o!2iv. desclavage dans lequel elles sont tenues par les
hommes.
L habillement des femmes consiste dans une ceinture
tressée assez largement, et garnie d’espèces do
1 ranges qui cachent a peine le bas du ventre. Les
hommes ne portent qu’un morceau de tapa avec lequel
ils s’entourent les reins, et qu’ils font ensuite
passer entre les cuisses pour après le nouer par derrière.
Les chefs en laissent pendre les extrémités en
guise d ornements, et aussi comme marque de leur
autorité.
Bien que ce peuple, par la coupe de sa physionomie,
la couleur de sa peau et son langage, diffère essentiellement
de la race cuivrée dont les îles Tonga
forment un des plus beaux types, cependant il se
rapproche de ceux-ci par ses usages. Il est vrai qu’une
faible distance les sépare, on retrouve même beaucoup
de familles tonga dans les îles Yiti. Souvent les
guerriers tonga venaient avant leur conversion faire
de fréquentes excursions chez leurs voisins. Les îles
de l’est furent souvent envahies par ces colonies guerrières,
et leur servirent ensuite de marche-pied pour
se répandre dans tout l’archipel. Lorsqu’ils ne trouvaient
pas d’ennemis à combattre, ou lorsqu’on trop
petit nombre, ils ne pouvaient songer à une attaque,
ils attendaient patiemment que quelque chef viti vînt
réclamer leur appui et leurs bras pour combattre des
ennemis. Il n est point rare de rencontrer dans l’archipel
Tonga de ces hommes qui, en véritables aven-
tuners, sont venus faire leur voyage aux îles Viti, et
y ont vécu d’aventures qu’ils se rappellent avec plaisir,
lorsque la vieillesse ne laisse d’autres jouissances
que celles des souvenirs. Aussi, rencontre-t-on dans
l’archipel Viti une quantité considérable de naturels
qui tranchent à première vue avec le type primitif de
ces îles, par la coupe de la figure, la couleur de
la peau, et même l’élégance de la tournure. Ce sont
généralement des métis qui proviennent des fréquentes
relations quelesTonga, dans leurs excursions,
ont eues avec les femmes viti. Cet envahissement des
îles Viti par la race cuivrée de l’Océanie est d’autant
plus remarquable que l’on ne trouve dans les îles
Tonga aucun mélange qui puisse témoigner des visites
réciproques. Il est vrai que les vents d’est qui soufflent
ici pendant dix mois de l’année très-régulièrement,
rendent la venue des habitants de Tonga facile,
tandis que leur retour doit toujours être lent et
ne peut s’opérer qu’à une époque donnée de l’année.
Les habitants des îles Viti ne parviendraient qu’avec
beaucoup de difficultés à atteindre les îles Tonga,
s’ils méditaient une excursion. Du reste, les guerres
continuelles qui désolent les îles de cet archipel,
donnent trop d’occupations aux guerriers vitiens
pour leur permettre des migrations. Aussi je crois
que ce fait serait peu concluant en faveur de la supériorité
que l’on accorde généralement à la race cuivrée
sur la race noire de l’Océanie.
Si d’après les renseignements que nous possédons
aujourd’hui nous cherchions à établir le caractère
général des habitants des îles Viti, nous devrions le
1888.
Octobre.