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1 , 0 , reçu plufieurs autres, comme le Mejtr , dont on a déjà parlé, les 170;.
ujaill. Bttftrouw , VAkfay , le Kot-fu , le marchands-aiment mieux fe fervir23•J"ill•.
/íí/í•/s/«», le le des bâtimens Kujpms ordmaires,
VOxus,l'Arxanteso\ileTanais, inc. pour letranfport de leursmarchan-
Cette mer fenommoit anciennement, difes , parce qu'ils ne font pas Ci
mtc à'Hircame,&: mer àcBachu. Les fujets à prendre l'eau, Se à gâteries
Ferfes la nomment Klilfum, & mer marchandées : car fans cela les aud'AJiracan
AesRuJfîens,merdeGiia- très y feroient bien plus propres,&
knskoi, ou de GevaUenske :\es Geor- feroient deux fois plutôt le voyage,
giens, Sgwa,Siles Arméniens, Soef. li on en prenoit foin. Ils ont un au-
Ceux qui y navigent le plus , font j tre défaut, c'eft que n'étant pas li
Vaifleiusles RuJJiem & les Turcs. Quoi quel plats que les autres, ilsnefauroient
dcMo? Czar de Mofcovie aitenvoyéplu-1 approcher de fi près des côtes de
coiic. fieurs bâtimens pour cela à AJlra-iPerfe de Niefawaey, où ceux-là
can, fous la conduite du capitaine] partent quelquesfois l'hyyer.
C h a p i t r e XXXI.
Situation du Vais de Nifawaey. Grande tempête. Potifftere terrible.
Arrivée a Samachi.
ON ne trouve ni villages ni
maifons fur la côte de Nifawaey,
qui eft baife, de forte qu'on
eft obligé d'y dreffer des tentes,ou
d'avancer plus avant dans le pais,
felon qu'on le juge à propos, Se le
fejour qu'on y doit faire. Les Arabes
y^viennent trouver les voyageurs
avec des chameaux & des chevaux,
pour les conduire à Samachi. Comme
il s'y trouvoit plufieurs bâtimens
, lors que nous y arrivâmes,
la foule y étoit grande. Le vingtâeiixîime
au matin , nous jetâmes
nos filets dans une petite riviere,
qui Va fe jetter dans la mer, à une
demi lieue de l à , par deux embouchures
: mais nous n'y primes pas
grand' chofe j quoi qu'elle foit remplie
de poiiTon en de certains tems.
E l l e fe nomme Nifawaey , Se donne
fon nom à cette contrée. Sa
fource eft dans les montagnes.
Le mngt-troifîime, le vent étant
fud-eft, il en partit cinq bâtimens,
.fur lefquels s'embarquèrent plufieurs
marchands Arméniens avec
leurs marchandifes, pour fe rendre à
Aftracan, Se je me fervis de cette occafion
pour y écrire à mes amiSjSc
à Mofiou.
Ceux qui tranfportent les marchandifes
, qu'on apporte fur cette
{ont Arabes ouTi
Lt fous des tentes a
;r dans des villages
côte ' ' "
biteu
hyve
gnés des côtes.
Le -vingt-quatrième ,
:s, quihaé
t é . Seen
.ífez éloi.
il en partit
plufieurs chameaux,chargez dêm;
handifes, avec des marchands ft^
Jiens , qui a
vec nous de
même jour ,
quel trois V
cheval Se di
dre. AulTl-
10.0u12.p1
les voleurs ;
foient fait le voya
Mofeou à Aftracari. Le Ar,bf
l y arriva w. Arabe,
jleurs avoient enlevé fon
L ris qu'il portoit à ventôt
'Olé, '
qu'on l'eut appris
t après
•t.
:rfonnes coururen
mais inutilemer
I l furvint fur le mid:
groffe TempêM
.ielle fit élever une fi
;re entre le rivage de ' " '
tempête , laqi
grande pouffie
la mer 8c les dunes, qu'on ne
où fe mettre à couvert. QIK
nous euilions une affez grand
t e , foutenué par deux bonnes pi
ches, Se bien attachée en terre av
que
tendes
piquets , je
bord de la mer ,
toit moins viole
fable y étoit moi
craignois que Ic i
tre tente. Cela r
r i v e r , Se il fall,
d'en couvrir nos
me retirai fur le
oii la poUfiiere énte
à caufe que le
u l l é , outre que je
-eut n'emportât noe
manqua pas d'arit
nous contenter -
marchandifes , eh
l'atta-
D E C O R N E I L L E
|, l'attachant le mieux qu'il nous fut
. pollible j Se comme l'air étoit rempli
d'un gros nuage de fable, châcun
tâchoit de fe mettre à l'abri, les
uns derriere un bâtiment brifé, qui
avoit fait naufrage , les autres dedans
; trifte Se dangereuxfpetlacle !
Cette tempête dura jufques au foir;,
que nous retendîmes notre tente. Se
retirâmes à peine nos ballots du fable,
fous lequel ils étoient enfevelis.
Le vingt-cinquième quelques
marchands, qui avoient été douze
jours fur cette côte, prirent le chemin
de Samachi, par un très-beau
tems. Nous fûmes obligez d'attendre
l'arrivée du douanier , auquel
il faut payer les droits avant
de bouger delà. Ils fe montent à
46. fols par ballot, Se chaque ballot
pefe 400. livres , charge ordi-
; naire d'un cheval. Ce jour-là, l'orage
recommença avec tant de violence
, qu'on avoit bien de la peine
à fe foutenir fur le rivage, 6e cela
nous obligea à gagner l'autre côté
des dunes à 300. pas de la mer,
• où nous paifâmes la nuit. L'équipage
d'un bâtiment, appartenant à
fa iVlajefté Czarienne, s'yétoitauffi
retire fous quelques huttes. Il
s'y trouva deux Allemands Se un prifonnier
Suédois, qui me firent préfent
de deux oifeaux, que les Riiffiens
nomment Kara'wayeke , Se qui
reflemblent affez à de jeunes hérons
, hors qu'ils ont le plumage
noir ou d'un bleu fort enfoncé.
Comme ces JMeifieurs me venoient
voir tous les jours , ils m'apporterent
aufll une grue blanche'd'une
grandeur Se d'une beauté extraordinaire..'
La tempête continua ti
Se le douanier qui arriv
fixicme., nous permit di
• vifité
L E B R U N . 149
çantverslefud. On trouve fur
ce rivage de gros animaux avec de
petites têtes, qu'on y nomme chiens
s, parmi lefquels il y en a
d'auiîi grands que des chevaux, dont
la peau eft admirable à couvrir des
iffres. Dans la faifon où fes anilux
là s'accouplent, on en voit des
milliers fur le rivage de Nifawaey.
Après avoir fait quatre lieues, nous
•liâmes nous repofer dans une plaine
u-delà des dunes, à une demi lieuë
du village de Mordow, habité par
des Araies , qui ont de mechantes
labanesde terre, comme les Tarta-
•es, dont on a parlé. Mordow veut
dire marais , aufli ce village eft-il
fort marécageux, à caufe des eaux
qui y tombent des montagnes. Cela
fait qu'il y croît beauc(
Se qu'on y trouve un gn
d'oifeaux.
Le vingt-huitieme no
vîmes notre voyage fur le
mer. Se fîmes fix lit
Nous nous éloignâm
cet endroit.
tre , après avoir
Nous partîmes li
plus de 100. chai
v a u x 8 e 5 . a n e s , e
• dont nous trouvâi
vage au mêi
où nous avi<
tempête. JM
tre.petites rillte
la nuiti
. le vingt.
paffer ou-
10s ballots
lendemain avec
eaux , 10. che-
. côtoyant la mer
tes par tout le ri-
;tat , que l'endroit
i tant fouffert .par 1;
straverfàmes lesqua
•re%àeSamoetfia,Baihalht,
Bnlboelaetsja SiMordwa
up de ris,
nd nombre
is pourfui-
: bord de la
i de chemin,
nâmes de la mer en
t devant nous, à une
petite diftance, les hautes montagnesdePcr/
f. Nousytrouvàmes une
fource d'eau, Se quelques méchans
villages, compofez d'un petit
nombre de maifons de terre, dont on
nomme ici les habitans Mores ou
Turcs. Comme le tems étoit très,
beau, ces plaines Se ces montagnes
faifoient un très-bel effet. Lamer
Cafpienne ne produit guère de'poiffon
en ce quartier-là. On y trouve
cependant des carpes , qui ne font
pas trop bonnes, Se une efpece de harang,
qui ne vaut pas mieux.
Nous continuâmes notre route le
vingt-neuvième, Se entrâmes une
heure après dans les montagnes, qui
font fort élevées Se fteriles ; remplies
de rochers. Se denuées d'arbres.. On
trouve même beaucoup de cailloux
dans les plaines. Après avoir traverfé
la hautemontagne pierreufe de
Barma, nous nous arrêtâmes à 9. heures
du matin , fur tmé montagne
platte, environnée d'autres pÎusélevées
i Se nous trouvâmés un ruiffeau
de bonne eau dàns' une vallée
profonde. J ' y tirai liiigrand oifeaa
noir, gris Se blanc , qui avoit une
T 3 braffe
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