ger, lorsque la force leur manque pour le repousser
Dans ce dernier cas, il est rare que les agresseurs
osent attaquer leurs ennemis de front, et lorsqu’ils
n’ont pu les surprendre par ruse, ils se retirent considérant
leur expédition comme complètement man-
quée. Leur guerre ne comporte ni tactique ni combinaison
aucune, elle leur réussit surtout par la
einte, et tous les moyens leur paraissent bons lorsqu’ils
doivent les conduire à la destruction de l’ennemi.
Tout se réduit à des escarmouches et à des engagements
particuliers qui quelquefois peuvent être
meurtriers. Aujourd’hui que les armes à feu se
répandent dans ces îles, et où bientôt ces sauvages
auront la possibilité d’abattre leur ennemi de loin en le
guettant comme une proie, il n’est pas douteux que
s ils persistent dans Ces moeurs barbares, les crimes ,
et les assassinats ne s’y multiplient à l’infini.
Par suite de la distribution de la force physique
dont la nature a été si généreuse en faveur de l’homme
par rapport à ce qu’elle a accordé à la femme, chez
tous les peuples sauvages, l’état de cette dernière est
assez misérable. Entièrement soumise à l’homme, la
femme ne doit point avoir de volontés. Tous les habitants
des Viti son polygames ; toutefois les chefs seuls
possèdent un nombre de femmes qui varie suivant
leur puissance ou plutôt leurs richesses. L’homme du
peuple n est point assez riche pour avoir plus d’une
compagne. Le mari peut la répudier à volonté lors-
qu il est las de sa possession, et cependant ces exemples
sont plus rares qu’on ne pourrait de prime-abord
lé supposer, d’autant plus que l’affection entre
l’homme et la femme ne paraît pas être une vertu
de ces peuples. La femme ne jouit pas des mêmes
prérogatives que le mari; elle est obligée de subir le
joug de son époux quelle que soit souvent sa barbarie.
Bien que les exemples de cruauté envers les femmes
soient assez rares, il arrive cependant quelquefois que
ces malheureuses ont recours au suicide pour terminer
une existence qui leur est insupportable. Les cérémonies
du mariage se réduisent à peu de chose;
souvent les enfants sont fiancés dès leur bas âge, et
lorsque l’époque de la cohabitation est arrivée, le
mari porte aux parents de sa fiancée le prix de leur
enfant, et il emuiene sa femme qui dès-lors lui appartient
en toute propriété, et dont il dispose à son gré.
Généralement du reste les femmes nous ont paru
heureuses, et lorsqu’elles sont entre elles, elles paraissent
aussi gaies que dans leur intérieur elles semblent
soumises et attentives aux moindres désirs
du mari : les femmes se livrent difficilement aux
étrangers; quelquefois les maris par cupidité sont les
premiers à prostituer leurs femmes, qui dès-lors sont
obligées de se soumettre.
Une des croyances de ce peuple, c’est que si un
homme ou une fille se livrait à l’acte de la génération
avant un âge que l’on pourrait fixer à dix-huit ou
vingt années, il mourrait immédiatement ; par suite,
souvent malgré leurs désirs, les jeunes gens restent
sages jusqu’à l’époque du mariage; et dès-lors, la
jeune fille, si elle se marie, n’appartient qu’à son mari.