qui tombent quelquefois en cascades des montagnes
voisines. Nous remarquons de distance en distance
de grands édifices blanchis à la chaux et percés par
des fenêtres. Frazior nous apprend que ce sont les
églises nouvellement bâties par les naturels, sous
la direction des missionnaires anglais. Tout en admirant
la beauté d’Opoulou et le grand nombre de ses
hameaux, nous devons déclarer que nous n’avons vu
aucun de ces villages signalés par Lapeyrouse comme
des villes qui s’étendent du rivage au sommet des
montagnes. Il faut que l’illustre navigateur se soit
laissé aller à l’exagération, dans ce cas, ou bien que
ces villages aient disparu, s’ils ont jamais existé. Du
reste, je crois me rappeler que d’après son récit, il
passa trop loin des terres pour apercevoir ces détails.
Les vents frais de la partie de l’est nous font filer
rapidement le long de la côte d’Opoulou. A deux
heures nous sommes à l’entrée du port d’Apia, et peu
après nous donnons dans le passage resserré entre
deux brisants qui en forment l’entrée. Quelques
minutes plus tard, Y Astrolabe et la Zélée se trouvent
mouillées par sept brasses de fond dans un joli petit
bassin parfaitement abrité *.
* Note 18.
If
CHAPITRE X X IX .
Séjour à Apia.
Aussitôt que nous sommes mouillés, le capitaine
Jacquinot se rend à bord de Y Astrolabe, et après
avoir concerté avec lui les opérations de là relâche,
je charge M. La Farge de lever le plan de la baie. Je
préviens ensuite MM. les officiers que la durée de la
relâche est fixée à six jours, afin que chacun puisse
combiner ses travaux suivant le temps qu’il aurait à
y consacrer. Jamais je n’ai manqué à cette précaution
pendant toute la campagne, et à moins d’un obstacle
aussi important qu’imprévu, je n’ai jamais non plus
manqué d’appareiller au terme fixé. Un chef d’expédition
ne doit jamais perdre de vue qu’il est de la
plus haute importance d’habituer ses officiers et ses
équipages à compter sur la parole qu’il a une fois
donnée. En agissant ainsi un capitaine peut craindre,
il est vrai, quelques privations, mais aussi il évite
bien des mécomptes.
IV. 7