1703
6. Jirio.
V o Y A G E S
lais du Gouverneur,[beaucoupplus
commodément que je n'aurois pù
Ifi faire, duis leurs tentes. Elle avoir
une belle vefte de deJÎus, couverte
d'un voile blanc, qui lui cachoitle
vilage : elle l'ôta à ma priere , &
parut la tète couverte d'un autre
iinç;e blanc fort délié, attaché autour
du col d'une manicrefort galante, &
au travers duquel on entrevoyoit fa
eoifure. . J e la priai, aufli de l'òter.
parce qu'il cachoic fon plus belor-
Hcment que je voulois peindre, &
elle parut telle qu'elles font dans
leur Kaftan , & dans leurs tentes.
Cette eoifure étoit toute couverte'de'cTucats
d'or, comme il a
deja été d i t , ft pointue en forme
de mitre, brodée d'un grand nombre
de perles, dont il y en avoir
d'enfilees , qui pendoient en guife
de rreifes. Une efpece d'érer
jufques à la racine .
pointe d'i
l i ng leur
Leur Pré
ployé
prem;
f a i tp
t po
la I7°3.
Je 10. Jum.
t a m f , en forte q
coule lelongdesjoués.
, ou celui qu'ils emi
cela , leur donne le
3 , & lors qu'il ne le
le il faut, ceux qui font
charpe de
derriere à
foit autoui
tie en defci
le avoit c
d'argent fi
de la ceint
louleur , attachée par
:ette eoifure , lui pafdu
col , & une paridoit
par devant. Eides
chaînes
le? &• autour
defquelles
eia
les épi
; , à r
pendoient de petites boëtes de mi
m e , où elles mettent de petits
livres de prieres , & des galanteries.
Ses cheveux étoient entortillez
d'un grand ruban noir, avec
deux groifes toufes de foie par
le bout, comme il paroit par la taille
douce ci-jointe. Cette demoifelle
étoit une des plus confiderables
d'entre les Tartares ; & étoit accompagnée
de trois femmes de fa
lté pa Tartm
nomment les Tarta-
;nt en ces quartiersirce
f u i t e , &
connu du Gou
Les Rujîens
rcs, qui habit(
lijnrtfge, p.
Auill ne payer
Czar i ils fou
d'e
leii
Pr.
po
qu'ils y font nez.
t-ils aucun tribut au
t feulement obligés
prcfens recommencent en criant
Siéfemakfe, Sukfemakfe, ou Bajfoii
Bakfou, en danfant & fautant. ' Ils
eftiment cela une efpece d'offrande
à leur Idole Sukfimnkji. Cette cérémonie
s'etoit faite hors de la v i l.
le, proche du magazin au bled,
quelque rems avant mon ;u"rivée.
Ceux qui le font font IriMens, dont
11 y en a qui demeurent-dïn's'la y/«-"':;'
bode des Tartares. Ceux de Nagay j
habitent fous des tentes aux envi- î
rons de la ville de Tirck : mais les [
Tartares de la Crimée n'y demeurent
jamais, ils ne font qu'y venir de tems '
en 'tems , vendre leurs chevaux & '
leur bétail.
Le •vingtième de ce mois, le Gou- Feliin i
verneur fit un grandfeliin, auquel
je fus invité , & oti fe trouvèrent .
les principaux officiers Rvffiens, & '
les plus confiderables marchands
Arméniens. On nous fit entrer, avant
le repas , dans un appartement,
où nous trouvâmes la femme
du Gouverneur, & celle de fon fils,
accompagnées de plufieurs femmes
de leur fuite. Il y avoit à droite
une table remplie de toute fortes de
friandifes, & de liqueurs, propres '
pour le matin. Ces Dames nous
préfenterent à chacun une petite
taffe d'eau de vie , marque d'honneur
ilfitée encepa'is-là. Nouspaffàmes
delà dans la fale, où le repas
étoit preparé , & on nous renvoya
le foir en caroiTe. Le vingt-rmivieme,
jour de S t. Fierre, fête de fa Ma- Autre
•jeftéCza
oyer quelques centaii
ce le fouh;
roient mei
impagne e
mintks Aftracan, fe f<
S ' S étrange manie,
font rifet tems de r
la tète. . -
•e , lors que
te. Cependant ils
re 20000. h o m m es
cas de befoin. Les
i nomme Indiens à
t rafer la tête d'une
:re , dans un certain
née : ils en font ti-
:nne,leGoui
: f e f t i n , oùt
feflin
jour de la
tete do
Ciar.
'erneurdon
ous les prin
; Patriarch,
ïsm'y trou-
; indtfpofé,
Hiverneur à
r a f l i f t e r à la
, comme il
es jours augrandes
cipaux de la ville & k
fe trouvèrent. Je ne pi
ver à caufe que j'étoi;
ni accompagner le G(
l'églife de Saboor, pou
folemnité de cette fête
m'en avoit prié quelqu
paravanr. O n - f t de
jouïiii
reit
de l'artillerie
des
DE C O R N E I L L E LE BRUN.
1705. des remparts , qu'on tii
I. Juillet, fois, & de celle qi '
99
1 plufieurs
jit placée
i le lende.
nés, qu'or
•eçut k
chaife
le fils du
officiers,
Nous vî-
1 lo.werfpûbarque.
Je
dès le mati
Armel
gée qu
J'allai
quelqu
Chevat
Tartan
devant le Palais. Les Dames etoient
dans un autre appartement , fel
la coutume , & on tra
main les officiers fubalt
renvoya de bonne heure.
Le deuxième JniUet, on
nouvelle que le Czar étoit
15. li'erjtes de Ner-va avec 1
mée, après avoir pris tout
s'étoit rencontré en chemin.
Le lendemain , j'allai en
du côté du defert, avt
Gouverneur & quelque
qui avoient un faucon,
mes beaucoup de gibiei
tes de la ville, mais nous
mes approcher, à caufe des eaux,
dont le terrain étoit tout couvert.
J e tirai pourtant un canard qui paffa
à côté de moi. Cependant, nous
la pêche dans une
nous primes beaii-
:hes Se de brochets, que
iccommoder , & que
mangeames. Nous vîmes ce
là beaucoup de Tartares cam-
& des pâturages remplis de
aux appartenant aux habitans
: à'Aftracan. Il y en avoit daffez
•beaux, dont nous voulûmes nous
fervir devant nos chaifes , mais ils
étoient trop fauvages, aiant été à
l'herbe tout l'été , dans de belles
prairies, dont ce quartier-là eft rempli.
Tous les ehartiers de cette ville
ont de beaux chevaux : on n'y
en trouve point de mauvais, ni de
maigres, chofe que je n'ai jamais
vue ailleurs.
Comme le tems de mon départ qui m'ét
approchoit, je demandai & obtins i un raift
autant de place qu'il m'en faudroit
dans celle des barques, qui me plairoit
le mieux. Je choilis la plus
grande & la plus propre pour placer
commodément toutes mes affaires.
La plupart des Arméniens fe prepalequel
il avoit remis entrelesmains 1703.
du Gouverneur à'Aftracan , qui 3. Juillei
lya à Mofcov fous la condiutc
de quelques Ritßens & d'un Geor'-
gien-, mais il mourut en chemina
Zaritza. Ce fauconnier me vint
prier, au nom du Gouverneur, de
permettre de fe placer dans ma
us divertimi
petite riviere,
coup de pe
nous fîmes
JOUI
'y rendis pour cela
& trouvai que les
ient tellement charivoit
plus de place,
lùndre au Gouverier
d'en faire tirer
:s pour nous mettre
11 répondit qu'il y
es de refte, & que
faire ôter ce que
m'y mettre à
i de fa bonne
la p k c e qu'il
icoupfouffert
irriver en cetufli
à partir, de mê
quelques Perfans, qui s'en re
noient de Mofcou à Samachi.
f-iuconnier du Cham s'y trouv:
avec 5. ou 6. faucons,qu'ilpt
1 Ferfe. 11 e
tens 1
'Il n'y :
m'en pl
& le pi
es ballol
, large:
'oit des barqut
n'avois qu'à e
fouhaiterois , poui
mon aife. Je profit
ilonté , & pris touti
me falloir , aiant bea
r l e a v a n t d
ville.
Mr. Wigne apprit en ce tems-là,
que le Czar l'avoir élevé à la charge
de Colonel, & le onzième il regala
le Gouverneur & les principaux
officiers de la garnifon. Je fiis de
la partie & il nous traita fplendidement,
au bruit de l'artillerie, &
au fou des trompettes & des tambours.
Au fortir de chez lui,j'allai
;c quelques Arméniens, prendre
r à la campagne, à une maifon
plaifance firuée fur la riviere,
s raifins étoient déjà afl'ez gros;
rt des autres fruits aruits
par les infeftes.
5 fus fur le point de
aiant prépare tout ce
icefi-aire, fans oublier
lur me garantir des
font fort incommois
là, le Gouverneur
,ix petits tonneaux
1 de la meilleure,
immune; un petit
l'i
d(
L
mais la pliipa
voient été dét
Lors que ji
départ, ;
it ne
1 po
:hes, qui
m ce pa':
™ya dev
de vie,
.itre de k
des
phant pour le C2
éle
Lt de Mofcovie
leau de vinaigre ¡quatre de'b
un de vin; trois demi cochons
fumés J autant de poilTon fec ; un fac
de bifcuit, & quelques autres promffi
! vifions. Il m'accorda auffi une pe-
•toit rite barque , qui prit l'es devans,
pour decharger la grande d'une partie
de fa cargaifon en approchant
N î de
ni<
Iii»
{•à