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„ verneur des Indes & de mes autres
& J'apris que la figure que
l'avois envoyée de PerfepoUs,y aoit
aufll arrivée à bon port. Je me rendis
delà à la Haye, lieu demanailfance,
où j'arrivai le mngt-qmtricme,
& y fus reçu avec beaucoup de
joie par mes parens & mes amis,
qui m'avoient crû mort, le bruit
s'en étant répandu de tous cotez.
Il ne me refte plus maintenant qu'à
rendre graces à Dieu de m'avoir
confervé par fa fainte Providence
dans mes deux voyages, le premier
de 19. ans & le fécond de 7. ans &
un quart, & de m'avoir louftrait à
tous les dangers auxquels on eft expofé
dans des pais étrangers, fi e-
A 1»
Hiye,
Conclufion.
A G E S
loignez & fi peu frequentez. J'ai
même d'autant plus lieu d'en avoir oa.
! une profonde reconnoifsance, que
Ij'y ai reçu toutes les honnêtetez
piillibles, & que j'ai confervé toutes
les curioiitez que j'ài ramaffées
avec tant de foin, de peine 8c
de depenfe, avec tous les plans U
les defseins que j'ai faits, non-obftant
toutes les oppofitions qui s'y
font rencontrées. Au refte, je
fouhaite que le public reçoive cette
Relation avec autant de latisfaftion
que j'en ai en la publiant,dansl'ef- .
perance qu'il s'y trouvera des choies
dignes de fon attention , puifque
je n'ai rien épargné pour la rendre
utile & agreable.
R . E M A R -
Pâg- 437
R E M A R C l U E S
D E
CORNEILLE LE BRUN
Sur les tailles douces de l'ancien Palais
D E
PERSEPOLIS.
Mtfes au pur par Mr. le Chevalier CHARDIN
& Mr. K E M P F E R.
Í Uelques perfonnes de
diftinftion, & d'une
érudition extraordinaire
j m'aiant fait
connoître qu'il feroit
à propos de donner
au Public quelques lumieres fur
le fujet de la différence, qui fe trouve
entre les tailles douces du Voyage
de Monfr. Chardin, & celles que
j'ai publiées dans le mien, à l'égard
des fuperbes mazures de l'ancien
Palais de Perfepolis , j'ai crû qu'il
étoit de mon devoir de leur donner
cette fatisfaftion, & de me juftifier
à cet égard. Dans cete vue j'ai recherché
avec foin , &: avec toute
l'exaftitude polTiblejtout ce qu'on
a écrit & publié depuis un certain
tems fur ce fujet, tant par rapport
à ces mazures en general, qu'à chaque
piece en particulier, afin d'en
découvrir le fort & le foible,
fans donner aucune atteinte à la reputation
des illuftres voyageurs,
dont les planches & les fentimens
different des miens , ni prétendre
deroger aux loiianges qui font dues
à leur mérité & à leur favoir , à
tous autres égards.
Il feroit ariez difficile de juger
fainement de l'Architeiture de ces
ruinas en general, puis que tout le
haut de l'eâifict en eft abfolumerit
détruit, &: que tout ce qui refte du
bas de la ftrufture, ne font que des
pieces detachées qui n'ont aucune
communication ni liaifon enfemble.
A la vérité , on peut mieux juger
de la nature des chapiteaux & de
leurs ornemens, par ce qui refte des
colomnes, que j'ai deffinées de qua^
tre côtez pour en compofer un chafiteati
parfait. Qumtiux fieds-d'eftaux
il s'y en trouve de trois fortes,
dont la différence ne confifte cependant
, qu'à l'égard des feuillages j
puis qu'ils font tous ronds & de même
forme, comme il paroit parles
planches-ci jointes j dans l'une defquelles
on voit une corniche en fon
entier, telle qu'il s'en trouve encore
aujourd'liui fur quelques portiques
& fur quelques fenêtres de ces
fameufes mazures.
Au refte, je n'ai pas voulu infifier
furceschofes-làdansmon Voyage,
efperant toujours de rencontrer
quelqu'un j qui eut plus de connoiffance
que moi dans l'architeauré
ancienne, afin d'en tirer les lumie»
res neceiîkures pour en parler à fonds
& dans les regies ; but auquel je
n'ai pu parvenir jufqu'à préfent.
Cependant, comme je trouve que
d'autres l'ont entrepris, & s'en font
K k k 3 très-
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