rawooïlie », l’autre «Mandingoe Sonninkee». Ces deux crânes, le premier masculin, le second féminin,
ne semblent point différer sensiblement de nos Mandingues (1).
Un autre crâne de femme Sarakhoulé, de Bakel, appartenant e la Société d’Anthropologie de Paris, se
trouve occuper à iui seul la deuxième colonne du tableau XXXII ci-après. On voit, en comparant ses
mesures à celles des Soudaniennes et des Nilotiqües, qu’il reproduit avec beaucoup d’exactitude toute la
morphologie externe de ces dernières.
Crâne de Djallonké. — La première colonne du même tableau combine aux mesures fournies par les
neuf Mandingues dont nous venons d’esquisser à grands traits -la morphologie céphalique, cellès d’un
Djallonké, ou Mandingue du Fouta-Djalion, rapporté de Boké sur le Rio-Nunez et offert par M. Kermor-
vant à la Société d’Anthropologie de Paris. Ce Djallonké ne diffère des Mandingues les plus caractérisés
(2)par aucun trait important. Ses indices égalent 69,84, 73,54, et 105,30, et sont presque identiques
à ceux des Soudaniens occidentaux (3). Les diamètres correspondants sont seulement un peu plus
considérables ; l’antéro-postérieur et le transverse atteignent presque exactement l'es dimensions qu’ils ont
en moyenne chez les Oulofs dont nous allons bientôl parler.
Crâne de Soüsous, T immanis, etc. 0 Les Mandingues ont, en outre, formé dans la Guinée supérieure
divers groupes de populations plus ou moins considérables. On rattache communément aux Mandingues
les Sousous, qui s'étendent du Rio-Nunez à la Mellacorée, les Bulloms et les Timmanis, qui habitent
une partie de la côte de la Sierra Leone, les Soulimas et les Kourankos, qui vivent dans l’intérieur
entre la Sierra Leone et vers les sources du Niger. Les renseignements positifs font défaut sur ces
derniers, aussi bien que sur les Nègres vrais qu’ils ont assujettis (4).
Mais la collection Clarke, au musée de l’Armée anglaise à Nettley, contient trois crânes de Timmanis
et deux crânes de Sousous, dont Williamson a dit quelques mots dans son catalogue, ët que la description
très-courte que donne cet auteur semble autoriser à placer assez près des Malinkès que nous venons
de passer en revue (5)..
Crânes de Ouolofs-serers. — Au Nord-Ouest des terres occupées par les Malinkès soninkès habitent
„ .(1) J.-B. Davis. Thés, cran., p. 195. — Le crâne masculin a pour indice 71,35 (d. a. p. 0m,185; d. tr. 0m,132).; l’indice de la femme
s’élève à 78,1.8 (d. a. 0m,l65; d. tr. 0m,l29). La capacité du premier monte à 1502ee, celle du second n'atteint que 1094*°, etc.
On trouve dans le même ouvrage (p. 194) et dans son supplément (p. 39) les mesures dë deux crânes Mandingues, sans provenance
déterminée, et dont l ’un fut. celui d’un marabout. Voici les principales de ces mesures : cap. cràn. 1442; d. a. p. 0m,181 ; d. tr. max.-
0m,l37; ind. céph. 75,69; front, max. 0m,H0; occ. max. 0m,lO7; vertical (max.) 0m,137; bizygom. Qm,137 ; courbe horizont. 0m,510 ;
front, tôt. 0m,124; par. 0m,131 ; occ. 0m,109.
Le catalogue de 'Williamson (dp. cit., p. 21-22) donne des renseignements sur quatre autres crânes Mandingues faisant partie des
importantes collections prbcürées au Musée médical de l’armée anglaise par le chirurgien R. Clarke. Williamson observe que ces
têtes sont les plus avantageusement conformées de toutes celles des Nègres que possède ce musée qui ne renferme, disons-le de suite,
qu’un crâne Ouolof et un crâne d’enfant Houssa. Ces crânes Mandingues de Clarke sont ovales et volumineux, et n’offrent, dit
l’anatomisté anglais, qu’un petit nombre de caractères nigritiques.
Le crâne Ouolof, du même musée (p. 22), est donné comme grand, ovale et bien fait, mais avec des os nasaux larges et aplatis, des
processus alvéolaires projetés en avant, quoique partiellement résorbés en raison de l’âge avancé du sujet, le canal lacrymal dilaté, etc.
(2) Il est étiqueté d’une manière complètement fautive. Le donateur l’a pris pour celui d’une femme Foula de vingt-quatre ans,
tandis qu’il est masculin, tout à fait nègre, et qu’il a dépassé l’âge adulte. Son origine seule demeurerait exacte ; le sujet serait originaire
du Fouta-Djallon.
.. . (3) Voy. plus haut tabl. XXXI, col. I.
. • (4) Nous ne possédons non plus que des données assez vagues sur les nègres du Rio-Nunez, etc., Nalous, Bagas, Landoumans,
Mokinforés, Yolas ou Diobas. Nous avons seulement reçu il y a quelques jours un crâne de jeune sujet de cette dernière tribu,
offert au Muséum par M. Henri Gervais, très-caractérisé comme nègre e t ‘dont voici les principales mesures: cap. crân. 1300“ ;
cire, horiz. 496mm ; d. a. p. 176; d. tr. max. 129; ind. céph. 73,29; bizyg. 73.29 ; biorb. ext. 92; bimaxill. 53 ; orbite : larg. 35;
.haut. 30 ; nez : larg. 23, haut..43,- etc.
M. Bérenger-Féraud classe ces Yolas parmi les Feloupes dont il sera question plus loin (Bérenger-F éraud. Les peuplades de la
Sénégambie. Paris, 1878, 1 vol in-8°, p. 289.
(5) G. Williamson. Op. cit., p. 23-24.
divers groupes nigritiques, dont le plus important est celui 'que M. Faidherbe désigne sous le nom de
Ouolof-Sérer et qui comprend les Ouolofs du Oualo, du Cayor et du Djiolof, les Sérers du Saloum, du Baol
et du Sine (I )". -
Crânes de Ouolofs (pl. XXXIV, fig. 3 et 4, et dans le texte fig. 318). — Tous les ethnologues qui se
sont occupés de ces peuples s’accordent à les ranger parmi les plus élevés des Nègres proprement dits
par leurs caractères physiques. L’étude de leur boîte crânienne
fournirait aisément de nouvelles preuves de leur supériorité. Leur
capacité crânienne s’élève à 1495cc chez les hommes, et chez un
tiers d’entre eux elle atteint 1625 à 1630cc. Les circonférences
horizontale, transverse et antéro-postérieure mesurent respectivement
0m,525, 0”,437 et 0m,521 ; les diamètres antéro-postérieur,
transverse et vertical montent à 0m,192, 0m,I34, et0m,137,
etc. Ce développement remarquable ne modifie d’ailleurs que
bien peu les caractères ethniques, qui restent foncièrement
nègres. Les rapports des mesures les unes ayec les autres sont
à peu de chose près tels que nous les avons ci-dessus signalés.
Les indices diffèrent à peine de ceux des Nègres de l’intérieur
(69,79, 71,35 et 102,23); les angles faciaux sont même absolument
identiques à ceux des Soudaniens occidentaux (76°, 63° et
57°). Comme les hommes, les femmes Ouoloves s’élèvent au-
dessus des autres Négresses, mais les différences qu’elles présentent
par rapport à ces dernières sont un peu moins accentuées (2).
Crânes de Sérers. S Les Sérers du Saloum, du Baol et du
Sine, que M. le général Faidherbe réunit dans une seule famille
aux Ouolofs du Oualo, du Cayor, etc., présentent les mêmes caractères crâniologiques que ces derniers, et
nous n’avons pas hésité à fusionner dans les colonnes 3 et 4 de notre tableau XXXII, les mesures de nos
Ouolofs et celles que nous avaient fournies quatre Sérères du Saloum, de Portudal et de Dakar, déposés dans
les galeries du Muséum par MM. Mondière et Heurtel. En comparant les moyennes ainsi obtenues à celles
que nous ont données les Soudaniens occidentaux et'les Mandingues, on pourra se faire une idée exacte
des analogies et des ressemblances de ces trois populations juxtaposées dans notre colonie africaine (3).
Crâne de F eloupe. — Refoulés vers le nord-ouest par les Peuhls et par les Mandingues, les Sérers-
Ouolofs ont-ils laissé dans les régions plus méridionales où ils s’étendaient autrefois, sur les côtes de la
Sénégambie portugaise par exemple, des traces de leur séjour? Les documents anthropologiques relatifs
à cette partie du littoral sont malheureusement encore bien rares, et la réponse à cette question, plusieurs
(1) L. F aidherbe. Op. cit., p . 6-8.
(2) M. le docteur de Rochebrune, préparateur au laboratoire d’anthropologie du Muséum, termine en ce moment une monographie
des Ouolofs, chez lesquels il a vécu pendant un an. Nous renvoyons ceux de nos lecteurs qui voudraient avoir des renseignements
plus étendus sur la crâniologie de ces Nègres à ce mémoire où sont décrites en détail les diverses pièces dont il vient d’être brièvemert
question plus haut.
(3) Mesures des mandibules de quatre Mandingues : diaïn. bicondyl. 98, biangul. 91 ; écartem. des 2°* mol. 43, des chines, 19;
dist. ang. symph. 85 ; branche mont. haut. 47 ; larg. transv. 38, obliq. 37 ; branche horiz. haut, symph. 39,2° mol'. 27 ; épaiss? symph. 15,
2® mol. 46 ; angle mandibul. 411®, a,ly.-ment. 88°.
Mêmes mesures prises sur deux Ouolofs : diam. bicondyl. 113, biangul. 92; écart, des 2°* mol. 45, des canines 25; dist. ang.
symph. 88; branche mont, haut: 69, larg. transv. 36, obliq. 39; branche horizont. haut, symph. 36, 2® mol. 31, épaiss. symph, 16,
2® mol. 15 ; angle mandibul. 107% alv.-ment. 74°) : sur quatre Ouoloves ou Sérères (diam. bicondyl. 99, biang. 81, écart, des 2e® mol.
36, des canines, 22; dist. ang. symph. 79; branche mont. haut. 52, larg. transv. 34, obliq. 35; branche horizont. haut, symph. 33,
2® mol. 27, épaiss. symph. 15,2® mol. 14; angle mandibul. 113®, alv.-ment. 80*.)
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