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D E C O R N E I L L E LE B R U N .
.170^. fur un ponc de pierre pour parve-
30. Odt.nir au Caravanjèrai,q}.\i eftaullïde
pierre, 6c la riviere abonde en poii-
Ibn. On voie un peu plus bas beaucoup
d'arbres 6c un grand nombre
de jardins, qui s'ccendent ou 4.
lieues au-delà. Ç e village ie v o i t du
Caravanferai, comme il paroit au
num. 115. fore élevé des deux cot
e z , avec une defcenteefcarpce. Il
Vieux y a à côté fur le grand chemin ,un
bâtiment, bâtiment qui reflemble aiTez à une
forterefle, dont les fonde m ens font
de pierre 6c toute la ftrufture d'argile
& de terre. On y entreentraverfant
un petit pont , 6c les maifons
joignantes y font auiîi élevées
4, 5,6. ou 7. pieds les unes au-deffusdes
autres,avec de fi petites fenêtres
, qu'on les prendroit plûtôt
pour des ouvertures de colombiers
Les plus élevées ne laifîent pas d'avoir
de l'air 6c de la clarté; les fécondés
en reçoivent de côté , mais
les plus baffes n'en reçoivent prefque
point du t o u t , & ceux qui y
demeurent font obligés de fe fervir
de luniiere nuit 6c jour,mêmedans
les écuries 6c dans les étables. On
dit cependant, quec'étoit autrefois
une ville , fondée il y a plufieurs
liècles , ce qui pourroit bien être,
puis qu'on n'en trouve point de femblables
aujourd'hui , dans toute la
Perfe. J'eus la curiofité d'y entrer,
mais j e n'y reftai guère, de crainte
de m'égarer, ou de m'engager trop
avant parmi des gens dont la phyfionomie
ne me plaifoit pas, 8c dans
un lieu où il n'y a rien de remarquable.
Au refte ces pauvres gens-
Triftc là font à plaindre, 6c on nefiuroit
comprendre ce qui peut les obliger
à refter dans un lieu fi déplaifant,
dans un des plus beaux pais du mond
e , fi ce n'eil l'habitude , qui devient
en quelque maniéré une fécondé
nature. On me dit qu'il y
avoit en ce lieu-là un puits, qui a
vingt braiTes de profondeur, 6c 10.
pieds de large, taillé dans le r o c,
lequel fert de bain , oii l'on entre
d'un côté par une petite forterciTe,
6c d'où l'on fort de l'autre par
On nous prcicntci, au Caravanfe- 1704.
raiyoii nous étions l o g e z , d e petits 30
pains blancs chauds, faits ù la manierc
de notre pais pour les Europeans
qui y paííent , auflî-bons que les
petits pains qui fe font à Amfterdam.
O n trouve en cequartier-làle ;
meilleur froment de toute la Perfe,
que le Gouverneur de Zjte-rain fait
conferver pour le R o i 6c pour la
Cour. Cela a donné lieu au proverbe
Perfan, qui d i t , cbif âiip Zjie- "
raas ; noen Jej'àîgaes ; fen de Jes:
c ' e f t - à - d i r e , vm de Zjie-raas-, pain
de Jefdegaes, 6c femmes de Jes y
chofes qui fe trouvent en perfedion'
en ces lieux-là; Il y a plufieurs
fours par tout le Royaume , faits
en forme de puits , contre lefquels
on plaque en dedans , de la pâte
roulée fort deliée , donc on fait
des gateaux , qui font cuits en un
moment, puis on les ô t e , 6c on en
remet d'autres en la place: maison
fait cuire les gros pains dans des
fours, comme parmi nous. On fait
auiîi des bifcuits à Ifpahanvalent
bien les nôtres.
Je fis le defléin de ce lieu-là au
f u d , d u côté du grand chemin, d'où
l'on voit fur la montagne les maifons
de ce village , bâties les unes
au-deiTus des autres, comme il paroit
au num.114, avec quelquesjardins
dans l'éloignement, 6c des lieux
détachez , compris fous l e même
nom, qui donnent à ce v i l l a g e une
afiéz grande étendue.
Il étoit deux heures du matin lors
que nous pourfuivîmes notre route
par un aflez méchant chemin étroit,
qui s'élargiiToit à mefure que nous
avancions. On trouve à quelques Demeure
lieues delà, une petite maifon,qui de vofert
ordinairement de retraite à des gS*^^-
voleurs de grand chemin , qui in- chemin,
feftent ce quarticr-Ià , 6c qui ne
manquentguére d'attaquer lesvo.yageurs
, qui ne font pas en état de
fe défendre,pillent leurs marehandifes,
6c leur ôtent fouvent la-vie.
'Lq. trente ér unieme de ce. mois
nous arrivâmes fur les 10. heures à
Dedergoûj village fitué à 8. lieues
efcalier, aiant zoupius {•¿Lchandc\h\ de Jeflegaes, où nous fûmes furpris
à la main. 1 d'unegroiTetempête,6cd'unepouf-
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