Nohoua, la plus basse classe, les hommes de la plus inférieure
condition , le bas peuple.
Ces divisions, dont nous n’avions remarqué qu’une seule, celle
des hommes taboués ou moa, montrent un assemblage curieux
des principales occupations des indigènes. Corn me partout, le
cultivateur semble être la dernière condition de la société, et le
jongleur sorcier jouit d’une haute considération.
La classe des constructeurs est aussi considérée. C’est elle qui
aide à construire ou construit toutes les pirogues des particuliers
et celles pour la guerre. J’ai vu de ces pirogues sur la grève de
Nouka-Hiva, longues de 3o à \o pieds ; elles sont étroites, soutenues
par un balancier, et leur avant, simple, se relève quelquefois
en pointe. Une espèce de siège sur l’avant de la pirogue
désigné la place occupée par le guerrier pendant le combat.
Quelquefois les pirogues ont deux ou trois sièges, mais c’est
rare. La régularité que l’on remarque dans la construction
de toutes ces pirogues indique des préceptes dans cet art qui
restent les mêmes et sont invariablement suivis par tous les constructeurs.
,
Les Noukahiviens divisent le temps en mois lunaires ; ce calendrier,
supérieur à celui des Manga-Reviens, est exactement divise
en jours et en mois. Voici le nom des mois. M. Rodgerson
n est pas sûr de leur correspondance avec les nôtres, mais il pense
qu elle doit se rapprocher de la suivante : .
Ouaoa, Janvier.
Ouamehaou, Février.
° P ohé> Mars.
0uaPea> Avril.
Malaiki, M d
Tououameatakeo, j uin
Tukouna> Juillet.
Oohauo> Août.
Mai-Naihea, Septembre.
Avamanou,
Ouavea,
Oehoua,
Aveo.
Voici les noms des jours lunaires :
1 Tunaï
11 Ohouna.
2 Touhata.
12 Onehaou.
3 Noata.
13 Ohoua.
4 Mahemaotahi.
14 Oatoua.
5 Mahemavaena.
15 Ohotonoui.
6 Mahemahapaou.
16 Ohotomane.
7 Kokoetahi.
17 Otouou.
8 Kokoevama.
18 Oamoa.
9 Kokoehapaou.
19 Ometohi.
10 Oai.
Octobre.
Novembre.
Décembre.
2 1 ...............
2 2 ................
23 . . . . .
24 Ohotouaiwa.
25 Fanaoutahi.
26 Fanaouvaena.
27 Fanaouhapaou.
28 Notani.
29 Ommeu.
20 Oukaou. 30 Onamate.
L idiome des Noukahiviens diffère dans certaines par ties de
1 archipel, mais seulementdans la prononciation de certaines lettres
, quoique du reste la conformation physique et les usages dénotent
une race commune. M. Rodgerson a écrit le premier livre
qui existe en langue noukahivienne : c’est une traduction de
1 Evangile de saint Jean, et des notions élémentaires pour l’école
qu’il avait essayé de fonder.
M. Rodgerson n’a remarqué de cérémonies principales qu’à
l’époque des funérailles des chefs ou des hommes divins. Alors
on faisait de grands festins, on offrait des sacrifices de cochons,
quelquefois des victimes humaines. Cependant, maintenant cet
usage de sacrifier des hommes est presque aboli ; on ne tue que
dans les guerres et pour satisfaire des vengeances particulières ;
les exemples de sacrifices humains n’ont plus lieu qu’à la mort
des grands chefs. Alors, on tâche de,faire des prisonniers dans
une tribu voisine; on dévore ensuite les cadavres en grande
pompe, au bruit des tambours et des chants sauvages de la multitude.
Les femmes et les enfants n’y participent pas. Ils s’enivrent