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1706.
19. Juli!. -
V O Y A G E S
C H A P I T R E L X X I.
1706.
" iö. Juin.
Manière de recevoir les Lettres du Roi de Bantam. Fruits fau~
vages. Vrefent & Lettres de ¡''Empeyeur c/t'Java.
Arrivée du Capitaine Dampier.
Manière T A lettre du Roi de Bantam,
voiMes' chargé 5 e-
Lcttres tant arrivée à la rade de Batavia le
i l m z m . ^ d e J u i l l e t , on envoya
immédiatement Monlr. Sabandhner
maÎLre des Ceremonies, avec 7 . 0a
8. des principaux officiers de la
Compagnie , quelques-uns des
premiers marchands , pour l'aller
prendre. Cette Lettre f u t miie dans
un grand plat d'argent , couvert
d'un drap de damas jaune à fleurs,
p o r t é par un halebardicr , accompagné
d'un efclave' couvert de liv
r é e , qui Ibutenoit la couverture de
damas. Lors qu'ils furent parvenus
au chateau, ils paOerent entre deux
rangs de foldats de la garnifon,qui
ctoit fous les armes, depuislagrande
porte jufques à l'appartemencdu
Gouverneur, enfeignes déployées &:
tambours battant. Enfuite, on lit
ime triple falve d c k m o u f q u e t e r i e,
Se du canon du château, & il y eut
un grand regal dans l a f a l e d u Conieil
des Indes , où fe trouvèrent le
Gouverneur , & le General de la
Compagnie, aflis; le Secretaire deb
o u t , les hallebardiers autour de
la table.
Prcfcnc Le vingt-troijîeme Compagnie
dci'Em- reçut un préfent de chevaux, de
Javj^ ^^^ Soefoetiang Pakocboana ,
Empereur de Java ; & le vingtfixicme
des lettres de ce Prince, qui
furent reçûës de la même maniéré
que celles du Roi de Bantam. Ce
préfent étoit accompagné de 15.ou
Empe- efclaves. C'eft le même
rcurde Empereur,que la Compagnie avoir
taoli par rj emis fur le^ T r ô n e • l'an<n érre- Xp recela
Com- d e n t e , aptes en avoir chaiTefon nepagnie.
yeu Adepattie , qui s'étoit emparé
du Royaume de Miîi/rrwi. C e t E m -
p i r e , nommé Smatarm^ efl: f u r la
côte orientale de '"java , environ â
60. lieues de Batavia. Il y a :?.ans
que cette gucrredure, Se cependant
le Prince depofe ne fauroit fe refoudre
à ceder fes pretentions. Le
tems en décidera.
On m'envoya en cerems-là,quel- F™ts.
ques f r u i t s fauvages, qu'on trouve
dans les bois , dont j'en ai mis de
6. fortes fur le papier. VAtap ou piek.
Piek , dont on mange le dedans.
C ' e i l un fruit qui croît par crouffes,
qui ont environ un pied ¿c demi
de diametre, & donc les feuilles
font longues 6r étroites, comme il
paroîc au num. 215. Frocte Mien^ Froste
f r u i t , qui a des pépins blancs, &
d'une fi grande m a l i g n i t é , qu'on
n'en fauroic goûter fans mourir fur
le champ: on le trouve ouvert, avec
quelques feuilles, à la l e t t r e A.
au num. 216. Le Froeîe Tiackou, Froete
donc on mange le dedans : il eil vert, ^iackoa' '
entouré de 8. feuilles , Se de la
groiTeur, d o n t i l p a r o i c à l a lettreB.
Le Kandcke, fruit aiTez l o n g , d o n t Kandeke,
la fleur ne porte point de femcnce,
dont on marcotte les branches :
les feuilles en font fort belles, comme
il paroit à la lettre C. au num.
217. Le D , marque un f r u i t , d o nc
je ne fai pas le nom, lequel eft d ' un
beau rouge, lors qu'il eft mûr- les
feuilles en font longues & étroites,
proche les unes des autres. Le 6.
eft le Baple-kammie , fruit donc on Bapiemange
les pépins du milieu, quil^»™™'®-
font fort gros. On les plante auili
parce qu'ils contiennent lafemencc
du f r u i t , qui cft fort molle. Les
feuilles en rciïemblenc à celles du
lierre. On le voit d'après nature
au num. 218. J'ai ajouré au num.
219. une belle fleur r o u g e , q u i reffemble
à la rofe , quoi qu'elle foit
formée
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