lent; il eut lieu a dix heures trente-cinq minutes du soir. Ces
tremblements de terre procèdent parfois par ondulations assez
généralement légères; mais le plus souvent ils donnent une violente
secousse.
La marée présenta un phénomène assez étrange, le 8 novembre
1837 ; le flux et le reflux alternaient environ toutes les dix
minutes, pendant environ trente-six heures ou même quarante-
huit heures, suivant les divers rapports des naturels; car je n'ai
pas été moi-même témoin de ce phénomène, étant ce jour-là occupé
à l’imprimerie.
{Communiquéepar M. Broock, missionnaire à Vavao.)
Note 3 i, page 170.
A midi je me rendis avec le commandant d’Urville à l’établissement
des missionnaires, qui était situé sur l’île Lefouga, à en-
viion deux milles de 1 endroit ou étaient mouillées les deux corvettes;
nous débarquâmes à peu de distance du village, métropole
des Hapaï, ancienne résidence du roi Finau I er. Ces messieurs
étaient réunis, et l’arrivée de ceux de Vavao allait les mettre
à même de commencer bientôt leurs délibérations annuelles.
Comme dans toutes les autres îles, nous trouvâmes les apôtres
des Hapai très-confortablement logés ; leurs maisons, situées au
milieu d’un vaste jardin cultivé avec soin , offraient l’utile et
1 agréable et ne laissaient rien à désirer pour les douceurs de la
vie. Après avoir échangé avec eux quelques paroles de politesse,
nous les quittâmes, et sous la conduite d’un guide, nous fîmes
une promenade dans le village qui, ainsi que ceux de Vavao et
de Tonga-Tabou, se compose dé vastes enclos carrés, bordés de
murailles légères, faites avec des bambous. Les cases répandues
au milieu de ces espaces, nous parurent toutes très-peuplées.
La souveraineté du groupe Hapaï appartenant au roi Georges
de Vavao, chacune des îles est gouvernée par un chef auquel il
délègue ses pouvoirs et qui est chargé, en son nom, de percevoir
les impôts. Nous trouvâmes celui de Lefouga occupé à surveiller
la réparation d’une grande pirogue double, et mettant parfois
lui-même la main à l ’ouvrage.
Après avoir jeté un coup d’oeil sur l’église, sur la maison où
se fait l’école des jeunes gens, et sur la case qu’habite le roi, lors -
que les circonstances l’amènent dans cette île , case très-propre,
très-vaste et d’une belle construction, nous retournâmes citez
les missionnaires pour prendre congé et regagner nos corvettes.
A cette seconde entrevue, M. Thomas nous dit qu’ayant oublié
à Vavao un baril de farine qu’il destinait à sa subsistance
durant son séjour ici, il nous priait de vouloir bien lut en céder
un. Notre provision commençant à baisser, nous ne pûmes acquiescera
sa demande, mais nous lui prouvâmes notre bonne volonté
en lui offrant cent-cinquante livres de biscuit dont nous
pouvions nous démettre sans nous priver; il accepta avec une reconnaissance
apparente ce cadeau, qui lui fut expédié dans, la
même soirée.
Les naturels de Lefouga , convertis seulement depuis quatre
ans, sont encore aujourd’hui dans toute la ferveur et tout l’a mour
pour la nouvelle religion; ils passent une partie de leur
temps à chanter des psaumes et des cantiques. Les femmes se détournent
à l’approche des Européens, fuient tout contact avec
eux, et finiront sans doute par imiter celles de Tuï/i, c’est-à-dire
qu’elles les rechercheront par la suite avec autant d’empressement
qu’elles en mettent aujourd’hui à les éviter.............
L ’eau paraît rare sur l’île Lefouga qui a cela de commun avec
toutes les terres basses ; celle qu’on y trouve est de mauvaise qualité
et presque saumâtre ; en revanche, les cocotiers y sont extrêmement
multipliés et procurent aux naturels une boisson agréable
et abondante.
Une partie du chemin que nous parcourûmes, nous paraissant
plus soignée que le reste, et étant bordée de chaque côté par des
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