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424.
V O Y A G E S
î7oS ^ y maffacré plus de 100.
ii.kv, > qui s'y étoienc trouvez.
Nous ne fûmes pas plùcôc forcis de
celui-ci qu'on y mit lefeu 3 Se comme
mandez par un officier Volonois ^^^^^^
pour nous accompagner jufques àis.Fcv;
Stnolensko. Nous arrivàQ\es lur les
6. heures à la petite ville de Boriffova
il écoit rempli de foin, les flammes
parvinrent en un moment jufq
u e s à n o u s j nous obligèrent à|
doubler le pas. Nous avançàmeS|
pendant toute la n u i t , nous arrêtant
de tems en tems pour attendre
les bagages. Cela joint à l'épaiffeur
des bois nous fit perdre beaucoup
de temSj Se nous expofa à être
llirpris par les ennemis. Enfin,
nous arrivâmes fur le midi àNih/ikof,
après une marche de quatre'
lieues 3 aiant toujours eu la pluie ou
la neige fur le corps.
Nous tâchions cependant d'adoucir
la fatigue de notre voyage
en faifant bonne chere , fans nous
appercevoir que nous étions fur le
point de manquer de pain, & qu'on
n'en pouvoir trouver fur la route,
Notre unique remede fut de nouj
addreiïer au Prince, 6c je fus deput
é pour cela,aiant l'honneur d'êtrt
connu de lui. 11 étoit à table lors
que je m'aquittai de cette commiflîon
, qui fit rire toute la compagnie.
II eut la bonté de me faire
aiTeoir à côté de lui , chofe fort agreable
pour moi , & fort déplaiiante
pour mes compagnons, qui
m'attendoient avec impatience. Au
fortir de table il me fie donner toutes
les chofes dont nous avions befoin
avec une bonté inexprimable.
Nous nous remimes en chemin
vers le foirj&traverfàmesplufieurs
bois remplis de païfans , & fimes
alte fur les 3. heures dans un village
qui n eft pas éloigné de la ville
de Siebina, où le Prince nous avoit
invité à dîner avec lui ce jour-là
mais il avoit déjà dîné lors que nous
arrivâmes} cependant nous ne laiffàmes
pas d'y être regalez par fes
officiers.
Le vingt - cinquième nous primes
congé de l u i , & il eut encore la
bonté d'envoyer un détachement de
500. chevaux devant nous pour affurcr
les chemins, & de nous donner
une efcortede 6. dragons, com-
après une traite de 4. lieues,
& fur les 10. heures du matin à
Krocpka, à 8. licúes delà. Enfuite,
nous traverfdmes plufieurs villages,
dans l'un deiquels nous ne trouvâmes
pas une ame, parvînmes furie
midi à Tollothm après une marche
.de 7. lieues. Nous continuâmes
notre voyage le vingt-feptihm 5c arrivâmes
lur le foir â la ville de Copies.
Le Colonel Aller, le Miniftre
de Truffe & le Dofteur Areskiqui
y avoient fait quelque fcjour,
venoient d'en partir pour aller
joindre le Czar à Soknfoy à 8.
lieues delà , & nous arrivâmes le
dernier jour du jnois à Dobroofna,
après une traite de 7. lieues. Le
gentilhomme Tolonois & fes dragons
3 qui nous avoient conduits
hors du chemin, nous quittèrent,
fans rien dire, pendant la nuit, deforte
que nous eûmes bien de la peine
à nous tirer d'affaire. Nous ne
laiffàmes pas d'avancer fans efcorte
6c d'arriver heureufement fur les 7.
heures à Bagova. C'eft le dernier
illage de ce côté-là, fur les terres
de Pologne, & nous y logeâmes
hez des Juifs 3 & arrivâmes le lendemain
à Smolensko. Nous y allâmes
faluer le Gouverneur , & luí
idîmes compte de ce qui nous étoit
arrivé. Nous le priâmes enfuite
de nous faire donner des chevaux
frais pour continuer notre
voyage , mais il nous dit qu'il n'y
en avoit pas. Nous nelaiiTamespas
d'en trouver 8. qui étoienc arrivez
la veille de Mofio-w avec des voyageurs,
qui avoient palié outre. Cela
vint fort à propos, nous les mimes
à quatre de nos traîneaux , 6c
s reiloient ,de-
3. de ceux, qu
vant les autres ;
à avancer , les
fatiguez, out
qui avoient peine
chevaux étant fort
que nous c :n avions
perdu plufieurs en chemin. Nous
continuâmes ainfi notre voyage
arrivâmes à 8. heures du matin à
après unetraitede33./^éJ-y^
tes. Nous paiTàmes enfuite ïDorgobufchi
D E C O R N E I L L E LE B R . UN
1708
,0. Mars
Retour à
Mdfcow.
à ÎVeefgna, àMofchaios-
(Sc arrivâmes enfin à
où je retournai à mon ancien quartier
dans la Slabode,oi\ l'on f u t fort
furpris de me revoir.
Le dixième Mars y les marchands
Hollandois, qui etoient partis après
nous,y revinrent de même, 6c peu
après les autres voyageurs, dont on
a parlé , lefquels s'etoient arrêtez
quelques jours au camp de fa Majeilé
Czarienne3dansrefperanccde
trouver l'occalion de palier. Monfr.
Keiferling, Miniftre dcPrnJfey s'y r^oS
rendit aullî. Comme les mouve-i6, Ma
mens des armées empêchoient qu'on
ne reçût des Lettres de Hollande t
d'où il manquoit 5. ou 6. ordinaires,
nos marchands prirent la refolution
d'y depêcher un exprès à
tout hazard, h moi celle de m'en
retourner par eau, par la voye d'Ar^
changely avec Monfr. Kmfiusyixcrtt
de celui avec qui j'étois venu à
Mofcow.
C H A P I T R E LXXXVIII.
Dernier départ de Molcow. Arrivée a Preslaw, R o i l o f , Jereslaw
& Wologda. Maniéré de voyager par eau.
law le. vingt-Jixieme. Nous y allâmes
DepartdejE partis dc. Mofcoi^J en traîneau Mofcow, J le vingt - îroificme Mars , avec
plufieurs autres voyageurs , 6c
vançai ce jour-là
là, jufqu'à Bratoffi-
. JVerJies de Mofcow.
bourg à 30.
Le lendemain fur les 9. heures,
arrivâmes à Troytskie, dont on a déja
parlé , auflî-bien que du beau
monaftere de ce nom. Nous traverfâmes
enfuite des montagnes remplies
d'arbresj qui doivent produire
un admirable effet en été. Nous y
rencontrâmes une bande de 6. à 700.
jeunes foidats, nouvellement levez
¿c fans armes , dont les officiers ctoient
en traîneau , 6c nous arrivâ- Arrivée à ^^ vingt-cinquieme à Preslaw, Preslaw. OÙ nous ne nous arrêtâmes pas , 6c
avançâmes jufqu'à ÎVaska. Le lendemain
nous paflames à côté de
àRoftof. Rojîof, au nord-oueft du lac de ce
nom , qui eft entouré de villages.
Les habitans de ce quartier-là vivent
de la culture de l'ail & des
oignons. Cette ville a un métropolitain,
qui y f-xic fa demeure.
une hauteur , 6c ceinte e:
d'une muraille de pierre 3 qi
été achevée 3 parce que L
n'en écoit pas afiezferme,
elle en fort mauvais état,
ville eft alTez grande 6c prefque
quarrée, & paroit beaucoup en dehors
On trouve à une demi lieuë de là
le monaftere de Peuter Zare'-mtz,
qui eft entoure de maifons. Nous
avançâmes delà jufqu'à MkoUy<\m
en eft à 45. ix-erfies^ icoù PonpaiTe
en été la riviere d'Oeffie-reka fur A isres- des radeaux , ôc arrivâmes à Jeref-
• TOM. IL ' ^ J
loger au fauxbourg de Troepenoe,
d'où je me fis conduire en traîneau
fur la rivierede/Fí}/(?^¿¿^,pour
y faire le deflein de la ville, autant
que le tems le pourroic permettre,
n'aianc que quelques heures âyrefter.
On la trouvera aii num. 244.
Elle commence à la lettre A , a u f u d ,
où paiTe le Kotris, qui fe déchargé
dans le ¡Vologda. Il y avoit en ce
tems-là dans la riviere 5. barques à
3. mats, venues de Cafan j avec une
difficulté inexprimable, en remontant
le Wologda à la ligne , à force
de monde 3'pour fe rendre à Petersbourg.
Il y avoit de plus dans la
riviere plufieurs autres barques gelées.
On voit à une petite diftance
de la ville, un village avec une
Eglife de pierre, 6c les fauxbourgs
des deux côcez. Elle eft ficuée fur sa litnapartie,
f
. n'a pas
terrain
uilleft-
Cette
par le nombre des Eglifes de
pierre qui s'y trouvent. Il y a aufll
des maifons de pierre, mais la plupart
font de bois, de même que 4.
I i i ponts
I
M 4