analogue à celle de l’Oroungou, à quelques différences près, placées vraisemblablement sous l’influence
de l’âge.
M. J.-B. Davis possède six crânes d’Osekanis, trois d’hommes, et trois de femmes (1).- L’un de ces der-f
-niers, frappé d’une synostose précoce de la sagittale, s’est allongé sous cette influencé pathologique, ainsi
que le reconnaît le savant crâniologue de Shelton, et son indice est descendu
à 72,52. Mais les deux autres crânes de femmes ont pour longueur commune
0m, 168, pour largeur 0m, 1315, et pour indice céphaliqüe 78,27. Les trois crânes
masculins mesurent ensemble 0m,172 de diamètre antéro-postérieur, 0m, 135 de dia?
mètre transverse; leur indice moyen égale donc 78,48. La capacité crânienne est
de 1360 chez les hommes, de 1300 chez les femmes; la circonférence horizontale
des premiers ne dépasse pas 0m,495, celle des secondes est de 0“,483. Cinq de ces
crânes ont les pommettes peu saillantes avec des arcs zygomatiques variant en
largeur de 0m, 119 à 0“,126. Le diamètre frontal maximum mesure de 0m,104 à
O*,119 ; l’occipital maximum, de 0m,096 à 0m,l 06. Les courbes antéro-postérieures
offrent des variations plus considérables : ainsi la frontale va de 0m, 114 à 0“,142
et l’occipitale de 0m,109 à 0”,121.
Fig. 302. — Crâne de Boulou
{ilus. Hisl. Nat. Coll. Fleu-
* riot de Langle, n« 4).
Trois de ces crânes, comme celui de notre esclave du cap Lopez, offrent des anomalies des os nasaux;
deux ont les sutures internasales presque effacées, sur le troisième on ne peut plus constater l'existence
que d’un seul os propre du nez, petit et irrégulier.
' Une des femmes avait eu trois incisives inférieures arrachées dans l'enfance ;’ Une autre offrait les mêmes
dents appointes à la mâchoire supérieure ; chez un des hommes, enfin, les deux incisives médianes
de la même mâchoire avaient été entaillées sur leur bord interne. Nous retrouverons chez bien d’autres
Nègres cês avulsions et ces mutilations qui sont en honneur chez un grand nombre de tribus africaines
des races les plus diverses.
Crânes de Camîïas ou N’Kamis (pl. XXIX, fig. 3 et 4). -— L’estuaire du Camma, dans lequel la rivière
Fernand Yaz vient mêler ses eaux à celles des branches méridionales du fleuve Ogooué, est assez souvent
visité par les stationnaires français du Gabon. Les populations qui l’habitent n’ont cependant été examinées
au point de vue de nos études que par un petit nombre d’observateurs, - parmi lesquels il faut p a rticulièrement
citer M. Lartigue, médecin de la marine nationale (2).
Entre autres renseignements précis, ce voyageur a rapporté en 1868, de la lagune du Camma, l’observation
complète d’un sujet masculin de 25 ans, nommé Ommga, dont les diamètres crâniens étaient de
0“,176 et CP,141, et dont l’indice céphalique égalait, par conséquent, sur le vivant 80,11, soit en réalité
un peu plus de 78 (3).
Les cinq crânes de N’Kâmis que possèdent le Muséum d’histoire naturelle et la Société d’anthropologie
de Paris présentent des variations fort étendues. Une de ces pièces seulement peut êtrè plus particulièrement
rangée dans le groupe que nous étudions ici. C’est le petit crâne de femme figuré dans l’atlas de cet
ouvrage sous les nos 3 et 4 de la planche XXIX (4). Il a pour diamètres 0m,166, 0“,136 et 0m,121, pour
indices correspondants 81,92, 72,89 et 88,97 ; et diffère par conséquent assez peu dans ses proportions
crâniennes du type masculin correspondant. Sa base est cependant relativement plus développée,
(1) . J.-B. Dayis. Thés. Cran., p. 209, èl Suppl., p. 41.
(2) .Laktjgüe. Note sur l’anthropologie du Camma, Gabon (Mèm. Soc. d'Anthrop. de Paris, t. III, p. 354).
(3) C’était probablement quelque Nègre de race mixte, car tandis que sa tête se rapprochait par ses proportions de celles dont il
vient d’être question, sa taille s’élevait à lm,70. M. Lartigue, a pris l’angle facial de 16 sujets du Camma. Cet angle variait de-
f g j à 79«.
(4) Observons cependant qu’un second crâne de femme a l’indice céphalique 77,97 et que l’un des crânes masculins présente celui
de 77,41. L’examen de cette petite série tend à faire placer les Cammas à mi-chemin entre lesNègrilles et les Guinéens.
son vertex plus aplati, etc. Mais c’est dans l'ossature de la face que gisent lés différences lés plus
sensibles.
• : S i en effet, la moitié supérieure concordeÀipSff de chose près chez l'un et l’autre des deux sujets, si les
cavités orbitaires direrent seulement en hauteur d’une façontrès légère,.les. fosses nasales s’allongent un
peu et se rétrécissent, l’indice Correspondant s’abaisse de 57,77 à 51,06, les malaires se dilatent (de
tizyg; 0",102), le maxillaire supérieur et l’intermaxillaire augmentent verticalement d’une manière considérable
’et la hauteur totale de la-face- monte à 0",080, ce qui hausse l’indice facial à 65,57. La voûte
palatine prend un développement correspondant en avant, ce qui. modifie assez peu d’ailleurs les angles
faciaux. ' : " V .’ A. ”
Les autres crânes Cammas que nous avons sous les yeux sont absolument Guineens.. Il parait en etre
de même de ceux, au nombre de quatre, que renfermé-lé musée Davis. L’indice du crâne masculin est
de 7 4 ;« (d. a.-p. 0“,180; de tr. 0”,134), celui des trois crânes féminins pris ensemble ne dépasse pas
75 (d a -p 0m,176; de tr. 0“,132j. La capacité du premier atteint 1590“ , celle des seconds n est pas
moindre que 1445“ , la H H horizontale égale (T,817 chez l’un, 0",505 chez l'autre, etc., etc.
Crânes de nègres du F ernand Va z . — Les populations nègres qui habitent le long des rives du Fernand
Vaz, au sud d u Camma, ont conservé jusqu’aujourd’hui l’empreinte de croisements répétés avec les petits
Ndirà: brachycéphales dont fous venons de décrire la tête osseuse, d’après les représentants de la race
vivant encore à l ’état plus ou moins pur vers feïtuaire de l’Ogooué.
M du Chaillu a rapporté au British Mûsmm, dé son dernier voyagé dans l’intérieur, une collection de
crânes très nombreuse et très importante dont sir R. Owen (1) a publié les diamètres, et dont l’un de
nous a étudié et discuté les indices céphaliques dans u n e i# te parue en 1872 (2).
Sur 93 crânes dont cette précieuse série se compose, 49 seulement sont dolichocéphales ou sous-dolichocéphales
, 33 sont mésaticéphales, 11 sous-brachycéphales, 2 enfin brachycéphales vrais. Les
onze soüs-brachycéphales, pris ensemble, ont en moyenne O", 166 de long, 0“ ,135 de large et par
conséquent pour indice 81,32. Les deux brachycéphales mesurent 0",165,d’avant en arrière, 0",139 dans
l ÿ l l f s transversal, et ont pour indice 84,24. La circonférence horizontale'des premiers égale 0"468,
celle des seconds 0m472 (3). • •
L’influence ethnique que trahissent ces derniers chiffres n’a sans doute point été seule à agir, puisque
surfes 33 crânes mésalicéphales, 10 sont féminins, et que 5 des. sous-brachycéphales-appartiennent au
même sexe, à s’en rapporter aux déterminations toujours si sûres de M. R- Owen.
%Sous sommes ainsi amenés à croire que les Négresses d’Afrique ayantgénéralement, comme celles
d'Océanie, la tête plus arrondie que les Nègres, la mésaticéphalie et la sous-bracbycéphalie des cranes.de
la collection du Chaillu sont dues pour une certaine part à une modification sexuelle du type dolichocé-
phale ou sous-dolichocéphale qui y domine.
H H 4 » Km sait des H H H bâbitenll'iiiiérieur H pays au sud de la lagune du Camma et ducoors d„ Fernand J a z sp
borne » trop peu de chose pour que l'on puisse actuellement décider si, oui ou non des Négrilles g y sont
gion que nous venons de parcourir. Observons cependant que M. J.-B. Davis possède dans sa collection (Mes. Ci on , p. -09 et■ S u f f i,
p 42) deux crânes de femmes Ashangos dont les mesures se rapprochent bien de l'ensemble de celles que nous venons de. passeren
revue Voici les chiffres tirés de l'ouvrage de M. Davis: Cap. Crân, 1210-, d. a.-p. 0 -, 168, d. tr. max. 0 ,131,
d. front, max. W ê S IK Ê È È Ê È Ê Ê Ë bizygom. 0-.122. Courb. horiz. 0-.485, front, tôt. B f f i |
crâne Asbongo que W H Muséum a pour diamètres 0«,167, 0»,130 et 0», 132 et pour indices 77,84, 79,04 et 101,53.
I m R Owm W Ë n B S É crdnes. de Nègres de VAfrique équatoriale de l’ouest, Van, Ashxra et Fernand, Vaz, et mesures pn
qilqués adirés adnes d e îi^ m m iem o y ê ç d a te rm n d Vaz au Musée Britamiqm,par P.-B. du Cbotllu (P. un O u tw i. LA/Hque ■
cnmmae Trad.fr. Paris, 186&, in-8°. Appendicë A, pt 355)'.‘ V ^ .ïv .V .V : ' H H ^ H H H H H H 8 H H IH
| (3i e -T H a n . Note su r f existence des Mgres brachycéphales sur ta côte occidental dé Afrique (Bull. Soc. déAnthnp.dePans, B
' p H H 210. 1872). t a chiffrés stat ua peu différents dans ce premier exposé, parce que.nona- n'gvons pas arrêté exactement de la
méme’fason qu'anjourd'hui les Jjmites entre la.dolichocéphalie etla mêsaUcépbalie.gCf. Io. loc, cil., p. 90.