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Oslobre. de Tonga-Tabou, mais je sais que toute cette histoire
est fausse et je le fais mettre aux fers jusqu’à nouvel
ordre. Cet homme que j’ai perdu de vue depuis 10 ans,
a maigri et pâli, mais ses traits n’ont point changé
et sont peu faits pour inspirer la confiance.
Du reste, il raconte aux matelots que les missionnaires
méthodistes avaient fort mal accueilli à leur
passage nos prêtres catholiques, et que l’évêque français
lui ayant accordé sa confiance, il était par ce
seul fait devenu un objet de haine pour les pasteurs
anglais. Suivant Simonet, Seteleki aurait été celui
qui s’était montré le plus hostile à nos compatriotes.
Je ne me dissimule pas qu’il peut y avoir bien du vrai
dans ces déclarations, mais je le répète, Simonet
est coupable et il doit être puni ; du reste, ses connaissances
dans les langues polynésiennes peuvent
m’être très-utiles dans les îles que je me propose encore
de visiter.
L’insulaire Map qui déjà s’est présenté à moi l’a-
vant-veille, comme désirant embarquer sur mon navire,
vient de nouveau solliciter cette faveur; il me
paraît fort décidé et très-intelligent. Après lui avoir
fait dans son intérêt toutes les objections possibles,
je l’admets et le fais porter comme matelot sur les
rôles d’équipage.
Tous les travaux se terminent aujourd’hui, et chacun
rentre ce soir à bord pour quitter demain définitivement
le mouillage *ï
* Notes 26, 27, 28, 29 et 3a.
CHAPITRE X X X I.
Traversée de Vavao aux îles Hapai. — Séjour aux îles Hapai et
traversée des îles Hapai au mouillage dePao (îles Yiti).
Bien que le temps sojt couvert, et que la brise ^ *838-
vienne du S. E. par fortes rafales, je me décide à appareiller,
et à attendre sous voiles les missionnaires
qui, avec leurs familles, se dirigent vers nos navires
sur une grande pirogue double montée par plus de ri. lx x ix .
cent naturels.
L’appareillage déjà difficile à cause des rafales, est
encore retardé par nos ancres qui s’engagent, aussi
ce n’est qu'à dix heures et demie que nous pouvons
faire route.
Désireux de connaître les différentes entrées de ce
port magnifique, j’accepte les services de Mackensie
comme pilote, et je me dirige vers la passe du sud,
par laquelle je veux opérer ma sortie. Cette route ne
j résente aucune difficulté lorsqu’on la connaît, partout
la côte paraît être très-saine, et l’eau y est très-
profonde ; c’est une longue rue resserrée par des fa