qui devait, comme la Joséphine, aller aux îles Viti,
il le fît saisir par des naturels de Taïti, le fit amener
devant lui et lui demanda pourquoi il s’était servi
d’un faux prétexte pour débarquer de la Joséphine.
L’Anglais lui répondit qu’il avait quitté le brick parce
qu’il y était trop mal nourri, et que puisque le capitaine
Bureau le forçait de retourner avec lui aux îles
Viti, il lui promettait que, lui capitaine, n’en reviendrait
plus. En effet, quand le capitaine Bureau fut
tué, cet Anglais se trouvait sur l’île Pi va. Après
la catastrophe, il passa à Piva une frégate anglaise
qui s’empara de cet individu et l’emmena à Botany-
Bay. Elle avait été informée de l’affaire par les missionnaires.
»
■ « Deux convicts échappés du Port-Jackson, Sina
et Gemy, arrivés à Piva après la mort de M. Bureau,
vendirent différents objets appartenant à ce capitaine,
aux navires suivants :
« Au brick le Consul, capitaine Winderforth, de
Salem (Etats-Unis d’Amérique),
une partie des tripangs,
des voiles et des cordages,
les effets d’habillement du capit. Bureau,
une boîte contenant des perles,
une lunette d’approche,
un sextant.
« Le coq de la Joséphine, qui s’échappa du massacre
et un jeune homme du même navire, qui se
trouvait absent du bord lors de l’assassinat, s’embarquèrent
sur le Consul.
« Le trois-mâts le Gostes, capitaine Lemsohn (de
l’Union ) acheta,
un verre de lunette,
deux chronomètres,
des tripangs,
des écailles de tortues.
« Tous ces objets furent vendus pour des fusils, de
la poudre et des dents de cachalot.
« Sina s’embarqua sur le navire américain le
Lesy, capitaine Wine, de Salem (Union).
« Et Gemy est encore auprès de Nakalassé, sur
l’île Piva. »
M. le commandant Du Petil-Thouars, pendant
son séjour à Taïti, s’est occupé de sauver les débris
de la fortune de l’infortuné Bureau, avec un zèle
qui fait honneur à la marine française. Je renverrai
le lecteur au Voyage déjà publié de la frégate la Vénus,
dans lequel se trouve retracée la conduite peu honorable
de l’homme que Bureau avait choisi pour
mandataire. M. Du Petit-Thouars a exprimé ses sentiments
personnels sur cette affaire et ils seront
entièrement partagés par tous les hommes de bien.
(Voyez Voyage autour du Monde sur la frégate la
Vénus, tom. II, page 443.)
D’après tous ces détails, dont je ne saurais soupçonner
la véracité, je reconnais avec douleur que le
capitaine Bureau avait tenu aux îles Viti une conduite
bien coupable. Poussé par l’appât du gain, et