15.
jeune officier le désir de s’instruire et de servir d’une
manière active.
Pewewe vient à bord avec deux autres chefs de
Matavaï et deux femmes qui sont bien vite reconnues
par nos matelots, avec qui déjà elles ont eu de nombreuses
relations. Il recommence auprès de moi toutes
ses tentatives pour m’extorquer des douros, mais je le
renvoie sans l’éçouter. J’aurais volontiers fait quelques
cadeaux à un des deux autres chefs qui étaient
avec Pewewe, attendu qu’il s’était toujours comporté
généreusement vis-à-vis des officiers qui étaient allés
le visiter ; mais il doit porter la punition de s’être présenté
en aussi mauvaise compagnie. Pewewe ne se rebute
point, il se rejette sur le capitaine Jacquinot qui
a la complaisance de l’inviter à dîner. Puis après avoir
bien mangé comme quatre, le pauvre Pewewe ne
peut quitter le capitaine sans lui demander encore
quelques tavas.
En péchant quelques mollusques sur les récifs,
M. Hombron a été piqué à la main par un poisson
épineux. La partie blessée a considérablement enflé,
et le docteur a souffert vivement pendant vingt-quatre
heures.
M. Du Petit-Thouars m’envoie aujourd’hui la pièce
que je lui ai demandée relativement à la malheureuse
affaire de Bureau. Quoique le commandànt de la
Vénus l’ait déjà publiée dans le récit de son voyage,
je la reproduirai lorsqu’il sera question de nos opérations
aux îles Yiti.
D’après l’avis de M. Moerenhout, je m’étais adressé
àM. Henry, supposant que cette personne pouvait me
donner des renseignements détaillés sur cette catastrophe,
mais je ne reçus à cet égard de M. Henry qu’une
lettre insignifiante.
Dès ce moment je ne songe plus qu’au départ qui
est fixé pour le lendemain. J ’envoie à M. Moerenhout
mon rapport pour le ministre de la marine, et en même
temps je lui fais don d’une paire de pistolets qu’il
m’avait demandée pour défendre sa vie au cas où il
serait exposé à de nouvelles attaques nocturnes.
Dans la soirée, je descends à terre avec le capitaine
Jacquinot, et je vais prendre un dernier bain dans les
eaux du torrent de Matavaï. Les bains sont probablement
l’unique souvenir agréable que je doive conserver
par la suite de mon court séjour à Taïti
* Notes 12, i3 , i4, i5 16 et 17.