Ocfobre. Pour Père un chef t o n g a > jadis chef de Vavao, tandis
pi. Lxxxiv. que le second est fds d’un Tonga assez obscur dont
Hifo est la patrie. Tous deux sont baptisés; Latchika
a reçu le nom de Williams et Latou celui de Nathan.
Us s’établissent tranquillement à bord et paraissent
sans méfiance. Mail est enchanté de retrouver des
compatriotes, et, fier d’être des nôtres, il leur fait les
honneurs du bord.
Après le souper de l'équipage, je fais sortir Simo-
net des fers, et par son intermédiaire je questionne
nos sauvages sur la catastrophe sanglante du navire
la Joséphine, commandé par le capitaine Bureau. Dès
ce moment je donne l’ordre d’élargir Simonet et de
lui rendre sa ration complète, mais aussi on continuera
à le surveiller de près. Je sais que cet homme
me sera très-utile par ses connaissances, s’il ne devient
pas dangereux.
Nous donnons à nos deux Tonga un gîte confortable
dans le grand canot, et ils y passent une fort bonne
nuit pendant que laissant l’île Neaôu sur tribord,
nous faisons route sur les îles Nhao et Neirai.
13• La journée du 15 est entièrement employée par la
reconnaissance de ces dernières îles et deBatigui. L’île
Neirai est élevée et bien moins étendue que Nhao sa
voisine. Un grand récif qui va s’appuyer sur l’île
Neirai, vient rétrécir le passage qui existe entre ces
deux terres et dans lequel j ’engage les navires. Ce
récif est celui sur lequel périt le navire YElisa. Je lui
impose le nom de ce navire que déjà,, faute de renseignements
précis, j’avais donné en 1827 au récif
que reconnut alors XAstrolabe au sud de Nhao, et où
je croyais alors qu’avait eu lieu le sinistre.
Ces deux îles sont élevées et médiocrement boisées,
mais il y a de. belles plages qui annoncent leur
richesse et leur fertilité. Latchika annonce qu’elles
sont bien peuplées, et si je l’ai bien compris, il y aurait
sur Nhao plusieurs sources d’eau thermales.
Vers cinq heures du soir nous ne sommes qu’à un
mille de distance de la côte méridionale de Batigui.
Cette île, plus petite que les autres, est agréablement
accidentée et médiocrement boisée; elle offre un joli
enfoncement environné d’une belle bordure de cocotiers
, mais elle est battue par des brisants.
D’après les nouveaux renseignements que je reçois
de Latchika, et bien que celui-ci ne soit point d’accord
avec mon matelot chilien Joseph sur le nom du lieu
où fut massacré le capitaine Bureau, je me décide à
aller tirer une vengeance éclatante de cet assassinat ;
Latchika paraît plein de confiance et m’assure qu’il
pourra, malgré les récifs qui l’entourent, conduire
mes navires à Piva. C’est la, me dit—il, qu’à ete enleve
le navire la Joséphine, et le nom du chef auteur du
massacre est Nakalassé. Il paraît tellement certain de
son assertion que je n’hésite plus et je cours sur Nhao
pour y passer la nuit aux petits bords, renvoyant a
demain notre mouillage à Piva.
Heureusement à notre approche de cette dernière
île, la nuit n’est point encore assez noire pour que la
vigie ne puisse apercevoir et signaler une longue
ligne de brisants qui sans doute est la tête du récif