1888.
Octobre. arbres de toute espèce, un village assez considérable-
qui s’élevant en amphithéâtre, au fond d’une petite
vallée, est d’un aspect très-pittoresque; deux milles
seulement nous séparent de cette terre. Elle obéit au
chef Nakalassé qui m’est signalé comme l’àuteur de
l’enlèvement du navire la Joséphine et du massacre de
son équipage.
Voici du reste tout ce que l’on savait sur cette catastrophe
au moment où notre rencontre avec la fré-
gâte la Venus a. l a ï t i , me permit de recueillir auprès,
de M. le commandant Du Petit-Thouars, les renseignements
qui m’amènent aujourd’hui devant le village
de Pi va. Les détails qui suivent furent recueillis
par M. Adolphe Barrot, lorsque se rendant à son consulat
de Manille, la corvette la Bonite qui l’y conduisait,
toucha aux îles Sandwich ; ils furent donnés par
un jeune matelot péruvien (Munos) qui était embarqué
comme mousse sur le navire X Aimable-Josèphine
à l’époque de son enlèvement par les naturels des îles.
Viti.
Pièce annexee à la dépêche du 7 décembre 1836, sous
le timbre : Direction commerciale, n° 5 . (Communiquée
par M. le commandant Du Petit-Thouars.)
« José-Manuel Munos, né à Lima, âgé de 2 0 ans,
« s embarqua à O-Taïti, en février 1834, sur le brick
« français l’Aimable-Joséphine, capitaine Bureau, al-
« lant aux îles Fidji ou Viti, Ce navire faisait depuis
« quelques temps un commerce d’échange avec les
naturels des îles de la Société (Taïli ).
« L' Aimable-Joséphine arriva à Bivoua, une des
îles Fidji, après 34 jours de traversée ; quelques
jours après son arrivée, Misi-Malo (Uo-Malo), roi de
Bivoua, témoigna le désir d’accompagner le capitaine
dans ses voyages au milieu des îles du groupe
et s’embarqua sur le brick avec 10 ou 1 2 chefs et
70 ou 80 hommes de suite. Pendant ce voyage qui
dura quatre mois, le roi envoyait ses hommes à
terre pour y recueillir des étoffes d’écorce, des
provisions, de l’écaille, etc. Le capitaine, de son
côté, continuait son commerce, échangeant des
étoffes de coton et de la verroterie contre de l’écaille,
du bicha de mar (holothuries ), des perles -et de la
nacre de perle.
« Peu de temps après le retour à Bivoua, Misi-
Malo accompagna le capitaine dans un voyage qu’il
fit à une île voisine, afin de reprendre une pirogue
que le roi de cette île lui avait volée.
« Y!Aimable-Joséphine fit un troisième voyage à
l’île Maroro. Le chef le plus élevé, après Malo, s’embarqua
à bord du navire avec une quarantaine
d’hommes; un grand nombre de pirogues remplies
de naturels le suivirent; l’objet de cette expédition
était, de la part des insulaires, de venger la mort
d’un frère du roi de Bivoua, tué par celui de Maroro
, et de la part du capitaine, de s’emparer de
la grande quantité d’écaille et de perles que le meurtrie
r, disait-on, avait enlevée, après avoir commis