
à celle de Graham’sTown, etc. L’allongement plus, considérable, la diminution plus ou moins sensible des
dimensions en travers, l’amoindrisseriient du volume total* >le raccourcissement du nez, lé rapetissement
des angles faciaux, tous ces caractères que l ’étùde de nos mesures mét aisément en relief, justifient dans
une certaine mesure l’idée de quelques voyageurs qui font des Bechuânas de véritablès intermédiaires entre
les Cafres Kosas, Zoulous, Matabélés, etc.,: et les Nègres de. la région des lacs (I).
On rencontre aussi chez les Ba-Soutos, comme chez les Zoulous et les Matabélés, dès sujets qui offrent
un certain nombre de caractères hottentots. L’un des crânes de la collection .Cosalis est fort remarquable
à ce point de vue spécial. Nous en avons donné plus haut la norma verticalis (fig. 339)1...
Crânes de Ba-K ouenas, de Ba-Mangoüatos et de Ba-M antatisis. — Les Ba-Kouenas, Bakouains de
Livingstone (2), sont représentés dans les collections anthropologiques par deux crânes, l’un rapporté à
Berlin, et publié par M. Fritsch, l’autre acquis par le Musée des Chirurgiens de Londres. Les collections
berlinoises comprennent en outre quatre crânes de Ba-Mangouatos et deux de Mantatis ou Ba-Mantatisis.
Autant que nous en pouvons juger par les chiffres qui sont sous nos yeux, les Ba-Kouenas seraient presque
identiques à nos Ba-Soutos (d. a.-p. 0,188, d. tr. max. 02,",13, d. bas.-bregm. 0“,130, ind. céph. 70,74;
69,14;98,38, etc.). Les Bamangouatos exagéreraient leurs caractères, tandis que les Mantatis les atténueraient
au contraire. ,
Crâne d’Ova-H erero ou Damara. — Les documents crâniologiques, si insuffisants déjà, lorsqu’il
s’agissait des Béchuanas, sont plus clairsemés encore en ce qui concerne les peuples qui occupent le
territoire entre le lac Ngami et la mer, et que M. Fritsch. groupe à la suite des Béchuanas comme jes
derniers des Bantous. Ces Noirs, appelés fréquemment Damaras par les Anglais du Cap, se nomment eux-
mêmes Ova-Hereros (3). Nous ne connaissons qu’un crâne et quelques portraits de ces indigènes, qu’An-
dersson (4) et MM. Fritsch et Hartmann ont reproduits dans leurs publications. D’après ces figures et la
collection de photographies, déposée au Musée ethnographique de Paris> ces Ova-Hereros semblent
généralement appartenir à une race nègre de grande taille. «Leurs traits, dit Andersson (5), sont beaux
et réguliers, et beaucoup pourraient servir de parfaits modèles. ».Cependant, le même voyageur suédois
nous apprend que les Ova-Hereros se.distinguent eux-mêmes en rouges et en noirs (;Ovatherandaus et Ova-
thorondous),, ce qui correspond vraisemblablement à des mélanges ethniques de même nature que ceux
dont il vient d’être parlé à propos des Basoutos (6). •
Le crâne d’Ova-Herero décrit par M. Fritsch paraît se rapprocher bien plus des Zoulous que des Béchuanas.
Nous renvoyons le lecteur au tableau et au texte de l’anthropologiste allemand.
Les Ovampos ou Ovambos, qui habitent au Nord des précédents, je long de la Cunene, sont de vrais
Nègres et semblent se rapprocher des Congos dont il a été question plus haut. On n’en possède de crânes
dans aucune collection.* - 1 2 3 4 5 6
(1) On s’explique difficilement que Barrow, qui est généralement assez bon observateur, ait pu rapprocher les Béchuanas des
Abyssins ou Éthiopiens, et des Bédouins (J. Barrow. Nouvéau Voyage dans la partie méridionale de l'Afrique. Trad. fr. Paris,
1806. In-8°, 1.1 , p. 148).
Mesures des mandibules de quatre Béchuanas : diam. bicondyl. 96; biang. 91 ; écart, des 2” mal. 40; des canines, 19; dist.
angul. symph. 85; branche mont., haut. 45, larg. transv. 41; obliq. 37; branche horizi haut, symph. 36; 2° mol. 27; épaiss.
symph. 16,ÿ*2® mol. 18; angl. mandibul. 111°, alv.-ment. 78°. — L’une de ces mandibules est remarquable par la production sur les
faces internes de ses deux branches horizontales de bourrelets osseux éburnés qui simulent au premier abord une rangée d’odontoïdes
parallèles aux dents normales.
(2) D. Livingstone, Exploration dans l'intérieur de VAfrique Australe, Ed.fr. Paris, 1859, in-8°, p. 12, 52, 119, etc.'
(3) Ce nom de Damaras s’applique'tout à la fois aux Ova-Hereros et à de misérabler débris de l’ancienne population; les Haukoins,
refoulés dans les montagnes et appelés pour cela par les Anglais Hill-Damaras, Damaras des montagnes. Les Ova-Hereros auraient
récemment envahi la contrée venant du Nord ou du Nord-Est et chassé ou détruit les Haukoins qui sont des Bosjesmans.
(4) Andersson. Op. cit., p. 48.
(5) Id. Ibid., p. 49.
(6) Id. Ibid., p. 30.
Cr ase de Nyambame. — Les vastes régions qui s'étendent au Nord des pays cafres, jusqu’aux grands
lacs, sont presque entièrement nouvelles pour l'histoire-naturelle de l’homme, et Ton n’a recueilli
jusqu’à présent de documents précis que sur les côtes'orientales, désignées sous le nom général de
Mozambique, et sur quelques points limités de l’intérieur.
Les Nègres de la baie Delagoa, d’un type très inférieur, ne- sont point anatomiquement connus. Les
Nyambanes ou Inhambanes du Sofala sont seulement représentés dans les collections spéciales par un
crâne de jeune sujet offert par Clarke au musée de Nettlcv :li) et par trois bustes moulés par Dumoutier
et par M. de Froberville à ht, Réunion et à Maurice. Le crâne est de faible volume, ce qui tient sans
doute à l’âge peu avancé du sujets il est remarquable par la dilatation de la racine du nez, que nous allons
retrouver chez les Macouas et les autres Mozambiques, par l'étroitesse générale, par la projection des
mâchoires, etc. Deux des bustes attirent l’attention par lé tatouage en gros boutons qui descend du haut
du front jjsque sur le bout du nez (2), ce .sont cjinxde vrais Nègres très dolichocéphales, à la voûte crânienne
relativement fort élevée. Le troisième rentre dans le type des Nègres Mozambiques ci-après décrit.
; Crahes de Macodas (pi. XL, fig. 1 et 2 et dans lltex te fig. 3 4 0 Ê g |Il existe dans les collections du
Muséum et de la Société d’anthropologie, de Paris, (3| cinq; crânes de Macouas ou Makouas, peuple
sauvage qui vit dans les montagnes parallèles à la côte, au Nord du Zambèze. Le Muséum possède en
outre les épreuves moulées d'après nature de deux des sujets dont il a lès' crânes et de onze autrès Ma-
oouas, étudiés, par M. de Froberville pendant son séjour à Maurice.
Cesitreize épreuves peintes montrent que la population Macoua est moins homogène encore que celles
des Matabélés, des Zoulous, etc. Ainsi, à côté d’individus qui tournent vers les Bantous-qu vers les Nègres
de la région des lacs, on en rencontre qui paraissent offrir des analogies étroites avec les Congos proprement
dits (4) et d’autres, plus ou moins analogues aux Namaquas situéssMplus de 2,000 kilomètres vers
l’Ouest, Deux de ces.derniers ont été décrits et figurés dans la Nature du 15 mars 1879 (5),
L’un de ces Macouas de l’intérieur, nommé Jôhm, « est d’un brun rougeâtre, sa face est dilatée, son
; s’épate et s’élargit considérablement, et ses lèvres épaisses s’étalent en un double bourrelet extrêmement
prononcé. L’angle facial de Camper mesure chez, ce-sujet 72 degrés environ. » L’autre, Niamaka-
niwa,' J dont la couleur est presque .»plie de l’acajou, moins large 4e pommettes, moins.aplati du nez,
aux lèvres plus saillantes et plus déroulées que celles de son voisin, pat prognathe^ 69* (6JW
Les autres Macouas, moulés sur nature, se font généralement remarquer par un certain degré d'épanouissement
des lobes frontaux, et surtout par jp.ette dilatation tout à fait remarquable.de. la racine du
nez signalée par Williamson sur son Nyambane. L’espace interoculai«»s'élève.chez eux en moyenne
à 4 centimètres (7).
Les crânes des Macouas <8) sont fort semblables à ceux des Bantous de notre jiremièrecolonne, dont ils
ne diffèrent, en somme, d’une façon un peu apparente, que par uu cèftain degré d’ampliation en travers
I - (l) Williamson attribue b a n a l ce a in e de . Yembeni eaCommé il lé nomme,, ,à Madagascar. (Williausoh. 0 j , 1eal.,1|,;48).
• (2),Gf. Dumont d’Urville. Atl. ct'f. (pl. XXI).
(3)*I1 y a aussi un crâne inédit de Macoua dans la collection Morton à Philadelphie.
Sa(4) Voyez plus haut, p. 337. . - . l;' . ‘ . î
(5' É. T. Hamy. L a Colléction-deWrôbérviLle au Muséum de P aris (La.Ifttlurej 15,mars 1879). , . ' .
(6) Ce sont là les Macorns rougis qni doivent se placer à pen de distance des Namaques, avec lesquels ris oïreat tant de points de
contact, parmi les populations mixtes issues du croisement des Hottentots et des Nègres qui les avoisinent (E. . amy. oc,o'f.,p.
(7) Les Makondés dont nous- avons troisieoulages dans la collection de-Froberville oscillent entre le type dominant des Macouas
et celui des Banloue. Dn Mougnaoe-de Dhihputier rentre.dOneWpremier de ces ÿ U - « t? . I B
(8) Des-cinq crânes, trois sont au Mnséum; ce'sont ceux de Valentin et d'Iphigénie, morts à Saint-Denis pendante séjour de
l’Astrolabe et.de la lO é e, et figurée tous les deux dans l’Atlas du Voyage aiusi que les moulages correspondants (AU. eit. pl.. XXI
et XLU)i,tin troisième crâne-Macoua-était dans la collection IDumoutier et provenait d’un voyageur hollandais. Le quatrième et le
Cinquième ont été donnés à la Société'd’anthropologie par Gannal et M. Bassignot.