contre les missionnaires.il m’assure qu’il existe encore
sur Vavao un Portugais, l’un des déserteurs'du navire
de Powel. John est retourné en Angleterre, les restes
de Powel ont été décemment inhumés comme ceux
d’un chef. Seteleki ne peut me donner des nouvelles
ni de la tendre Ozela, ni de son père JIoulou-Lala.
Le groupe des Hapai se compose d’une série d’îles
généralement peu étendues r et entourées par un récif
madréporique ; il existe plusieurs passages pour
pénétrer dans le lagon intérieur, qui lui-même est
embarrassé par une grande quantité de pâtés de coraux
sur lesquels il reste très-peu d’eau.
Vers neuf heures du soir, nous nous trouvons assez
près de la passe indiquée dans le nord. La sonde
rapporte de 18 à 22 brasses à six ou huit milles de
1 île Haano. Malgré tout mon désir d’arriver promptement,
la nuit me force à m’éloigner, et ce n’est
que le lendemain, vers les dix heures du matin, que
je laisse tomber l’ancre par 15 brasses de fond au
mouillage de Kounla, sur la pointe nord de Lefouga.
Aussitôt que les voiles ont été serrées, je fais mettre
le grand canot à la mer pour transporter les missionnaires
, leurs femmes ainsi que leur suite et leurs
bagages à l’établissement principal de la mission situé
sur l’île Lefouga, dans le sud de notre mouillage. Les
canots majors des deux corvettes, après avoir dépose
à terre les naturalistes et les officiers chargés des observations
physiques et astronomiques, iront, sous les
ordres de MM. Lafond et Boyer, faire les sondes et le
plan du mouillage.
A onze heures et demie tous les travaux sont en
voie d’exécution, je m’embarque avec le capitaine
Jacquinot dans ma baleinière, et je me rends au village
où doivent se réunir les pasteurs anglais. La
route est de trois milles, une petite anse où la mer
est fort tranquille par tous les vents possibles, fournit
un port avec une passe assez profonde pour des
goélettes ou de petits navires. Une belle plage de
sable garnit le fond de cette jolie petite baie.
Le village de Lefouga, comme celui de Vavao, est
divisé par des ruelles tendues d’élégantes palissades.
Ces dernières forment des enclos qui semblent destinés
à réunir tous les membres d’une même famille.
L’église bâtie à la mode du pays, s’élève sur une petite
place tapissée de gazon et qui occupe à peu près
le centre du village. Enfin, au milieu de toutes les
habitations des naturels, les maisonnettes des missionnaires
se font remarquer par leur architecture
européenne, et elles offrent tout le confortable désirable;
de jolis jardins bien entretenus et garnis en
abondance de toutes les-productions de l’Europe embellissent
ce séjour, et chacun de ces presbytères réunit
autour de la maison d’habitation, tout ce qui accompagne
nos maisons de campagne bien entendues,
tels que hangars, attenances pour élever les volailles,
et écuries pour les bestiaux.
A l’exception de M. Dicke qui est resté à Tonga-Ta-
bou pour hâter la reconstruction de sa maison devenue
dernièrement la proie des flammes, tous les
prêtres méthodistes étaient en conférence au moment