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jyo^.p^^fi ^^^ Indes Orientales, mourut
ii.juil. âgé de 40. ans. C'étoit un homme
d'honneur Se de mérité, fort eftimé
de tout le monde. Nous Uii rendîmes
le lendemain les derniers honneurs,
on le porta à l'endroit où
l'on enterre tous les ChretienSj hors
de la ville, de la maniere i'uivante.
Le iecond de notre Direiteur,
qui étoit malade de la goûte, fe
rendit à la pointe du jour à lamai-
Ibn du défunt, avec toute fa f;imille
& 14. chevaux, entre lefquels,
il y en avoit deux demain couverts
de drap noir, précédez d'un trompette
& de 13. coureurs. L'Ecuier
du défunt parut le premier devant
le corps,avec l'Interprete Sc quelques
autres,fuivis de trois chevaux
de main couverts de drap noir, portant
des panaches de plumes blanches
fur la tête; puis quatorzeperfonnes
à cheval, accompagnez de
10. ou 12. valets de p i e d , & un
trompete devant les chevaux de
main, après lefquels parurent ceux
de notre D i r e d e u r, 6c puis le corps,
couvert de tafetas blanc , 6c par
deiTus d'un poêle de velours noir.
11 étoit pofe fur une biere, portée
par quatre perfonnes, qui fe relevoient
de tems en tems à caufe de
la longueur du chemin.
Son en- Le fecond du défunt fuivoit le
t e r r e - corps, accompagné du n ô t r e , &
de tous les HollandoiSy parmi lesquels
je me trouvai}du pere Antonio
Deßiero, Rcfident de la Couronne
de Portugal; des Anglois &
des miixchznàs Armeniens de Juif a.
On s'avança en cet ordre par le
Chiaer-baegi chacun aiant une écharpe
de tafetas blanc par deiTus 1 epaule,
nouée par le bas & pendant
jufques à terre, laquelle on avoit
reçue à la maifon du d é f u n t , avec
une autre écharpe de gaze blanche
autour du chapeau, laquelle ceux
qui n'avoient point de chapeaux,
portoient ceintes autour du corps.
Le convoi confiftoit en 40. perfonnes
à cheval, accompagnées de 30.
valets depied. h^sFrançoisÎQtronvérent
au lieu de la fepulture avec !
quelques Religieux, & le corps f u t
pofé en terre fur les 7. heures. Le
A G E S
fecond de la Compagnie Angloife
prononça fon oraifon fúnebre, à l a u - j uÍ
maniere de leurs pais 3 puis chacun
prit une poignée de terre qu'on jetta
dans la f o i f e , q u i fut remplie enfuite
par les fofîbyeurs. Cela f a i t,
on s'en retourna au nicme ordre ,
qu'on étoit venu, & l'on fut regalé
à dîner à la maifon du d é f u n t,
où l'on diftribuadesécharpesjfemblables
aux nôtres, à ceux qui nous
accompagnèrent au retour. On en
envoya auiîi une à notre DireiVeur}
6c tout le monde fe retira après avoir
été bien regalé.
Qiiclques jours après je vis tous Etrange
les Bazars ornez de petites bandes mariage,
de papier de toutes fortes de couleurs
} d'oripeau , ôc de pluficurs
petites ligures autres galanteries.
Sur le foir-on fit illuminer
toutes les boutiques de petites lampes
} & armer la .bourgeoifie ea
quelques endroits. C'étoit au fujet
du mariage d'une jeune Princeife,
fille du R.OÍ, laquelle n'avoit que
trois ans, avec le p e t i t - f i l s de la
tante de fa Majefté, lequel n'en avoit
pas plus de c i n q , ôc cette ceremonie
fe fit pour conduire cette
jeune Princefle au Palais de cette
Dame, où elle devoit être élevée.
C'eft p e u t - ê t r e l'unique exemple
d'un mariage femblable, entre de
fi jeunes enfans, parmi les PerfeSy
quoi que cela foit fort ordinaire
parmi les Arméniens. Cette Frin-
' ceflé, tante de fa Majefté, 6c fceur
du Roi fon Pere, fe noramoit Zynab
Beggtmavoit été mariée au
fils du Sultan Galliefa , confident
du Roi Abas fecond.
Le vingt-dmxieme Août, je niep^tg^g],
rendis à Julfa, où je reftai jufques Croix,
au vingt-fixïeme , jour auquel les
Arméniens celebrent la fête de Soerpgaets,
ou de la Croix, en mémoire
de la croix de Jefus-ChriJî-, découverte
fur le mont Calvaire par
Ste. Helene, mere de l'Empereur
Confiant in.
Leurs femmes fe rendent pour
cela, deux ou trois heures avant le
jour au cimetiere, où l'on enterre
les Chrétiens, & elles y portent du
bois,du charbon,des cierges & de
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