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I' P! 11
I , . V O Y
j-Q fonnes à cheval i puis 9. chevaux
Ç. A o û t , de mam du Chan y richement enharnachez
, aianc chacun un petit
tambour au côté droit de la lelle.
La plupart des peribnnes de diftinction
en avoient de femblables, qu'ils
battoient des doigts de tems en tems.
Ils étoient prefque tous d'argent
comme celui du Chan. Il y avoit
outre cela un grand nombre defoldats
à côté du jardin, àdroitevers
les montagnes, lefquelsavoiencune
plume à leur bonnet j Se enfin, deux
chevaux montés par deux hommes
couverts depuis les pieds jufques à
la tête , d'une robe piquée de toutes
fortes de couleurs, reprefentant
des linges. Comme ils étoient faits
à ce badinage, ils attiroient les regards
de tout le monde , & fe tenoient
à vingt pas de diftance l'un
de l'autre , avec des joueurs d'inftrumens
à côté d'eux. Lors qu'on
A G E S
que des villages dont le pais eft rem- 170^.
pli> des tentes des Arabes , & des 5. Août,
jardins qu'on voit de tous côtés. A- Bonnet
vant de prendre fa Robe , le Chan magnifife
fut arrivé au jardin, le Chan 6c les'
Seigneurs qui l'accompagnoient
defcendirent de cheval à la porte de
devant, qui étoit grande & de pierre.
11 s'y couvrit de fa Robe Royale,
&• remonta à cheval une demiheure
après , & s'en retourna à la
ville dans le même ordre qu'il étoit
venu. Cette Robe étoit affez longue
& de brocard d'or j & il avoit fur
la tête un bonnet d'or en guife de
couronne. Cette cavalcade étoit accompagnée
d'un grand nombre de
valets à cheval, qui voltigeoient
fur les ailes, aiant un Kaljan , ou
bouteille à tabac à la main droite
pour le fervice de leurs maîtres.
Ces bouteilles font de verre , garnies
d'or ou d'argent par le haut, &
d'une grande propreté. Quelques
autres domeftiques portoient un petit
chaudron rempli de feu à l'arçon
de leurs felles, pour allumer les pipes
de leurs maîtres, lefquels ne s'en
fervirent point en cette occafion.
Plufieurs de ces Seigneurs fe divertirent
en chemin en ie dardant
neVi qui eft une efpece de cane.
Tout le monde étoit accouru hors
de la ville pour voir cette cavalcade,
les uns à pied,les autresàcheval,
fpe£tacle aiTez agréable par la
grande variété des objets 5 aufli-bien
couvrit du bonnet d'or, dont on^"®"
vient de parler , lequel étoit garni
de pierres precieufes, fermé par en
haut, & porté à cheval devant lui,
à une petite diftance. On prétend
que ce bonnet repréfente les armes
du Prophete Al) i quienportoicun
femblable. Le Chan l'ôta, après avoir
mis fa Robe, on le porta devant
lui , comme on avoit fait en
venant. On employa deux heures
de tems à cette cavalcade.
Il tomba de la pluie fur le foir,
elle continua jufques au lendemain
vers le midi. Cela rendit les
chemins fi mauvais , que les chevaux
avoient de la peine à y palier:
mais il fit très-beau depuis lefeptieme
jufques au dixième de ce mois.
Nous ne laiiTâmes pas d'avoir un
tremblement de terre, qui ne fit aucun
mal, ii ce n'eft qu'il obligea
bien des gens à coucher en rafe campagne,
de crainte que leurs maifons
ne fe renverfaiTent fur eux.
, Le onzième je delîinai la ville fur Situatioa
I une montagne , qui eft au fud , à
! l'endroit où elle paroîtleplus, com-
|me on la voit au num. 38. Elleeft
I plus longue que large , Se comme
j elle n'a point de mofquées ni de
¡ tours ni de bâtimens confiderables 3
je n'ai marqué que le Palais du Chan
Ipar la lettre A -, le Caravanferai ds
' CircaJJÎe, qui eft hors de la ville à
l'eft, par la lettre B, &: une montagne
où l'on trouve les ruines d'une
ancienne forterefle par la lettre C.
Elle eft au nord-ouéft de la ville, &
on en parlera plus amplement dans
la fuite, auiïï-bien que d'une autre
plus élevée, qu'on voit à côté d'elle.
Cette ville eft fur le penchant
d'une montagne j elle a environ une
lieuë de tour, & eft toute ouverte,
les murailles en aiant été renverfées
par un tremblement de terre, il y a
environ 35. ans. Qiioi qu'il nes'y
trouve aucun bâtiment remarquable,
il ne laifle pas d'y avoir plufieurs
mofquées i mais elles font toutes petites
& baiTes, de forte qu'on ne les
voit