368 . V O Y A G ES
t a k e s , le pot en t ê t e , précédez del ment deux fois la femainc, & quel- i - o<
31. Juin. 6. hautbois , & ils font ainli deux Iquefois extraordinaircment , & il 31. J,.¡il
fois le tour de la place en très-bon n'ell pas permis aux Minillrcs é - i " ' ' ' "«
ordre, & faventtrès-bienleursexer-ltrangers qui fe rendent à Butavm
cices- |d'y débarquer, avant qu'on les ail-""»sni.
Accable- Ces marques de grandeur fer-|le prendre pour les conduire àl'au-
" ¿ i ' J " ' qu'Ali»« maniere, à adou- ;dience du Gouverneur,
du Sou- cir les fatigues d'une charge li pe- j Ces conftantes occupations , que
vcmeur.jniblc & fi accablante s car ce bei- j'avois toujours devant les yeux, me
gneur n'a jamais de repos, m aucu-;faifoient fonger fouventautemsquc
ne vacance comme parmi nous. Il j'avois pafleàiV/o/f««, où je d e " " "
cft accablé de lettres & de paquets ' " '
dès la pointe du jour , & continuellement
occupé aux: affaires de la
Compagnie ,* à caufe de la grande
étendue des pais qui font fournis à
fon obeïinmce , & de fon negoce ,
fans parler de l'occupation que lui
donnent les v a i f f e a u x , q u i viennent
tous les ans de fioüWe. Le folcii
n'eft pas p l u t ô t l e v é , que les deux
chefs des marchands, le Commandant
de la C i t a d e l l e , le M a j o r , l'arc
h i t c a c , l e chef des canoniers & plufieurs
autres , lui viennent rendre
compte de ce qui fe palfe , & recevoir
fes ordres. Sur les 11. heures
le Sabandhaer lui vient
les barques, les marchandifes &1,
perfonnes qui ar:
de leur deftinatio
i l leur fait exped
necelTaires. Il fai
donne audience à cet
fuivent des affaires au
n t , & le lieu
î n f u i t e d e q u o i
les paifeports
utre cela qu'il
ux qui poura
Ces chofes-là l'occi
:upent jufques
I table , où il
demi heure,
= une partie à
à ce qu'on fe mette à
ne refte qu'une bonne
dont il employé mêm
parler d'affaires; enfu
t lin aux fcftins Í
:eS3 6c quimerep
nd
Palais.
d e q
f e remet à travailler jufq_ _
per. Dc_forte qu'à juger f
à f o !
chofes, far
ttacher à l'ext.
•uër qu'il eft u
qui n'a pa
rieur , on doit a'
veritable efclave ^
feul moment à lu
& q
)fe-
AlTemblée
du
Conreil.
roit paffer une feule nuit hors dc
la Citadelle. Il eft outre cela obligé
de rendre un compte exaft à la
Compagnie, de tout ce qui f e p af
f e fur la côte de Java , & du pais
qui en dépend. Chaque Confeiller
cft obligé d'en faire autant, par
rapport au bureau, dont il a la direfti(
-- le mois de
Janvier , & ne finiffoicnt qu'avec
celui de Décembre. Quelle différence
entre cette maniere de v i v r e,
& celle des perfonnes de d i f t i n f t i on
en ce pais-ci! Aufli étois-je bienéloigné
d'envier leur grandeur &
leur profpenté ; au contraire , je
;ftimois bien-heureux dans mon
petit état de jouir d'une tranquih-
• d'efprit & d'une liberté,fans laquelle
tous les autres biens ne font
La plus grande charge, aprèscel- D M a
le du Gouverneur, eft celle duDi-g»ml.
•edcur general ; qui n'eft guere
moins fatiguante, puifque c'eft lui
q u i a c h e t t e & qui difpofc de toules
marchandifes de la Compag
n i e , de telle nature qu'elles puiffent
ê t r e , & en quelque lieu qu'on
les envoyé , outre les autres occupations
fujettit.
le man
arde Ir
marchan
eh: e l ' a f .
. qui Fa,
- - d e to
igoce; & auquel tous les
&oiKciersde la Compa-
; viennent rendre compte de ce
qui fe paffe , & recevoir de lui les
:lefs des magazins , dont la garde
lui eft commifc. C'eft auffi ce Dilaeur
qui ordonne la cargaifon
que chaque vaiffeau doit prendre.
Pendant que j'étois à Batavia, Caaû
perfonne n'y étoit plus e f t i m é . q u e Jj^ H
Ue, General des troupes Comp.-.
de la C o m p a g n i e , & fon troifiéme S"'-
j f t i c i e r , qui eft auffiConfeillerdes
Indes, & une perfonne d'un mérité
•dinaire. Quant à la charge
|de Confeiller je dirai
L e Confeil s'aflemble conftam- particulier, ni de celles qui luifi
ife-
L'Autci
Mcfinlelligenci
grand
Mogol.
Miiroti
de plaifance
du
Couverircs,
parce qu'elles f o n t a f f ez
connues en notre pais , outre que
plufieiirs autres l'ont fait avant moi.
J'ajouterai fimplement, que j e ne
croi pas qu'il y ait de lieu au mond
e , o ù l'on écrive tant que dans les
bureaux de la Compagnie : Il s'y
trouve auffi d'admirables Ecrivains.
, N'aiant plus rien à faire à Batavia
, je ne fongeai plus qu'à m'en
retourner en ma patrie par la Ferfe.
Je m'y trouvai d'autant plus
porte que j'appris en ce tems-là,
q u ' i l y avoir quatre vaiffeaux de
guerre François fur les côtes des/»-
des , qui avoient pris fur celle de
Coromandel, le Phénix venant de
Bengale, & deux vaifféaux
au commencement de l'année} outre
qu'il y avoit quelque différend
entre le Grand Mogol & la Com-
' pagnie, à laquelle ce Prince ne vouloir
plus permettre de négocier fur
" l a côte de Coromandel. De forte
que ne pouvant m'y rendre en furet
é , je refolus de m'en retourner par
terre, le plutôt qu'il meferoitpofi
i b l e , quoi qu'on ne me le confeil-
Idt pas, & qu'on me p r e f f à t , au contraire,
de me f e r v i r de la voye des
vaifleaux de retour, à quoi j e n'avois
aucuneinclination. Le Gouverneur
general voyant que ma refolution
étoit p r i f e , m'apprit qu'il partiroit
dans huit ou 10. jours deux
vaiifeaux pour l a f t i - / e , f u r lefquels
j e pourrois m'y rendre; furquoi j e demandai
un paifeport au Direfteur
general, lequel il m'accorda fur le
champ en me difant le plus honnêtement
du monde, qu'il étoit bien
fâché de me perdre i i - t ô t , & avant
que j'eulfe v u une de fes terres, où
i l avoit deffem de me mener.
J'allai cependant, encore une foi!
mens. Nous y dej,
readîmes enluite à
f o n d e c e S e i g n e u r ,
mes avant midi. Nous y trouvâmes
me divertir à Str'mfieick, avec M r. le
Gouverneur, le General de m U e &
quelques autres perfonnes de dif
C e lieu-là, q
làmes &nous lyoâ.
e autre mai- 3i. Ini"-
quelques Confeillers des Indes,
&d'autresamis, & y fûmes parfaitement
bien regalez. 11 me dit fur
le foir , que le Direfteur general
devoir aller le 11. d'Août à l'Ile
Sam Repos, &: que je pourrois me
;rvir de cette occafion pour la voir.
C e Direfteur eut auffi la bonté de
prier de l ' y accompagner, deux
jours avant fon d e p a r t , & m'envoya
le même jour l'ordre que voici.
Ceux qui ont le commandement du
vaijfeau nommé le Prince Eugen
e , « » ™ « à recevoir fur leur bord
la perfonne & le bagage de Corneille
le Brun , four le conduire
en Perfei à- le logeront & le trai.
teront dans la chambre du Capitaine.
Fait au château de Batavia
le 6. A o û t 1706.
A. DE R I E li E E K.
nftic
à ce Gouverneur
avenues & les plu
nades du monde,
p l i d'arbres fruiti
de riviere paffe à
, appartici
a les plus bell,
agréables promi
utre q u ' i l eft r
•s,&:quelagra]
âté. La maift
en cft d e bois, & il y a une grande
f a l e , 8c plufieuts autres apparte.
T o m . n.
Je ne manquai pas de me rendre,
u tems marqué, chez Mr. le Direc-
: u r , oil j e trouvai plus d e z o . p e r -
jnnes , qui nous accompagnèrent
l ' I le Sans Reps , qui eft environ
à 5. lieues de Batavia. Nous
fîmes ce petit trajet au fon de plufleurs
trompettes & hautbois, tous
les vaiffeaux qui étoient à la rade
arboré leurs pavillons, & m is
leurs banderoles , objet fort agreable
à la vue. Nous y arrivâmes fur
les 8. heures, & fîmes enfemble lerepos.
tour de l ' I le , & du fort , qui eft
bien pourvu de canon, fie d'une bonne
garnifon. On fait dans cette
I le toutes les chofes neceftaires pour
le radoub des vaiffeaux , & un ft
grand bruit de marteaux & d'enclumes,
qu'on la nomme avec raifon,
yUe Sans-repos. Elle eft ent
Itourée de bancs de fable , de forte
que les gros vaiftéaux n'en fauroient
approcher. Il n'y a que de petites
:m- barques qui puiffent paffer entr'elle
& celle de Kuiper, qui eft vis-à-vis,,,
à une petite diftance. Je m'y fis Kuiper.
tranfporter, & y fis le deffeindela
premiere. Pendant que j ' y travail-
B b b lois
Î i l