Il,
D E C O R N E I L L E L E B R U N .
1705. capitaineconfcQtic, & fit donner à
30.N0V. ceux qui condiiifoicnt cette barque
les cholcS dont ils avoicnt beibin.
C e lieu-là elt ù la hauteur du 12.
degr. 29, min. de laticudcfcpccncrionale.
Au couchcrdulbleilnousparvînmes
environ à 2. l i e u ë s & d e m ie
des guerices blanches, à l'eft: demi
nord j & à la pointe de Monjtadely
au ilid-eil demi f u d , à 3. ou 4. lieues
de nous, faiiant la même route. Le
lendemain \cs Malabars nous quitérent
pour Te rendre à Kananor.
Prifede Nous avions de tems en tems le
poiffons. pi^ifij. voir & de prendre pluiieurs
fortes de poiiTons. N o u s p r î -
Dauphins. mes au commencement des dauphins
tant avec des harpons qu'avec des
hameçons. On attache à ceux-ci
un paquet de petites plumes, puis
on les j e t t e en mer au bout d'un cordeau,
qui tient à une perche. Les
dauphins qui prennent ces petites
plumes pour de petits poiiTons volans,
dont ils fe repaiiTent , voltigent
continuellement autour du
vaifleau, juiques à ce qu'ils foienc
pris. Cela eft d'autant moins extraordinaire
que ces petits poiiTons
qui craignent les dauphins, volent
autant qu'ils peuvent au-deiTus de
la f u r f a c e d e l a mer, & le font même
aiTez loin} mais comme ils fe replongent,
fou vent dans l'eau, les daup
h i n s , q i i i les fuivents'enfaifiiTenc,
comme j e l'ai v ù fouvent. J'en ai
confervé 3. dans de l'efprit d e v i n,
qui écoienc tombés en v o l a n t , furie
tillac de notre vaifleau, chofe fort
ordinaire. Nous primes un de ces
dauphins, qui avoit 4. pieds de long,
& la tête gi-olTe de 10. pouces. Ils
ont le ventre jaune tacheté de bleu
jufquesaux yeux : l e r e f t e e n e f t d ' un
bleu clair, avec des taches d'un bleu
plus enfoncé, fur tout autour delà
têcc. Les nageoires en font violettes
, vertes blanches, avec du jaune
aux ext remitez. Ils changent de
couleur en mourant, &reffemblent
à de la porcelaine. Ils ont une nageoire
fur le dos, depuis le c o l jufqu'à
la queue, & une autre du milieu
du ventre jufqu'à la queue >
deux autres fous le corps proche du
c o l , une de chaque c ô t e de la tê-
PoilTons
volans.
te 3 la queue fourchue , & la pru- 170^.
nelle de l ' oe i l entouree d'un cercle r.Dec,
blanc, avec u n e p e t i t e b ò u c h e & de
petites dents. A u refte, la tète des
mâles eft beaucoup plus groile c^ue
celle des femelles, 6: ils ont peu d'inteftins.
On les mange apprêtez
comme le cabillau ou la merluche,
ils ont le goûc afl'ez ,bon j mais
ils font plus lecs & moins blancs que
le cabillau. Le premier que nous^rimes
étoit le plus grand & le plus
beauj mais j e ne pus en faire le deffein
aiant mal aux yeux encetems-
U. La fievre me reprit auiT:, cau-
• fée apparemment par une trop grande
repletion, aiant un appétit extraordinaire
en mer, 6c ne faifant au-
' cun exercice. Je croi même que
cela ne contribua pas peu à l'incora-
' modité de mes yeux. Après avoir
' été 3. femaines en cet état , je me
' fouvins que j'avois apporté <icHol-
' lande un microfcope 6c de bonnes
lunettes , dont j e me fervis avantageufement
pour m'occuper Se me div
e r t i r , 6c à l'aide defquelles j e d e f -
finai un de ces dauphins qu'on trouvera
au num. 189. Elles me fervirent
auiîi à lire pendant la n u i t , ne
pouvant dormir à caufed'ue grande
demangeaifon caufée par le bois rouge
, 6c par une chaleur extraordinaire
qui m'étoit reftée dans le corps
depuis la maladie, que j ' a v o i s eue
à Gamron. Nous prîmes plufieurs'
autres fortes de poiiTons, entre lefquels
il y en a v o i r , qui avoicnt un
pied de long: c'étoient des perches
de mer qui reflemblent aOez à celles
des rivieres. Les gens de mer
les nomment*/);7i)iej. Elles ont des * ^oots
rayes brunes 6c bleues fur le corps
de la largeur d'un pouce , lefquelles
fe retreiîlifenr en approchant de
la queue, 6c elles fe tiennent toujours
autour du gouvernail du vaiiTeau.
On les voit ordinairement accompagnées
d'un autre poidon nommé
HayC) 6c on les apprête comme les Hayes,
perches de rivieres, j ' e n ai confervé
de petites dans des e f p r i t s , comme
on les trouve au num. 190.
Nous voyions auffi fouvent à côté
de notre vailÎeau un autre poiffon
nommé Der/jon où monft'rc ma- Monftre
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