d’hommes pacifiques. Contrairement à ce que l’on
observe généralement chez les peuples sauvages,
nous remarquâmes chez eux plusieurs cas de difformités,
des bossus, des boiteux et surtout des borgnes.
Les filles sont en général bien faites et annoncent
une vigueur remarquable. Quelques-unes nous ont
paru assez jolies, mais on peut leur reprocher en général
un air trop décidé et presque masculin. Souvent
on remarque peu de différence entre elles et les
hommes; ce sont presque les mêmes manières, les
mêmes gestes, la même expression pour les jeunes
gens des deux sexes.
Plusieurs individus par leur teint foncé, et leurs
caractères organiques, témoignent encore des fréquentes
communications qui existaient jadis entre les
Samoa et les îles Viti. C’est dans ee dernier archipel
que les naturels de Samoa vont se procurer les coquilles
(oeufs de Leda) dont ils ornent leurs pirogues.
Ils hantent aussi les habitants de Tonga, pour lesquels
ils ont une grande considération, mais dont ils n’ont
jamais reconnu la supériorité.
Leurs maisons sont aussi remarquables par leur
légèreté que par l’élégance de leur construction, et par
leur extrême propreté à l’intérieur. On remarque
également la construction de leurs pirogues et surtout
les bonnes qualités qu’elles ont à la mer.
Les cochons y sont abondants et à vil prix, les
poules y sont rares, mais peu chères, les coquilles
(harpes) y sont très-communes. Les belles nattes blanches,
remarquables par leur finesse, sont restées sans
acheteurs ; ils en demandaient des prix exorbitants.
Un fait à noter dans l’histoire naturelle, c’est qu’il
existe à Samoa une grande espèce de serpent qui atteint
jusqu’à 2 ou 3 mètres de longueur. C est une
espèce de boa qui n’est au reste nullement dangereux.
Une belle espèce de ramier fourmille dans les bois. Il
est facile à chasser, car il est peu farouche, et sa
chair est excellente à manger*.
| Notes 19, 20, 2 i, 22, 2 3, 24 et 25.