de notre expédition sur Pi va, seulement il leur manque
d’avoir Nakalassé pour le manger, ce qui prouve
qu’il était peu aimé.
Dès 10 heures du matin, je m’embarque dans ma
baleiniere et je vais faire un tour à la plage, où je
recueille quelques insectes peu remarquables.
A1 est du village de Lebouka, sur le penchant de la
montagne et au milieu d’arbres magnifiques qui portent
un ombrage délicieux, je rencontre un petit village
d une trentaine de cases chétives et qui ne présentent
du reste rien de remarquable. De faibles
palissades en forment les clôtures et entourent le village
entier, en laissant seulement deux ou trois entrées
étroites et défendues. Si ces malheureuses barrières
ont été établies comme moyens de défense ,
elles annonceraient le peu d’importance de cet établissement,
ou plutôt sa faiblesse, surtout si on les compare
aux épais remparts de pierre qui entourent le>
village, plus considérable il est vrai, de Lebouka.
Les belles cultures de taro s’étendent le long d’un
torrent qui amène ses eaux au pied de ce hameau.
Je remarque là surtout l’industrie de ces naturels
qui , sans aucun des instruments qu’a produits notre
civilisation, parviennent, au moyen de terrassements,
à former des petits carrés parfaitement de
niveau et où les eaux amenées par des canaux de
directions bien entendues, s’étendent très-uniformément
pour baigner la racine de taro qui, avec l’igname,
forme la base de la nourriture de ce peuple.
ils cultivent aussi l’igname et paraissent même
exceller dans l’art de le faire prospérer. Ils creusent
des trous assez espacés sur la surface du sol, et ils y
déposent à la fois deux ignames qui rapportent ordinairement
quatre fois la semence. Les tiges sont relevées
avec soin sur des pieux fichés en terre. Sept à
huit mois sont nécessaires pour que la récolte arrive
à la maturité. Du reste, ils n’ont aucune époque
fixée pour la semence et ils récoltent en tout temps.
Aussitôt arrivé à bord, je fais embarquer la chaloupe
et je fais faire tous les préparatifs nécessaires
pour appareiller demain de bonne heure. Thomas
Grandy consent à venir avec moi jusqu’à Boua, et
ensuite il opérera son retour à Lebouka à ses risques
et périls, J’accepte volontiers ses services, et le prix
convenu, je lui donne rendez-vous au lendemain de
bonne heure *.
f Notes4*i 42) 4 3 ) 4 4 ) 43 et 4 6 -