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126 V O Y A G E S
j ^ ç i j , a v o i r beaucoup f o u f f e r t , p a r c e que
15. Mai.ks Tmgtifes avoienc mis le feu à
fürt baffo.
l'herbe feclie ; & que les chevaux
n'aiant point trouvé de fourage, il
avoit fallu en aller chercher à une
lieuë de diftance 3 entre les montagnes.
n™- Monfieur l ' E n v o y é fut obligéde
goda&deS'arrêter quelques jours à Plobit-
Schiika jiba, fur l a Zitta,^oux fe r e p o f e r,
& fiu-e provifion de radeaux, pour
defcendre les rivieres Slhgoâa Se
d e Schilka jaiciues à Nerzmskoi¡les
eaux en étant fi baffes, qu'on ne
pouvoir s'y fervir de barques, ni
y paifer fans danger, même fur des
radeaux, aux endroits pierreux, oîi
i l s'en brifa d e u x , fur lefquels on
avoir chargé une partie des équipages
de c e M i n i f t r e , qu'on eut de
la peine à fauver. ,
Lors que tout fut prêt , il fit
prendre les devans aux chameaux
& aux autres bêtes de charge, par
les montagnes, vers Nerzinskoi, &
l e s f u i v i t l e dix-huitième^ Le dtx-niiivième
il parvint à lariviered'Owo«,
qui a fa fource dans les marais du
Mongol & va fe jetter au nord-efl:
dans VIngoàa <i oil aiant uni leurs
eaux , elles prennent enfemble le
nom ÔLcSchilka. Elles font fort blanches
, & les bords en font habitez
Courfes P^"^ p l u f i e u r s Hordes de 'Mongai
des Mon- qui font fouvent des courfes de l'augilcs.
tje c ô t é d e l a Schilka j u f q u e s à Nerzinskoi.
Mais cela ne leur réuilit
pas toujours; on les repouiTe fouv
e n t , & lors qu'on en prend, on
les f a i t executer comme des voleurs.
DesCofa- L e s Cofaques Ktijjlens c o u r e n t a u f li
S . ' ' " ' ' ! « l'O»«» pour s'envanger,
n'épargnent perfonne , & décruifent
tous les lieux par où ils paffent.
Nerains- Le vingtième il arriva heureufement
à Nerzinskoi, ville fituée fur
la Nerza, qui vient du nord-nordefl:,
& fe décharge dans la Schilka,
à un quart de lieuë de cette forter
e f f e , dont les ouvrages ne font pas
mauvais , Se pourvus d'une nombreufe
artillerie de fonte, & d'une
bonne garnifon dcCofaqwesdeDaii-
Sitnation fervent .à pied & à cheval,
de cette Cette p l a c e , qui eft environnée de
place.
hautes montagnes ne laiffe pas d ' à - 1 6 9 3.
voir affez de prairies pour paitre lo. Mai;
fes chameaux , fes chevaux & fon
bétail. On voit même par c i , par
là , dans les montagnes , à deux
lieues de diftance, des terres propres
à c u l t i v e r , & à femer les chof
e s , dóneles habitans ont befoin.
On trouve auili en remontant la
Schilka, 4. à 5. lieues au deffus de
cette v i l l e , & 10. lieues audeffous,Habita.j
en la defcendant, pluiieursgentils-dupais,
h o m m e s Ritffiens, & d e s Cofaques,
qui fubfiftent de l'agriculture, du
bétail & de la pêche. Les environs
de cette ville , & les montagnes
produifent toutes fortes de fleurs Se
de plantes; de la rubarbe bâtarde,
ou du Rapontica d'une groifeur ex- Pioductraordinaire
; de beaux lis blancs, ¡¿""J^^"
&: orangés ; des pivoines rouges &
blanches d'une odeur charmante, &
de plufieurs fortes ; du romarin j du
thim ; de la marjolaine & de la
lavande, outre plufieurs autres plantes
odoriférantes inconnues parmi
nous : mais on n'y trouve point de
f r u i t s , f i ce n'eftdesgrofeilles. Lesoe^f^,.
payens, qui habitent depuis long- tesd'habi.
téms en ce païs-là, & qui font f o u s™
la domination du C z a r de Mofeo- fom'
vie, font de deux fortes; les /Cok-P'S'™-
ni Tmgufi, & les Olenni Tungnjî.
Les premiers font obligez de monter
à cheval aux premiers ordres du
JVaiweàe de Nerzinskoi, ou q u a nd
les frontières font infeftées de Tartans,
& les Olenni à c o m p a r o i t re
à pied & armés dans la v i l l e , lors
que la necelfité le requiert. Le chefchefdes
d e s Konni Tmgufi<A un Knez nom- Konni
mé Paul Petrewitz Gantimur, ou''^™®
en leur langue. Catana Gantimur.
Il eft affez avancé en âge, & du
pais de Nieuheu , où il avoit été
Taifcha, fous la domination du R o i
de la Chine. Mais ce Seigneur étant
tombé dans la d i f g r a c e , d e c e P r i n -
ce , qui le dépofa, il fe rendit en
Daurie avec fes Hordes ou vailaux,
& s'y mit fous la proteftion du
C z a r , après avoir embraffé la foi
chrétienne de l e g l i f e Greque. Il
peut mettre trois mille hommes en Sapuircampagne,
en Vingt-quatre heureá'"""'
de tems, bien m o n t e z , 5 c bonsfold
a t s ,
i i ï n