traite An Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales(866):;M. Krefft, au catalogue des produits
des Nouvelles-Galles du Sud à l’Exposition de 1867; MM. Corbett, Barkow, Broca, Bradley, Zuoker-
Fig. 283. — Crâne d’Australien,
vu de face, d’après
M. Davis (Thés.
kandl, Stieda, etc., ont plus ou moins ajouté à ce que l'on- savait de la morphologie
crânienne des Australiens.
La plupart des pièces décrites dans les nombreux mémoires que nous venons
de passer en revue déposaient en faveur de l’unité de race des populations sauvages
disséminées à travers le continent austral, unité que presque tous les voyageurs
avaient d’ailleurs proclamée avec plus ou moins de force, depuis la découverte.
M. Carter Blake crut pouvoir cependant, dans une communication faite à la Société
d’anthropologie de Londres, le 5 novembre 1870, conclure de l’examen des crânes
appartenant à cette compagnie, à l’existence chez les Australiens de plusieurs types
très-distincts (1); M. Topinard a adopté une manière de voir assez peu différente
dans les instructions qu'il a rédigées pour la Société d’anthropologie de Paris,
en 1872 (2).
La population actuelle de l’Australie se composerait, suivant ce dernier, en dehors
de quelques éléments étrangers récèmment introduits dans le Nord, de deux races distinctes, l’une-
plus ou moins négroïde, établie de préférence le long des côtes, l’autre en majorité dans l’intérieur,
et offrant plus particulièrement les caractères spéciaux attribués aux Australiens par les voyageurs (3).
Bien antérieurement, l’un de nous, dans ses cours au Muséum et plus tard dans un mémoire plusieurs
fois cité plus haut, avait réuni et discuté sommairement les principaux témoignages militant en faveur
d opinions analogues (4). Mais si l’existence de divers types ethniques accidentellement juxtaposés et plus
ou moins fusionnés en quelques points de l’Australie paraît être incontestable, la race australienne proprement
dite, n’en reste pas moins une, du moins à en juger par la crâniologie. En effet, les deux types
dans lesquels se trouve décomposée, par M. Topinard, au cours de son mémoire, la collection de crânes
du Muséum de Paris ne sont point, comme semblait le croire cet anthropologiste en 1872, et comme
1 un de nous a été disposé à l’admettre, des types ethniques différents ; mais appartiennent aux deux sexes
de la race, tels que MM. Lucæ, Ecker, Pruner Bey, etc., les avaient définis (S). Sans doute « l’opposition
est grande » entre les deux catégories de pièces, et les divergences dépassent, jusqu’à un certain
point, « ce qu on voit habituellement ». Mais l’histoire des plus importants de ces documents prouve
décidément qu il n y a là que des différences sexuelles (5). Leurs analogies respectives avec les crânes antérieurement
publiés confirment d’ailleurs cette manière de voir.
.(t) C. Blake. On Australian Aborigines (Journ. ofthe Anlhrop. Soc. of London, vol. VIII, suppl., p. xxxu, 1870.) -
(2) P. T opinard. Études sur les races indigènes de l’Australie (Bull. Soc. d’Anthrov. de Paris, 2e série, t. XII, p. 211-327,1872). — La
théorie dualislique dont M. Topinard a présenté la formule repose principalement, observe M. Giglioli, « sur l’usage abusif, par divers
explorateurs de 1 Australie qui n’étaient pas anthropologistes, des termes woolly, crisp, etc., dans leurs descriptions des cheveux des
aborigènes ; sur la confusion engendrée par des descriptions erronées ou incomplètes données, sur diverses tribus, par des gens qui n’avaient
pas un égal critérium de confrontation, chose du reste assez difficile à acquérir, même dans le cas de véritables savants ; sur
les relations de personnes comme Gellibrand, Meredith, qui trouvaient des faces non-seulement belles, mais romaines parmi les indigènes
du Port-Phillip ! » M. Giglioli, qui a été en Australie et qui a examiné de près un bon nombre d’indigènes, ne peut s’expliquer
les divergences des voyageurs que par les extrêmes qu’ils ont pu rencontrer e t ne voit la plupart du temps chez les Australiens
que des variétés dépendant de causes telluriques ou biotiques (Giglioli. Op. cil., p. 796).
(3) P. Topinard, hoc. cit., p. 250-251.
(4) A. de Quatrefages. Étude sur les Mincopies et la race Négritoen général (Revue d'Anthropologie, t. I, p. 227, 1872.)
(5) Par exemple les crânes pris pour types du premier groupe de M. Topinard, et dont il a donné des dessins dans son Étude sur
les Tasmaniens (l’un des deux est représenté de grandeur naturelle dans notre atlas, pl. XXVI et XXVII), sont sans le moindre doute
des crânes féminins, exhumés par Verreaux d’une sépulture au Camp in Heaven, déterminés comme féminins par ce savant voyageur
et accompagnés, dans la vitrine où on les-conserve au Muséum de Paris, de leurs bassins complets, reconnus féminins par tous-
les spécialistes qui les ont examinés.
. - Nous tirerons de l’examen attentif dé la même sériel de: pièces,'les deux conclusions suivantes,
savoir : que la plupart des crânes qui ' là éompSse#,-qdélles que soient leurs provenances, se
ressemblent sexe à sexe, et que ceux dépopulations de l'ifltérieur ne diffèrent de ceux des naturels de la
côte que par'un développement un peu plus considérable, qui: eét’ sans doute’en rapport avec lâ taille
plus élevée qu’on leur attribue généralement. :
Il n’y a d’exception à ces deux règles, non-seulement à Paris, mais dans tous les musées étrangers qUe
nous avons pu visiter, que p o u r un petit nombre de pièces recueillies au Queensland et surtout, dans le sud
du continent australien, et à p r o p o s desquelles La question du dualisme sé soulève de nouveau, mais dans
des termes bien différents.
Ces dernières piëoés appartiennent, en effet, à ce 'type dolicbo-platycéphale dont nous avons déjà
parlé dans la première partie de cet ouvragé (1)-e t qui, signalé par M. Huxley dès 1863 .comme
bien différent de celui de l’Australien tectocéphalé de M. Ecker, etc., s’est de mieux en mieux distingué
dans ces derniers temps, grâce aux documents envoyés en Europe par MM. Hutchinson, Moorhouse,
Erklund, etc.
§ 2. — D e s c r ip tio n .
N ® étudierons sùbcèssiVement les types ethniques dont il vient-d’être question, en commençant par celui
qui appartient à la plus répandue des'deux racés australiennes. Nous suivrons, dans cette étude, 1 ordre
qu’â propfeé G. Grey, c’est-à-dire que nous aborderons le 'continent australien par le nord-oiieét, où nous
décrirons la crâniologie des tribus des Terres d'Arnhem et de Dampier, pour passer ensuite à l’examen des
docubtentsanatomiquesrecueillis en Queensland,dans les Nouvelles-Galles du Sud, là éolomedèVictoria, etc.
Crânes 13’Australiens de la Terre d’Arnhem(p 1. XXV, frg,B et4, pl. XXVI ef XXVII, et dans le texte
fig. 284, 285, 286). — Un certain nombre de tribus de la TèSéd'Arnhein ont été, depui®>18f8; 1 objet de
descriptions plus moins détailléés, faites par des voyageurs anglais« français (2), mais on ne possédé
de renseignements bien positifs -fue sur’ celles qui vivent à proximité de là baie Raffles et de Port-
Essîngtoh, oît ies'ëàf éditions de Bremer, dé C am p b e ll et Sfôddart, de Duàon't d'UrviHe;;de Blackwood et
Jukes,'étc^ont successivement a b o r d é u n e tribu de l'intérieur que Verreaux a visit^é en 1845.
Crânes de Bijnelumbos ÊE P ort-E ssington. —Lès crânes recueillis à Pbri-Essington par les naturalistes
a n g la is e » presque tous (4) allés Aïicbir les galeries du MuW*e des ChirurgienSude Londres, qui, dès
1-853, ComptaitSféjà sept têtés deSétté provenaüèë’doiit M. R. Owen a donné, dansu'ôn catalogué ostédo-
gique, des fescriptions plus ou moins détaillées ( # Le MuSêfflÙidg Paris possèdêÀmx têtes de la même
localité, reofiëilliês parTétït-inajor de l’Asrrofafe'ëtide la ZStêê én 1839, et dont l’une, figuréeudéjà par
Dumoutier dans l’Atlas dë'l’expédition, nous a paru offrir un a«èz bon type moyen Se la race pour que
nous n’ayons-’p è ! hésité à ’!én reproduire, en projection feéômétriquefjle«.portraits réduits a moitié
de profil et de face (6).
Le sujet auquel cette tête a appartenu était morUdans,la fo ^a«®âge,: comme l'attestent ses sutures 1 2 3 4 5 6
(1) Voy/plus haut p. 39.
(2) Campbell. Aoc. cit., p. 130 et suiv., 159, 175. . jr. ? .. . „ . ,
(3) KUiù Op. oit.. 1.1, chap. U. - Campbell. 6ooyraphical Memoir of lldoilk Itland and Port Es,iiy ton, m lha Gobùurg Pcnmsula
NorL-n. A u L lia (27,« Jonm . of «. Boy. H M i P- ' » 1 8 1 , 1834). MEkliflMiUBMMBHM
M ü n Court of Australia (iW.,vol. — 1846), B R U H i D i l ■ H B
(4) Du chirurgien anglais, attaché à l’une de ces expéditions, a rapporté de Port-Essinglonen Angleterre plns,eurs crânes qn. ont
été l'occasion de comparaisons', aster peu correctes d’aillenrs, inslilnées devant une dés sections de l'Association bntanm,ne-en:18»7
Connerx. O n M * n * m m * t* « t h . , * * > * .4»
MM. Corbett.
(5) R. OwenI Op. cit., p. 806-829.
(6) Dumont d’Urville. Loc. cit., pl. 35, fig. 1 et 2.