troncs de cocotiers abattus, npus en demandâmes la raison, et
nous apprîmes que cette amélioration était le résultat des peines
infligées à quelques hommes qui se comportaient mal, et qui pour
expier leurs fautes, étaient condamnés à faire un certain nombre
de toises de route. Ce système pénal est bien entendu, en ce qu’il
concourt à l’utilité publique.
Sur les cinq heures, nous arrivâmes à nos canots qui nous
transportèrent immédiatement à bord. Durant notre absence, il
n’était venu que quelques pirogues le long des corvettes, et elles
n'avaient apporté que des çocos à échanger. Quelques-uns de nos
officiers s’étaient procurés trois ou quatre casse-têtes à un prix
très-élevé.
( A / . Jacquinot. )
Note 32, page 170.
Le n octobre 1 838 , nous quittons Lefouga, une des îles
Hapaï, et nous nous dirigeons vers l’archipel des Viti. Jusqu’à
présent nos observations sé sont uniquement exercées sur ces
rameaux de la race rouge qui habitent l’extrémité sud de l’Amérique,
la côte ouest de ce continent et les îles de l’Océanie intertropicale
; mais de nouvelles peuplades vont bientôt fixer toute
notre attention ; hâtons-nous donc de résumer nos premières
sensations ; car jalonner les faits est le seul moyen de les bien
graver dans son esprit. Toutes les fois qu’un grand nombre
d’objets se présentent successivement à nos y eu x , chaque fois ,
on ne peut saisir que des faits isolés ; les analogies ou les différences
échappent; aussi l’ensemble n’évite la confusion que par
l’analyse et la comparaison.
Le célèbre Forster, le premir, exquissa le tableau animé de la
féconde Océanie1 ; son travail est empreint de l’esprit de rappro1
J ’enlends par Oceanie ce vaste espace qui, des côtes de l’Ame'rique, s’e'-
chement; il groupa avec une rare sagacité les variétés de l’espèc.t
humaine ; mais son coup d’oeil devait être trop étendu et le sujet
était alors trop neuf pour qu’il pût s’arrêter aux détails. Après
lu i , Péron et Labillardière enrichirent nos connaissances d’une
foule de considérations nouvelles et de judicieuses remarques;
plus ta rd , MM. Quoy et Gaimai d fécondèrent encore ce su je t,
car beaucoup de peuples furent soumis à leur investigation , et
dans le nombre, il s’en trouvait que leurs devanciers n’avaient
point connus : mais, non plus qtie Forster, Péron et Labillar-
diere, ils se sont arrêtés à la comparaison minutieuse des hommes
de la même race éparpillés sur diverses points du globe. M. Les-
son a rédigé un excellent mémoire sur les îles du Grand Océan et
leurs habitants, mais il s’y propose presque exclusivement d’é-
claircir 1 intéressante question de l’origine des Océaniens.
Bougainville, Co ot, Forster, Lapérouse, Rossel, Krusenstern,
Kotzebue, e t c ., etc. , nous ont successivement tracé le tableau
de la physionomie des indigènes des T a ïti, des Sandwich, des
Samoa, des Tonga, de la Nouvelle-Zélande, des Hybrides, de la
Nouvelle-Guinée, de l’Australie, des Carolines , etc... Mais rien
de tout cela n’est lié. Il y a plus, en général les voyageurs louent
et blâment dans les mêmes termes , et ce serait en vain que l’on
chercherait à se faire une idée juste des naturels de chaque archipel
; on vous annonce bien d’abord une différence, soit en bien,
soit en mal, mais vous la chercheriez inutilement dans les expressions
des auteurs ; ils ont un thème fait, soit qu’ils blâment, soit
qu’ils louent, il est invariable. Il n’y a de distinction bien marquée
que pour les rouges et les noirs, tout est ensuite parfaitement
uniforme parmi eux : règle générale, les premiers sont de beaux
hommes et leurs femmes des déités ; les seconds sont affreux et
leurs femmes sont plus laides encore. Tout cela, il faut en conveleml
jusqu'à celles de l’Asie, en les conlournnnl ju s q u ’au méridien des lies
Anilamrfu et Nicobar .