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mais les naturels n’en avaient aucune part, et cependant ce sont
encore eux qui leur apportent gratis et comme un tribut, les
fruits, les racines et les poissons qui forment la base de leur
nourriture.
(M . Gourdin. )
Note 25, page 125.
La partie des naturels d’Opoulou dissidente sous le l’apport
religieux, se distingue des nouveaux convertis par la conservation
de leurs usages primitifs. Ils portent leurs cheveux longs,
quelquefois ils les relèvent sur le sommet de la tête par un lien
de feuilles ou d’écorces de cocotiers. Leur chevelure roide et
abondamment fournie semble emprunter son aspect hérissé à la
frisure de celle du nègre. Ils sont peu vêtus, une ceinture étroite
faite avec des feuilles longues, pliantes et étroites d’une plante
que je n’ai pas vue ailleurs que sur eux, couvre à peine les parties
sexuelles. Presque tous sont tatoués autour des reins, et quel-
■ ques-uns ont sur le corps des marques produites par des incisions
qui forment une excroissance charnue en relief. Les nouveaux
convertis ont presque tous les cheveux coupés ras, cette
coiffure leur va moins bien que celle de leurs voisins les
payens..........
Le langage de ces îles est doux et diffère des idiomes taïtiens et
nouka-hiviens dans beaucoup de mots ; la prononciation est
aussi différente. L 7 est très-fréquemment employé, mais avec
un espèce de sifflement qui la rapproche du ch, ; le g a aussi une
prononciation particulière fort douce et semblable à celle duj du
gréé moderne. Une singularité de leur langage c’est d’avoir deux
manières de nommer les choses : une lorsque l’on s’adresse aux
àhis ou chefs, l’autre qui sert dans la conversation ordinaire.
M. Mills, de qui je tiens ces détails, m’a communiqué en même
temps une chanson très-ancienne qu’il a recueillie et traduite.
Elle est populaire dans le groupe, quoique sa signification ne
soit pas bien complète, du moins dans la traduction. Cette chanson
a trait à l’époque où Cook visita les îles Tonga. Il paraîtrait
qu’elle a été composée lorsque les espérances des naturels de Samoa
de le voir arriver furent déçues. La voici avec la traduction
mot à mot.
Touti soua ia
Cook tu t’en retournes,
Neipea pea fa s ia
A moins qu’ils te tuent.
Oua ita ita valea Samoa
Grande est l’ignorante colère de Samoa
Nia le taouri le oa
Parce que tu n’apportes pas d’échanges.
Touti tou mae le foe
Cook donnes-moi la rame
Aou tala ala fia oe
Afin que je rame pour toi.
Cette chanson a cela de curieux qu’elle indique l’attention que
le personnage de Cook avait excité dans ces îles, et en même
temps elle sert à prouver ce que M. Mills m’a dit, que la plupart
des événements remarquables étaient conservés de cette manière
dans la mémoire des naturels, dont l’humeur communicative est
avide de récits et de contes. Depuis l’établissement des missionnaires,
lés danses et les chants lascifs ont été abolis; le seul chant
que j ’ai entendu est le suivant, dont je n’ai pas pu recueillir
toutes les paroles et dont je n’ai malheureusement pas non plus
compris le sens.
Papa oua oua oua
Japiiere fia laouae
Papa oua oua oua
Ile toupou taoulae
Papa oua oua oua
Tahou tou ghae nate rima
Papa ea ea ea
Pae pouli outii
Papa ea ea ea
Pae oula oufala
Painaou oaee kaaoo
Pae la loi a tama
l'inaloou
Sae fama larna