1838.
26 octobri
27.
CHAPITRE XXXIV.
Fin de l’exploration des îles Viti.—Séjour à Boua Considérations
générales sur les habitants.
Aussitôt le point du jour, nous levons l’ancre, et
grâces à quelques bouffées de vent d’est, nous quittons
la rade de Lebouka. Contrarié par une brise très-molle,
après avoir longé les récifs d’Obalaou, à 3 heures nous
ne sommes encore qu’à cinq ou six milles à l’ouest de
l’île Magonhai.
Mon pilote Thomas Grandy qui voit que le reste du
jour ne suffira pas pour me conduire au mouillage de
Boua, me conseille de passer la nuit dans l’espace de
mer dégagé entre Koro et Magonhai, plutôt que d’engager
les corvettes dans les passes étroites et difficiles
qui conduisent au mouillage, et qui seraient peu sûres;
au cas d’une nuit noire.
Dès-lors, je renvoie au lendemain pour continuer à
faire route, et suivant l’avis qui m’est donné je passe
la nuit aux petits bords.
Dès le matin, poussés par une belle brise d’est,
nous laissons sur notre droite l’île Nemen, et nous
courons sur les terres de la grande île qui présente un
spectacle des plus pittoresques à mesure qu’en approchant
elles se déroulent devant nous. Nous apercevons
de loin les hauts sommets de l’île Tabe-noui sur
laquelle se trouve le village de Sama-Sama.
A 8 heures nous donnons dans la passe dite Wai-
anda : c’est une coupée assez étroite dans les récifs
qui, s’étendant ensuite des deux côtés autour des
terres de Vanoua-lebou, forment à cette île une ceinture
de brisants.
Plusieurs routes conduisent à Boua, mais je préfère
celle qui nous rapproche le plus des terres, et
bientôt en effet, guidé par Thomas Grandy qui paraît
être un excellent pilote, nous accostons la côte à
moins d’un demi-mille de distance et souvent même
moins de 60 à 80 mètres nous séparent du récif qui la
borde.
Nous défilons rapidement devant les petits villages
de Rabale, Rabe-Rabe, et devant le petit îlot Loubeke,
laissant des deux côtés de nos corvettes des récifs à
fleur d’eau, au milieu desquels il faut avancer avec
prudence, puis, enfin à 1 heure, nous laissons tomber
l’ancre dans la baie de Boua, par 11 brasses,
fond de vase molle.
La baie de Boua forme un magnifique bassin , à
peu près circulaire ; une pointe basse et très-étroite,
mais bien boisée la limite vers l’ouest. Les naturels
la désignent sous le nom de Lacumba; du nord à l’est
elle est environnée de terres qui s’élèvent èn amphi