V O Y A G E S
1703. ce jardin , qui appartient au R o i,
13. Nov. & un petit village nommé Paedsjabath.
Après avoir traverfe cette
plaine, nous entrâmes dans les montagnes
, dont il y en avoit quelquesimes
couvertes de neige i & après
une traite de 7. lieuës nous parvînmes
au Caravanferat de Sardahan,
où l'on paye de certains droits.iM ous
y traverfames une efpece de torrent,
qui tombe & coule entre des
rochers , dont l'eau , qui procede
de la neige fondue des montagnes,
eft admirable. On trouve ce Carmianftrai,
& un autre à côté au
num. 68. Le premier eft un grand
bâtiment de pierre , dont l'entrée
eft voûtée, & a l a . pas de profondeur
, avec un degré de 3. pieds.
I l y a une fource d'eau à côté du
fécond, qui eft petit.
Nous pourfuivimes notre voyage,
à une heure après minuit, par un
beau clair de lune , & après avoir
rraverfé les montagnes, nous entrâmes
dans une grande plaine fablonneufe
bordée de montagnes. Pendant
la nuit nous paiTdmes à côté
de deux autres Caravanferais,dont
le premier eft parfaitement beau, &
après une traite de 7. lieues nous
parvînmes au village de Riek , où
nous reftàmes jufques à trois heures
du matin. Nous paiTimes enfuite
par des terres labourées, & ar-
Arrîvcc à rivâmes à la pointe du jour à Ispaiiax.
Après m'être un peu repofe au
Caravanferai, j'allai faluer Mon- T703.
fleur Kaftekm, Uireiteur des afRii- 13. Mo"
rcs de notre Compagnie des Indes
Orientales. 11 me reçut le plus honnêtement
du monde, & m'alTura
que je pouvois difpofer de tout ce
qui dépendoit de lui. 11 me retint
afléz long-tems , & me donna un
de fes domeftiques pour me conduire
chez Monûem-Owen, Agent
de la Compagnie Anglotfe des /»-
des Orientales-, qui me reçut avec la
même bonté. Delà j'allaiauCaravanferai
de Jeddee, fur ìeMeydocHi
ou la grande place du Palais. Ce
Caravanferai , qui appartient à la
Reine Mere du R o i , eft l'endroit
où tous les Arméniens ont leurs magazins
& tiennent leurs boutiques.
Comme c'eft le principal de la ville
& le mieux iitué, j'y allai loger;
à la recommandation de Moniieur
Kafielem, pour lequel on avoit beaucoup
de coniideration, & j ' y reftai
pendant tout le féjour, que je fis en
cette ville. Le Roi étoit à la campagne
en ce tems-là, avec fcs concubines.
Après m'être bien promené
par la ville , & dans le quartier
des Ârmemens, nomméy«^«, j'allai
rendre vifite à quelques Europeans j
Ecclefiaftiques & autres , la plupart
François de nation , qui me
vinrent voir à leur tour. Le lendemain
Monfieur Kafielem m'invita à
dîner, & me mena enfiiite hors de
la ville.
C H A P I T R E X X X V I IL
Lézard de mer, é" autres chofes remarquahks. Tombeau avec
des colomnes mouvantes. Retour du Roi a Ifpahan. Abondance
de peuple. Salutation du premier jour de l'an. Grand jeûne
des Perfans.
COmme il faifoit parfaitement
beau , nous allâmes voir ce
qu'il y a de plus curieux aux environs
de cette ville, favoir leCÄwerbaeg
ou la belle allée A'Iffahan ; &
le lieu de la fépulture des Armeniens
& des Ewojeans, donc on fe
ra la defcription dans la fuite. Notre
fortie de la villefeficavec beaucoup
de folemnité, à la maniéré du
pais. Mr. Kafielem parut le premier
accompagné de 12. coureurs,
& precede de deux Interprètes j après
lui le fécond membre de la
Com