance de .la
v i l l e , fa Majellé s'arrêta à une petite
églife, & nous nous détournâmes
un peu pour voir un certain
,. moulin d'une forme extraordinaire,
Mouim . , , „ . ^ ^ '
extraordi.qui a ete fait par u n C i r c a p e n , ^ a
uairc. forme oftogone. Il y a par dedans
4. moulms, qui vont en même
tems, fans ailes ni quoi que ce
foit par dehors, pour donner prife
au vent. Mais il a fept voiles en
dedans, femblablcs à celles d'une
barque, &: fe ferme en dehors par
de grandes fenêtres ou portes. Lors
que le vent eft flivorable,on ouvre
du côté d'oùil vient, deux ou trois
de ces portes,au travers defquelles
le vent donne dans les voiles & fait
tourner la machine avec violence.
On en trouvera le deflein au num.
J/-
Le Czar vint nous y rejoindre
en caleche, & nous prefla de aous
avancer,ce que tout le monde n'étoit
pas en état de f^xire. Nous arrivâmes
cependant avant la nuit.
On fit d'abord une décharge de tout
le canon des vaifleaux, nous en
allâmes vifiter quelques uns , où
Arrivée
au Tanaïs.
l'on nous fît boire gaillardement. 1703.
Nous fûmes regalez lefoiràlamaifon
á'ívan Alexeivitz Moeßn Poeskin.
Après le fouper plufieurs fe retirèrent
à bord des vailTeaux,faute
de place, parce qu'on n'a pas encore
^commencé à bâtir en ce lieulà
i mais on parle d'y faire une ville.
Le lendemain nous allâmes voir
les ouvrages qu'on faifoit pour arrêter
le coursduDö«,&; lui en donner
un autre. On avoit fiiit pour
cela une é c l u f e , d u côté oùonvouloit
le diriger. Cette riviere nommée
Tandis, ^ Don:tz par les habitans,
eft fiimeufe en Ruße. Elle
traverfe le Przecops ou la petite Cours de
Tartaric à l ' e f t , & après avoir bien ""re."'
ferpenté, elle fe détourne par une
grande inflexion aÜez prèsdu//^ô/-
après s'être enflée par lajonc--
tion de plufieurs rivieres, elle paite
à côté à'Afoph , autrefois Tandis,
& va fe jet ter dans le laC Meotide,
ou mer de Zabache', oii elle fepare
\\'Europe de VAße. Nous trouvâmes
en ce quartier-là fur la terre,à notre
grande furprife, plufieurs dents
d'éléphant, dont j ' en ai gardé une Dents
par curiofité , fans pouvoir comprendre
comment elles s'y font trouvées.
Il eft vrai que le C z a r nous
dit ç^u'Alexandre le grand aiant paffé
cette riviere, comme le marquent
quelques Hiftoriens, s'étoit avancé
jufques à la petite ville dçKoßinke,
qui n'eft qu'à 8. H'erßes de là, fie
qu'il fe pourroit qu'il y fût mort
quelques uns de fes éléphants, donc
on trouvoit ces reftes-là.
Nous retournâmes enfuite à la Retour
flote,où l'on nous fit bonne chere. ^^^
I l y avoit en tout 11. vaiiTeaux de
guerre , Se deux d'avitaillement.
Un de ces vaifleaux, fait fous la dire£
tion de fa Majefté, brilloit au
deifus des autres, par toutes fortes
d'ornemens,& la chambre du capitaine
en étoit lambrifl^ée de bois de
noyer. Il y en avoit un autre à côté
de celui c i , aufli d'une grande
beauté, fait par un Anglais ; mais
les autres ne paroiflbient pas beaucoup.
Nous fûmes regalez de
poifibn à midi , puis nous retournâmes
à la ñote , où nous
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