V O Y A G E S
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1701. riîs nous arrivâmes proche de l'Iile
30. Ao4t. des Croix -, laquelle eft fort pieircii,
L'iiie dc! f e , & n'ell pas éloignée de la terre
"ferme. Cette Ifle eft rempUe de
Croix, qu'on voit à mefure qu'on
s'avance vers elle. Lorsque nous fûmes
au delà de cette côte, nousapr
LiRuffic. perçûmes h.RuJJÎe, faifant route au
Siid-Ouèft au Sud , & laiffant à
l'Eft le Caf gris, qui avance fort
dans lij mer. Sur le ibir nous vîmes
• '17,. vaiffeaux à l'ancre , fur la có:-
' t e , & nous les joignîmes vers les on.
2e heures, accompagnez de deux
vaiffeaux Anglais , ëc mouillâmes
fur trois bralfes d'eau devant la riviere
dUArchangel, à 10. lieues de
la Ville. Le trenU-imiénit au matin
nous nous trouvâmes , au nombre
de 21. bàtimens , 11. Hollandois,
8. Anglais & 2. Hambourgeois, les
vaiffeaux qui étoient partis du
Texil avant nous, étant de ce nom,
bre. Comme il faifoit parfaitement
beau , nous n'attendions, que des
pilotes pour entrer dans la riviere;
mais ils tardèrent tant à venir qu'un
des Hambourgeois voulut l'entreprendre
fans cela. Il s'en repentit
bien-tôtj puis qu'il échoua d'abord
au côté gauche de cette rivierç.
Nous n'en fûmes pas furpris, apprenant
que les Mofcovites avoient
enlevé toutes les balifes , pour en
impécher l'entrée m-iSnUiis, qui
avoient paru à fon embouchure depuis
quelques femaines, & avoient
jette l'épouvante de tous côtés. Les
An^ois, chagrins de ce délai, s'impatientérent
auffi, &: s'avancèrent
vers le matin avec 6. vaiffeaux,
dont les deux premiers aiant pareillement
donné contre terre, les autres
fe retirèrent. Mais leurs pilotes
étant arrivez après midi, ils entrèrent
dans la riviere fuivis d'un
petit vaiffeau de notre pais, qui
paffa heureufement fans pilote, &
alla mouiller proche des prairies,
Puirics. à la faveur du beau tems. Le terrain
y eft rempli de petits arbres,
& s'avance des deux côtés, vers la
riviere, en forme de croiffant,
comme il paroit au Num. Le
dmxicme Septembre , nous fûmes
tous pourvus de pilotes, à la referve
d'un feul vaiffeau Anglms , & 170 t.
nous mîmes.à la voile fur les onzej.Sçpti
heLires, f i i f i n t route vers, l'Eft.
Nous paffâmeif en plufieurs endroits
où il n'y avait pas plus de
15. à 16. pieds d'eau, &; vînmes
mouiller, iur les 3. heures, proche
des prairies, environ à 6. lieues
d'Arthangel, le foin éxant encore
entaffè fur la terre. Les. Anglais, &;
les autres, s'y arrêtèrent aulli, par- °
ce qu'il n'eft pas permis d'approi
cher plus près de la ville, oii il faut
que chaque capitaine fe rende en
perfonne. J e m'embarquai pour cela
fur les 5. heures avec les autres,
à deffcin de prendre le plus court
chemin entre les Iflesi mais nous
nous égarâmes bien-tôt. Nous commencions
même à défefperer du
fuccès de notre entreprife, lors que
nous rencontrâmes une petite barque,
conduite par un Mofcavite,
que nous priâmes de nous fervir de
guide, k n u i t approchant & le tems
étant très-obfcur} outre que nous
avions bienfait trois fois le tour du
compas , à ce que je croi , nonobftant
que nous euffioris quatre
capitaines avec nous. Enfin, nous
apperoûmes le fanal d'une des ],fles,
proche de laquelle nous trouvâmes
une barque IhiJJienm à l'ancre.
Comme il étoit minuit & qu'il pleuvoir
â verfe, nous refolùmes d'y
entrer & d'y attendre le j o u r , ne
pouvant aller à terre à caufe de l'obfcurité
& qu'il n'y avoit pas affez
d'eau ; fans quoi nous aurions tâché
d'allumer du feu dans le bois.
A la pointe du jour nous pourfuivîmes
notre route, & arrivâmes fur
les 6. heures au Nouveau Dwinto,
à 3. Ueuës de la ville. Nous nous Dwinto.
y arrêtâmes, ne pouvant pafferoutre
fans la permiilion du Comrnandant
de la place. Il n'y a guere de
maifons en ce lieu-là , où l'on travailloit
â élever quelques forts de
crainte d'y être furpris par les ennemis.
On y preparoitaufli 3. brûlots
& une chaîne de 9.0. braffes, de
la groffeurdubras, pour en fermer
l'entrée aux Suédois, qu'on y craignoit
toujours, depuis leur dernierc
entreprife. J'eus le tems dç deiliifeiiliflf
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