V o Y A G
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170^.
15. Dec,
Taxe fur
les pier-
Defaiptionde
Gale.
SesUf.
tions.
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fe à'Arippo a fous le gouvernement
de Manuaer. Alais comme ce rcvcna
l:i n'eft pas fixe , & qu'il produit
tantôt plus, tantôt moins, on
ne fauroic en parler pofitivement.
Cependant, comme on pécheconflammefit
dans un de ces lieux-là,
il eft à croire que la Compagnie y
trouve fon compte. J'ai même entre
les mains des pieces qui pourroient
m'aiitorifer à en parler plus
pofitivement, fans q u e j e m e f u is
fait une loi de ne parler que des choies
que je fai de fciencc certaine.
A i n l i , je dirai limplemenc que le
principal revenu qu'elle tire de cette
pêche , procede de la taxe impòfée
fur les pierres qu'on employe
pour celaj chaque plongeur qui y
travaille étant obligé d'en avoir une
pour le faire defcendre jufques au
fond de l'eau. Chaque barque en
contient plus ou moins j les plus
grandes de 16. jufques à 20, & les
plus petites 6. ou 8 i de forte que lors
que cette pêche fera parvenue à Hi
perfedion , & qu'on y employera
450. barques le profit n'en fera pas
mediocre.
h t s ParrwJLias font ceux qui
font profeflîon de la Religion
payent fept rix-dales de chaque
pierre 5 les Pay ens 9:. & les Maures^
les Mahometans 12. coutume
introduite par les Portugais ¡^continuée
par la Compagnie.
PaiTons à la def^ription de la ville
de Gale, qui eft très-forte par fa
fituation, étant environnée, du côté
de la mer, de bancs de fable &
d'écueils, qui ne permettent pas
d'approcher, fans pilotes, du port,
qui fait une demi lune à l'eft de la
v i l l e , & qui eft bien pourvu de canon.
Elle a auili de bonnes murail.
les & de bons retranchemens raill
e z dans le roci &debonsbaftions
à plufieurs angles, dont les principaux
portent le nom du foleil, de'
la lune & des étoiles , entre lefquels
font les portes de la ville. Il
y a plufieurs autres pointes fortifiées
, favoir celle des Matelots¡d'Utrecht^
de Venus^ de Mars^ à!EoU
& le R-ocher du Pavillon. Il n'y a
qu'une porte à r e f t , q u i eft celle du
E S
rivage. La ville a environ une de- i^qî
mi lieuë de tour en dedans, car on îj.Dec.
ne le fauroit faire en dehors, i l s'y
trouve d'aflez bonnes rues, qui ne
font point pavées, mais gazonnées
avec d'aiTez belles maifons, fie par- Mnifon
ticulierement celle du Comman-"^"Coudant
, qui eft fpacieufe & remplie'"'
de beaux appartemens > bâtie fur
une hauteur, vis-à-vis du magazinMagiiin.
de la Compagnie , lequel eft fort
grand; mais les murailles de c ô t é,
qui donnent fur l'eau en font fort
humides, & le haut de l'édifice,
qui eft de bois, eft pourri Scniangé
des fourmis blanches,qui abondent
en ce pais-ci. Un des bouts de ce
magazin, dont l'entrée eft dans la
porte de la v i l l e , fert d'EgUfe aux
Hollandais le matin, & aux Sirigales
l'après-diné. Les dehors de la
ville font remplis dejardins&d'arbres
d'une grande beauté , avec de
belles allées. Les montagnes, qui
font à l ' e f t , font couvertes de bois,
6c Ton peut aller facilement delà
au port le long du rivage. Ces boislà
font remplis de boucs fauvages,
de lievres êc d'oifeaux ; cependant
on ne trouve guère de gibier au
marché. Quant aux autres provi-p¡.ovifions
, elles y font à peu près à fions,
aulîi bon marché qu'à Cochin , à
la referve du beurre , qui eft cher,
fans être bon. On ir'arbore le pavillon
que lors qu'on voit paroître
un vaifleau en mer. Cela fe fait
fur un vieux bâtiment fitué fur un
rocher , où l'on tient toujours une -
garde.
La monnoie de cette Ile eft tou- MonnoUte
de cuivre: les plus groifes efpeces
y font de deux fols de la notre,
& les moindres d'un denier ; mais
la monnoye de Hollande y a cours.
I l y a plufieurs écoles pour les Ecoles:
Singales convertis au Chriftianifme,
de bons maîtres, inftruits par les •
Miniftres, pour leur enfeigner les
chofes neceiTaires à f a l u t , & leur
donner une bonne éducation. Ces
Miniftres en font la vifite tous les
6. mois , & cela produit un trèsbon
eifet.
Ces Síngales, qui font demi yVíiz«- Habille-'
res f n'ont pour rout habillement
qu'un