2 AVERTISSEMENT.
avancée du Voyage au Pôle Sud et dans
V Océanie.
On a retrouvé dans les papiers de M. d’Ur-
ville les journaux qu’il avait rédigés avec
soin pendant le cours de sa longue campagne.
Tous ces journaux, ainsi que ceux de
MM. les officiers qui partagèrent sa dernière
expédition, ont été remis entre mes mains par
les soins de M. le ministre de la Marine.
Bien que le mode adopté par M. le contre-
amiral Dumont d’Urville pour la publication de
son ouvrage ait donné lieu à plus d’une critique,
en acceptant cet héritage, je me suis imposé la
condition de ne rien y changer. Du reste, ce
n’est point sans de mûres réflexions que cet officier
général avait arrêté le plan de son ouvrage,
et certes, je n’ai point la prétention de me
croire meilleur juge en pareille matière, qu’un
homme qui, à si justes titres, a obtenu une réputation
aussi belle et comme marin et comme
savant.
La suite de l’historique du Voyage au pôle
Sud sera donc la continuation du journal de
M. Dumont d’Urville, débarrassée de tout ce
qui, par sa spécialité, doit être reproduit ail—
AVERTISSEMENT. 3
leurs. Je chercherai surtout à continuer ce
style simple et modeste qu’il avait adopté
dans les volumes qu’il a déjà publiés, et où le
lecteur semble pour ainsi dire assister à la conversation
du voyageur. Ce ne sera qu’avec la
plus grande réserve que je puiserai dans mon
journal particulier que j ’ai tenu avec soin pendant
tout le cours de la campagne, et ce ne sera
que pour y rechercher des détails pour lesquels
M. d’Urville aurait compté sur ses souvenirs.
Je continuerai aussi à donner des extraits des
journaux de MM. les officiers, seulement je tâcherai
de réunir dans une même note tout ce
qui, étant tiré du journal d’un même officier,
aurait trait à un même peuple ou à un même
fait, et j ’y renverrai le lecteur à la fin de
chaque chapitre. Par là j ’espère que chaque
note aura l’avantage de former une narration
plus complète et aussi d’un intérêt mieux senti.
J’éviterai en outre, autant qu’il sera possible
, tout extrait qui ne présenterait pas des vues
nouvelles ou des renseignements utiles. s
Si je n’ai point cru devoir refuser le mandat
qui m’a été confié, et que je n’ai point sollicité,
c’est que j’ai compris que M. le ministre de la