édifice ; je crus cependant reconnaître l’apparence d’une porte
une grande pierre qu’on avait roulée auprès en masquait pres-
qu’entièrement l’entrée. Je rejoignis les insulaires qui n’ayaient
pas voulu me suivre dans mes recherches et j ’appris d’eux, quand
je fus un peu éloigné, que cet antre presque souterrain dont je
venais de visiter les alentours, servait d’abattoir aux victimes h u maines
qu’on immolait, soit pour un motif religieux, soit pour
satisfaire aux exigences de 1a table du roi ou des grands du
pays»
( J / . Marescot.)
Note 3g, page 214.
Le même jour, après le dîner des deux équipages, les comman*
dants, les officiers et la plus grande partie des équipages s’embarquèrent
armés sur les embarcations des deux navires pour
rendre visite au roi Tanoa, qui les reçut avec une grande pompe.
Le kava fut préparé et distribué avec toutes les cérémonies d’u sage
à tous les rangatira, tandis que les matelots se régalaient
de patates, de taros et de cochons cuits sous des fours recouverts
de pierres chaudes, à la manière des naturels de l’Océanie.
Resté de garde a bord de la corvette la Zélée avec une quinzaine
d’hommes pour défendre le navire en cas d’attaque , je fus
visité et accosté par un grand nombre de pirogues de naturels qui
venaient nous offrir des lances, des casse-têtes, des arcs à échanger
contre des dents de cachalot, des bouteilles , des mouchoirs.............
Comme le nombre de ces pirogues augmentait toujours et que
les factionnaires avaient beaucoup de peine à les empêcher de
monter à bord, je fis amorcer les pièces et distribuer des armes
aux factionnaires, afin d’être bien disposés en cas d’accident.
Heureusement tout se passa tranquillement ; ils s’aperçurent du
mouvement qui s’était opéré sur le navire, et cela les rendit plus
circonspects.
Je suis porté à croire que la plupart de ces pirogues appartenaient
à la tribu que nous avions combattue ce matin ; car dans
plusieurs d’entre elles se trouvaient du f ilin , des chouques et
autres objets, provenant évidemment du pillage du brick de Bureau,
qu’ils venaient nous offrir à acheter. 11 est donc probable
qu’ils étaient envoyés par Nakalassé, qui s’était emparé du navire,
et en avait partagé les dépouilles pârmi les siens.
Je fis éloigner du bord toutes les pirogues qui contenaient de
ces dépouilles, en indiquant aux naturels qui les montaient qu’il
ne pouvait y avoir de relations entre nous que la guerre, tant
qu’ils se présenteraient à nou s , nantis du produit de leurs vols.
Ils s’éloignèrent immédiatement avec un air sombre et craintif;
tandis que les autres continuèrent à échanger leurs armes avec
nos matelots, sans que cet acte ait porté atteinte à leur confiance,,
ce qui me fait penser qu’ils étaient d’une autre tribu.
(d/. Coup vent.^
, Note Page 214.
A une heure M. Gourdin et Latchika s’embarquèrent dans la
baleinière, et se rendirent auprès de Tanoa, roi de Pao, pour lui
demander de nous livrer le chef de Piva. Il le verra tuer avec
plaisir, dit-il, mais il ne fera rien pour nous le livrer. Du reste,
M. Gourdin et Latchika ont été parfaitement reçus. A quatre
heures et demie, le commandant me dit d’embarquer dans la baleinière
pour retourner chez le chef de Tanoa pour lui annoncer
que demain le commandant attaque Nakalassé, et savoir de lui
s’il persiste toujours dans ses dispositions pacifiques avec nous.
Je.suis arrivé à terre à six heurs, et j ’ai été immédiatement introduit
dans la case du chef. Je l’ai trouvé assis auprès de sa