1838 dont j ’avais reconnu la fin en 1827 au sud de cette
Octobre. A .x/r . 1 meme terre. Mais le temps est magnifique, et je n’ai
pas d’inquiétudes pour la nuit, qui du reste se passe
tranquillement.
16. Au jour je gouverne à l’O. f S., et je reconnais successivement
Batigui, Mao, Obalaou, Motou-Riki, et
même les petites îles Oubia et les terres basses de
Leva, que j ’avais relevées dans mon dernier voyage..
Vers huit heures nous donnons dans la passe, entre
Motou-Riki et les brisants du large qui terminent l’îlot
de sable Nanou-Tabou.
Latchika apercevant plusieurs grandes pirogues
mouillées en dedans des récifs qui forment la ceinture
de Motou-Riki, et pensant que Tanoa, roi de Pao
et ennemi du chef que je voulais combattre, se trouvait
sur ces embarcations, m’exprima le désir de s’aboucher
avec lui pour me gagner son alliance. Mais je
ne puis rester en panne dans un passage aussi étroit,
et je lui déclare que je veux poursuivre ma route.
Dès-lors Latchika, qui sans doute n ’avait cherché ce
prétexte que pour consulter des gens du pays sur la
direction du passage à travers les récifs qui nous environnent
de toute part,.parait hesiter, et ensuite complètement
dérouté, au lieu de me conduire dans le
canal étroit mais dégagé qu’indiquent très-bien deux
petites îles accores et boisées placées sur chacune de
ses limites, Latchika engage nos navires entre Nanou-
Tabou et la plus méridionale de ces îles. Bientôt nous
nous trouvons dans un espace jonché de pâtés de coraux,
dont plusieurs élevent leurs têtes jusques presqu’au
niveau de l’eau. IL Astrolabe touche trois ou
quatre fois, puis franchit ces hauts-fonds assez heureusement,
en laissant derrière elle une trace bourbeuse
qui atteste que sa quille a labouré le fond.
Enfin nous arrivons dans un espace plus dégagé.
Des bancs de coraux à fleur d’eau nous environnent,
mais ils laissent entre eux des canaux assez profonds
pour nous permettre de continuer notre route directe
sur l’île Pao.
A neuf heures et demie nous apercevons une grande
pirogue qui semble chercher à nous éviter en se tenant
à l’écart. Aussitôt je mets en panne, et j’expédie
dans ma baleinière le gros Latchika pour lui donner
la chasse. Ses efforts sont inutiles, et malgré tous ses
signaux, la grande pirogue file sur Pao sans vouloir
s’arrêter; sa vitesse n’en devient même que plus
rapide. Aussi sans s’arrêter à une poursuite inutile,
Latchika apercevant une seconde pirogue plus petite
que la première, et dont la marche paraissait aussi
moins avantageuse, Latchika, dis-je, y dirige ma baleinière,
et excitant lui-même mes matelots qui la montent
à ramer avec courage, il ne tarde pas à l’atteindre,
et il nous amène un Kai-Viti qui nous pilote avec
intelligence. Cet homme nous assure que nous avons
pris une très-mauvaise route, et que jamais navire
n’a passé par l’endroit où nous sommes; je le crois
volontiers. Il nous apprend encore que la première
grande pirogue qui a fui devant notre canot appartient
à Latchika lui-même, mais que ses hommes
n’ayant point reconnu leur chef, avaient eu peur de