172 RACES HUMAINES ACTUELLES.
de la ligne médiane du front une légère surélévation surtout visible dans la moitié inférieure de sa courbe.
Le frontal est étroit, surtout vers le bas (d. front, min. 0m,85) ; ses contours externes sont relativement
obliques et déprimés, sa crête temporale, quoique peu saillante, est nettement visible et la surface située
en arrière de cette crête est légèrement renflée..
L’élévation du bregma mentionné tout à l’heure explique l'amplitude relative de la circonférence transversale
qui égale exactement l’antéro-postérieure au lieu de- lui demeurer sensiblement inférieure, ainsi
qu’il arrive chez nous.
Les pariétaux sont courts absolument et relativement (courbe pariétale, 0m, 117), leur développement
s’est surtout fait en large (diam. transv. max.
0m,137). Le profil sagittal continue d’abord
la courbe frontale, puis s’infléchit, un peu au
delà de son milieu, pour tomber sur le lambda,
en se déprimant légèrement. Les bosses pariétales,
dont le relief est peu dessiné, malgré leur
proéminence, sont situées en avant et un peu
bas vers le niveau des lignes temporales à peine
perceptibles. Des changements de courbure,
qui concordent avec l’inflexion signalée plus
haut de la courbe antéro-postérieure, se manijj
festent simultanément en arrière et au-dessous
des bosses, de façon à décomposer en plans
plus ou moins arrêtés les pariétaux vus d’en
haut ou de face. M. Schetelig, qui attribue à
ces décompositions de plans une certaine importance
(1), a appelé la forme qui en résulte
carrée tournante. Cet observateur s’est accoutumé
à considérer l’une de ces inflexions, la pariétale latérale qu’il signale au niveau de l’angle postérieur inférieur,
comme un important caractère différentiel du crâne négrito des Philippines. Il y a certainement un
peu d’exagération dans cette manière de. voir.
L’écaille occipitale présente des contours anguleux, son développement antéro-postérieur est considérable
dans la région cérébelleuse. Convexe, mais en même temps relativement étroite (d. occ. max., 0m102),
et légèrement asymétrique, sous l’influence de la synostose partielle, mentionnée tout à l’heure, elle montre
un profil régulièrement arrondi, à peine interrompu, ainsi que MM. R. Owen et Schetelig l’ont noté (2),
par la légère saillie de la protubérance. Les insertions musculaires de la base sont généralement peu
profondes, mais bien indiquées. Comme celles de la voûte, les sutures en sont relativement simples. Des
traces d’os wormiens se voient dans les fontanelles de Cassérius.
La grande aile du sphénoïde est courte et étroite. L’écaille temporale a la forme d’un demi-cercle, les
conduits elliptiques y sont ouverts un peu en arrière, les apophyses mastoïdes sont courtes et sèches, les
arcs zygomatiques se portent en dehors dès leur origine, et le diamètre bizygomatique maximum est placé
très-loin en arrière. Ce diamètre atteint le chiffre de 0m,I30, le frontal minimum étant seulement de 85,
l’indice fronto-jugal égale 65,38. Les apophyses orbitaires qui avec les arcs zygomatiques sont tout ce
que nous connaissons de la face, sont modérément inclinées en dehors, l’indice fronto-orbitaire est 85, 85. 1 2
(1) S chetelig. Op. cit., p. 225-226.
(2) Schetelig. L oc. cit. — Cf. R. Owen. Mém. c il., p. 3.
Cr â n e s d ’a e t a s m o d e r n e s d e s e n v ir o n s d e b in a ng o n a n (pl. xm, xiv, xv, et dans le texte fig. 194,196, 198,
200). — Le orâne que l’on vient de décrire en détail peut servir à donner une idée assez exacte des crânes
négritos; ceux que nous allons faire connaître s’en écartent bien un peu dans un sens ou dans l’autre,
mais sans que l’amplitude des oscillations dépasse ce qu’on peut attendre de la variation individuelle.
Nous avons fait figurer, de grandeur naturelle, dans notre atlas (pl. xm, xiv, xv), une tête masculine,
plu's qu’adulte, qui a été recueillie par P. de la Gironière dans un cimetière d’Aëtas, au nord de Binangonan,
sur la côte est de Luçon. Ses sutures antérieures s'oblitèrent, les postérieures demeurant libres ;
on remarque dans le haut de sa lambdoïde gauche un wormien irrégulièrement arrondi.de 0m,018 de diamètre.
Elle reproduit d’ailleurs presque toutes les particularités de la description précédente, elle est toutefois
un peu plus large et sa sous-brachycéphalie s’accuse par un indice un peu plus élevé (d. a. p. 0“, 173,
d. tr. 0m,142, ind. céph. 82,08). Les autres diamètres sont presque identiques et les courbes atteignent
presque les mêmes chiffres. Les dimensions horizontales sont un peu plus amples (circonf. horiz., 500), ce
qui tient surtout à une légère augmentation dans la largeur, la capacité crânienne s’en accroît sensiblement
(1450), mais les circonférences médiane et transverse sont exactement les mêmes. Le diamètre transverse
maximum varie seul, les autres diamètres demeurent à peu près semblables, et les courbes sont.presque
identiques, sauf la pariétale qui atteint une longueur moyenne (0,124). La morphologie de la voûte est
d’ailleurs tout à fait la même. Nous ne trouvons à signaler comme différences de quelque intérêt que l’effacement
plus grand des sinus frontaux, caractère signalé par MM. R. Owen et Schetelig, l’absence de toute
çspèce de surélévation de la ligne médiane du front, l’accentuation des inflexions pariétales décrite plus
haut, un certain degré d’enfoncement de la région fontanellaire antérieure et inférieure, qui se remarquait
à peine sür le crâne Aëta ancien en arrière du renflement de la tempe, enfin les insertions musculaires
vigoureuses de l’écaille occipitale qui mettent plus en relief la protubérance externe.
La face de l’Aëta, dont la description précédente n’a presque rien fait connaître, offre un certain nombre
de traits caractéristiques, quoique son ensemble ne présente rien de bien extraordinaire au premier abord.
Sa hauteur (0m,092) est en rapport avec l’amplitude relative du diamètre basilo-bregmatique, sa largeur
(0m,124) serait, au contraire, un peu réduite si on la comparait à la largeur maxima du crâne. Mais cette
réduction n’a rien de frappant en raison de l’étroitesse du front, de l’enfoncement de l’angle pariétal inférieur
et antérieur, etc., et le lozange facial se montre assez bien accusé. L’indice facial 74,19 est en
rapport avec cette faible largeur qui s’étend à toutes les mesures transversales et se manifeste dès les
apophyses orbitaires externes. L’écartement de ces saillies n’atteint pas 0m,104, et l’indice fronto-orbitaire
ne reste bas qu’en raison des dimensions réduites du diamètre frontal minimum. La racine du nez
est médiocre, les trous sous-orbitaires ne sont séparés que par 0m,0ol, le diamètre bimalaire inférieur
s’arrête à 0m,96, et le bimaxillaire minimum atteint à peine. 0“,60.
Les orbites sont grands (haut. 0in,0385, larg. 0oe,034), de forme presque carrée, à peine réciproquement
inclinés, leur indice monte à 88,31. Les os jugaux se portent en arrière et en bas par un plan oblique
très-fuyant. Les détails de leur ossature sont peu accusés. Nous y remarquons toutefois une dépression
sensible de l’angle supérieur et la projection du tubercule rugueux qu’on voit en arrière et au-dessous
de cet angle sur le bord temporal de l’os. La saillie de la pommette se détache assez bien.
Le squelette du nez, généralement aplati, ne présente qu’une petite surélévation le long de la ligne
médiane. Dans leur ensemble les os qui le composent décrivent au-dessus de l’ouverture piriforme une
voûte d'une courbe régulièrement continue. Cette conformation particulière, qu’on ne trouve presque
jamais ailleurs que chez le Négrito, est surtout due à la convexité en travers des branches montantes des
maxillaires supérieurs, convexité qui coïncide avec l'émoussement du bord antérieur du canal lacrymal, la
rectitude des bords orbitaires inférieurs qui se continuent presque sans torsion avec les bords internes, de
diminution des fosses canines, etc. La hauteur du nez est de 0”,049, sa largeur de0m,025, et l'indice nasal