tuent un bel embranchement de la race mongolicjue; ilssont supérieurs
en tout aux Américains, et physiquement et moralement.
Les principaux archipels ont été trouvés dans un état de civilisation
tout aussi avancé que le Pérou et le Mexique, si dans cette
comparaison l’on sait avoir égard aux nombreux matériaux qui
manquent aux insulaires , aux limites rétrécies de leur patrie,
et par conséquent de leurs idées. Au contraire, si l’on fait attention
a l’abondance des moyens qu’un vaste continent offre à l’intelligence
humaine, on s’étonnera que les plus civilisés des Américains
fussent encore aussi reculés au moment de la découverte
du Nouveau-Monde. On ne peut comprendre cet état de barbarie
prolongée qu’en supposant que l’homme n’apparut en Amérique
que longtemps après l’établissement de la race blanche en Europe
et en Asie. L ’histoire> en plaçant sous nos yeux le tableau
des grandes inconstances delà fortune, nous a montré de puissantes
nations tombant du faîte de l’intelligence dans une profonde
ignorance ; mais elle nous montre aussi les sciences, les
lettres et les arts fuyant la brutalité triomphante et recevant
l’hospitalité sur des terres voisines; chassés de peuple en peuple,
ils laissent en tous lieux des traces, de leur passage. En Amérique
seulement ils n’auraient rien laissé! Le raisonnement se refuse
a une pareille exception : les moeurs de i4g i n’étaient
encore chez les Mexicains et les Péruviens autocthones que l’héritage
d e là barbarie; aucun vestige de civilisation ne s’observait
autour de ces deux peuples, l’homme y était partout sans
loi, sans chef; il courait les bois , et en disputait la domination
aux animaux.
I lfa u tle d ir e , les progrès intellectuels des hommes dépendent
^ u c o u p de la facilité de leurs communications, de la fusion et>
de la rivalité des esprits; or, la forme géographique de l’Amérique,
ses fleuves, ses montagnes, ses forêts, autant que son isolement
et que son éloignement des grands centres de civilisation
q;ux fécondèrent tour à tour différentes parties de l’Europe et de
l'Asie, apportèrent d ’immenses obstacles à la civilisation de cette-
partie du monde. >,
Les insulaires de la mer du Sud ont cependant plus d’intelligence
que les Mexicains, dans ce sens qu’ils ont plus de pénétration
, plus de vivacité, plus de sensibilité. Dans ce rapprochement
comparatif l’intelligence des Chiliens n’occupera que le
troisième rang. Quant aux Péruviens, ils sont impassibles comme
leur climat; jamais esprit ne fut plus lourd, plus lent, plus indifférent
; ce que les historiens de la conquête du Pérou disent de
leur bonté prouve qu’ils étaient alors ce qu’ils sont aujourd’hui,
c’est-à-dire qu’ils poussaient la bonté jusqu’à la bêtise. Les
stupides Patagons pourraient leur disputer ce genre de débon-
naireté ’ .
Si des hommes éclairés, véritablement animés du feu sacré,
prêchent un jour une morale consolante, claire, facile, aux insulaire
de la Polynésie; s’ils prêchent d’exemple surtout, s’ils
exigent plus d’eux-mêmes que de leurs néophytes, nul doute que
ces derniers ne fassent de rapides progrès. Ils sont légers, fort attachés
au plaisir, mais ils sont prompts à saisir, pleins de curiosité
; ils promettent de l’imagination ; ils iront au-devant de l’instruction
.
Du croisement avec les Européens, il résultera un.e race métis
magnifique, si de bonnes lois autorisent et règlent ces alliances,
et si l’industrie porte promptement les habitations sur les revers
élevés des montagnes.
Les métis péruviens et chiliens , les montagnards principalement,
ainsi qu’on peut le voir si facilement à Lima et à Valparaíso,
sont de beaux hommes, pleins de force et d’adresse,
capables de résolution et d’une intelligence remarquable. Il serait
* t e s Américains ne surent jamais profiter des lumières de la civilisation
européenne p o u r secouer le jo u g de l’étran g er; c’est la meilleure preuve que
Io n puisse invoquer contre les merveilles de leurs anciens empires. Là e u -
core 1 histoire nous trompe.