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2,-8 V O Y A G E S
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Vmes des autres, lelquelles ref- Il y a des gens qui prétendent qu'on
3.Nov.remblent de lom a des pepms de trouve quelques velHges d'une a n - ' ^ t
melons Wanes. Il ne porte aueun ' eienne porte fur le haut d'une de
frmt, mais il fajt une ombre agréa- ces montagnes, mais eela ell incerble
& tort epaiffe par la grolleur , tain. On dit aulli que ce lieu-là a
de les branches chargées de feuil- | fervi autrefois de retraite à des reles.
On en vnir iinf» mi Mm-n ttX : , „ . -
D E C O R N E I L L E L E B R U N
J704.
5. Nor,
les. On en voit une au Num. 116.
Ce pais produit un autre arbre appelle
Naer-wend,niú porte un fruit
raboteux , parmi lefquels il s'en
trouve qui font gros comme le
poing, & d'autres plus petits. 11
ell blanc & reffemble à une vellie,
dans laquelle il y a une eau, qui
ie convertit en gomme, dont on fe
fert pour guérir la toux. Ce fruit
eft repréfente à la lettre C.
Le bourg de Alajien , où nous
étions, ell affez grand 8c rempli de
jardins fruitiers, & de vignes, dont
il y en a de fauvages fur les montagnes.
Le pais qui ell entre deux
eil fort agreable & bien arrofé par
un canal, qui paffe au travers du
village.
Nous en partîmes à heuresdu
foir, & paflames à une lieue de là
par un chemin rempli de voleurs,
qui enlevent fouvent des bêtes chargées
pendant la nuit, & leseonduilént
dans des bois, oii l'on n'oferoit
les pourfuivre.
Le cinquième nous entrâmes dans
, une plaine, oil nous vimes à notre
droite , environ à deux lieues de
diftance, un grand rocher fort élevé
fur lequel il y avoir anciennement
une fortereffe confiderable,
dont il paroit encore , à ce qu'on
d i t , quelques reftes. On pretend
aufli qu'il y a fur le fommet de ce
rocher une grande plaine remplie de
troupeaux dans la faifon.
Avançant toujours à droite nous
parvînmes à la riviere de Bendemir,
qui traverfe le pais. Sur les
I I . heures nous paifàmes prochede
deux autres montagnes affez près
l'une de l'autre , fur lefquelles il y
avoir audi autrefois des fortereffes,
dont il ne refte aucunes ruines. On
voit une ouverture au haut de l'une
& de l'autre, au travers du rocher,
qui fert depaifagepourparvenirau
fommet, fur lequel il paroît un rond,
qui reflemble de loin à un château.
a «.LCÔ i Cbelles,
qu'on en clulfa , & qu'on fit
enlever ce qui reltoit de ces ruines,
pour empêcher que d'autres n'en fiflent
le même ufage à l'avenir. Aulli
ne le donne-t-on plus la peine d'y
monter, tant parce qu'il n'y a plus
rien à v o i r , qu'àcauiequ'ileftdangereux
de fe rendre dans un lieu fi
fohtaire fans être bien accompagné.
On trouve en cet endroit deux Chcmim
chemins qui eonduifent à Perfepo-1"'
lis, l'un à gauche, à côté de ces deux PeifpL:
montagnes, &r l'autre à droite,proche
de la premiere , où il y -a un
pont de pierre à quatre arches fur
la riviere de Bmdamr, laquelle les
anciens nommoient Corns, Coriusoxi
Cyrus, à laquelleikenjoignentune
autre fous le nom SAraxe , dont
iT eft' fait mention dans la vie à ' A -
Uxandre le Grand, laquelleilsnom,
ment aufli Cjrofoiis ou Cyrefchatas.
On choilit ordinairement ce chemin
là, & on laiiîe la riviere à gauche,
comme font ceux qui vont à
Zjie-rats. Je trouvai proche du
pont un morceau de colomne , laquelle
y avoit apparemment été
jointe autrefois, comme il s'en trouveencore
au bout de plufieurs ponts.
Cette riviere qu'on nomme aufli
Ans, Km- & Araxes , traverfe la
campagne , & après avoir reçu les
eaux de pluCeursruifl'eauxvafejetter,
à ce qu'on dit, dans les rivieres
de Medum & de Medvs, deforte
qu'on ne doit pas la confondre
avec le * Cyrus & * VArms , dont
on a parlé ci-devant , lefquelles feappdhdéchargent
dans la mer Caffienne. "fs. <!"•
Les bords efearpés de cette rivie-rWcrt."'
re font bordés de petits arbres les
plus agréables du monde. Aprèsen
avoir traverfé le p o n t , & nous être
avancez une demi lieuë, nous laiffàmes
le Caravanferai i'Aebgerm à
droite, & nous arrivâmes fur le midi
au village de Fogr/ihaet,o\\i\n'y
a point de Caravanferai, aprèsune
trai-
Montagncs.
traite de cinq lieues. Nous y fûmes
furpris d'une groife tempête,
c^ui continua jufques au foir, enfuite
de quoi l'air s'éclaircit & nous
revîmes les montagnes, quejevoulois
desfmer, & qu'on voit à la taille
douce ci-jointe > c'eft-à-dire, les
deux qui font les plus proches du
pont, car je ne pouvois pas voir delà
la troifième , quoi qu'elle foit
la plus élevée. Les llabitans les
nomment les trois freres , à eaufe
qu'elles fe relfemblent. En fuivant
le chemin ordinaire on s'arrête au
Caravanferai ¿!Aebgerm, d'où Ton
va à A j j a f , à Poiigorg ou à Sergoen
: mais nous paffâmes à côté de
la plaine & des montagnes, & trouvâmes
, fur les 9. heures du matin, un
grand pont de pierre fort élevé à
5. arches, dont il y en atrois grandes
& deux petites, fous lefquelles
coule,avecbeaucoupdc rapidité, la
riviere, dont on vient de parler : Elle
y eft ausfi fort large & fort profonde
j & les bords en font efcarpez
& fort élevez. On y trouve plufieurs
fortes de canards, on la traverfe
pour fe rendre à PerfepoUs, qui
n'enellqu'àdeuxlieuës. Nous arrivâmes
fur les onze heures à Zargoen j
bourg agréablement iitué entre les
montagnes & rempli de jardins, qui
abondent en melons, enraiflns&en •
toutes fortes de fruits. Comme notre
muletier y demeuroit, il ne manqua
pas de nous en préfenter , 8c
de nous bien regaler enfuite, après
avoir défendu aux habitans du bourg
de vendre des provilions à ceux de
notre fuite. La plupart des muletiers
qui tranfportent des marchanàiksàcGamron
à Iffahanyonzlmt
demeure , 8i fe font un plailir d'y
regaler les Europeans , qui font de
leur Caravane.
On trouve des terres labourées,
8c beaucoup de troupeaux de mou-
L 1 î , tons
lii