tandis que quatre autres wormiens plus petits se rencontrent à moitié route du lambda et de l’angle
externe de l’écaille occipitale.
Les analogies sont moins frappantes au visage, dont la disharmonie par rapport au crâne est moindre
qu’à Cro-Magnon; les dimensions en hauteur s’éloignent un peu de celles qui ont été signalées (p. 48); la
largeur est bien réduite, quoique considérable encore (0™, 130), et l’indice facial monte à 68,46; la diminution
de largeur porte surtout sur les régions latérales de la face particulièrement dilatées, comme nous
l’avons dit dans la race dont il s’agit; le nez, encore saillant et allongé, est bien moins pincé à sa
racine et plus large d’orifice, de façon à devenir mèsorhinien pour M. Broca ; les distances biorbitaires etc.,
s’amoindrissent (Voir le tableau n° VI), si bien que les "ouvertures orbitaires, toujours basses (0m, 029) et
inclinées, mais moins développées en travers (larg. 39), ne forment plus qu’un indice orbitaire exprimé par
le rapport 74, 35, indice encore bien inférieur cependant à celui du crâne moyen de France (84 à 87);
la voûte palatine est plus large, surtout en arrière, plus concave et presque sans voussure médiane. Enfin
le prognathisme, qui était exceptionnel et un peu factice à Cro-Magnon chez le vieillard, et dont les hommes
de Gourdan, de Menton, etc., ne portaient que de très-faibles traces, est devenu nul.(angle facial de
Camper 79°, alvéolaire 73°). La mâchoire inférieure est d’un faible volume, toutes ses dimensions sont
réduites, surtout celles des branches horizontales que la chûte de toutes les grosses molaires, moins une,
a résorbées en partie; les branches montantes sont faibles, leurs angles postérieurs arrondis et posés sur
un talon aussi saillant que celui du n° 4 de Cro-Magnon ; les branches divergent sous un angle de 61°. Le
menton a conservé ses caractéristiques ; enfin les deux rangées dentaires sont usées profondément.
Tout autour de ce type, que nous rattachons à celui de la Yézère dont il ne diffère que par des caractères
secondaires et presque tous individuels, se groupent un certain nombre de crânes aux formes assez
variées pour que M. Prüner-Bey ait cru devoir en faire des types mixtes qu’il a d’ailleurs évidemment
beaucoup trop multipliés. Il nous paraît que la plupart des pièces qu’il a étudiées ne dépassent pas
l’amplitude des oscillations individuelles chez une race que l’examen des quelques crânes trouvés dans le
Midi et susceptibles de lui être rapportés, nous a déjà montrée capable de. variations étendues.
Crânes de Solutré, n08 3 et 4 (fig. 59, 61, 68 et 69). — Ainsi l£s n08 3 et 4 que M. Prüner-Bey distingue
par les épithètes de Finnois et de Tartare du n° 5 qu’il a appelé Esthonien (nous saurons plus tard pourquoi),
n’en diffèrent pas tellement qu’il faille les transporter dans d'autres groupes. Toutefois il est juste
de reconnaître que quelques mélanges peuvent avoir altéré leurs traits. La voûte plate et le front bombé
du n° 4, le profil facial du n° 3, pour ne citer que des traits tout à fait saillants, diffèrent sensiblement de
ce que nous a montré le n° 5. Diverses analogies que présentent ces crânes, surtout le n° 4, avec le crâne
du même âge découvert à la Truchère et dont il sera question plus loin, expliqueraient peut-être les variations
que M. Prüner-Bey a interprétées dans un sens que nous ne pouvons accepter. Nous reviendrons
au reste sur cette supposition dans notre prochain chapitre.
C râne de Solutré, n ° 11 (fig. 71). M. Broca, qui partage notre opinion sur les analogies plus ou
moins intimes que présentent les crânes dolichocéphales de Solutré avec ceux de Cro-Magnon, etc., a particulièrement
attiré l’attention, dans son mémoire encore inédit relatif aux collections préhistoriques
mâconnaisesr sur une autre pièce de ces collections. La ressemblance est effectivement considérable entre
le crâne n* 11 et ceux dont nous avons tracé la description. Mais la déformation considérable qu’il a
subie d’avant en arrière rend impossible un parallèle détaillé, et nous devons nous borner à une simple
constatation.
Crâne de Solutré, n° 8 (fig. 64 et 70). — Il n’en est pas de même du n° 8 dont le profil placé sous les yeux
du lecteur, est susceptible d’être plus exactement comparé à celui du numéro 5 représenté plus haut.
Il est aisé de constater que, à part l’aplatissement léger du bregma et du tiers antérieur de la courbe pariétale,
ces deux têtes diffèrent assez peu l’une de l’autre dans le profil de leurs boîtes crâniennes. La vue
d'en haut montre la seconde plus étroite que la première, dont elle s’écarte en sens inverse des deux
pièces précédentes, plus larges et relativement plus courtes. L’indice céphalique de ce n° 8 s’élève à
72 04. Cette voûte dont toutes les sutures sont encore ouvertes* ne présente qu’une particularité intéressante
c’est celle qui consiste dans la permanence de la suture médio-frontale. Cette disposition, assez
commune dans nos races européennes actuelles, était fort rare à l’époque quaternaire. C’est la première
fois que nous la rencontrons dans notre seconde race dolichocéphale, et la première ne nous en a pas
fourni un seul exemple.
Nous ne savons rien d’exact de la face du fossile dont nous parlons. Cette face brisée et incomplète, a
néanmoins été restituée, mais d’une façon tout à fait arbitraire. C’est pourtant en se basant surtout sur
les caractères de cette face que M. Prüner-Bey fait du n° 8 de Solutré le type de sa race esquimoïde.
Si l’on compare les contours de ce crâne préhistorique à ceux d’un Esquimau rapporté du Groenland
Fi«. 58.
Crâne des alluvions de la Truchère,
l vallée de la Seille. {Mus. de Lyon.)'
Crâne de Solutré, n” 5.
(Coll, de Ferry, à Bussières.)
. Fig. 62.
Crâne de Grenelle,*n° 1.
(Mus. Hist. Nat. Coll. Martin.)
Fig. 64.
Crâne de Solutré, n* 8.
{Goll.de Ferry.)
Crâne de Solutré, n” 4.
(Collect. Arcelin de Mâcon.).
Fig. 61.
Crâne de Solutré, n° 1
(Coll. Arcelin.)
Fig. 63.
: Crâne d'Engis, n» 2.
(Coll. Schmerling, Mus. de Liège.)
Fig. 65. ,.;i
Crâne de Solutré, n° 7.
■(Collect, de Ferry.)' ' '
Norma verticalis comparée des crânes masculins de Solutré, et de ceux d’Engis, de Grenelle et de la Truchère (V« grand, nat.)
par l’expédition de la Reine Hortense (fig. 66 et 67), on ne tardera pas à faire justice d’une hypothèse
toute gratuite que nous ne faisons qu'indiquer et sur laquelle nous nous abstiendrons d’insister plus longuement.
C râne de Solutré, n° 7 (fig. 65 et 72)|||— Le n° 7 qui est encore un esquimoïde pour M. Prüner-Bey,
joue, par rapport au crâne d’Engis, un rôle semblable à celui que remplit le n° 8 de la même série, comparé
au n° 5. lien force les caractères en en exagérant la dolichocéphalié.
Ce n’est pas un des moindres arguments que l’on puisse invoquer en faveur de la thèse soutenue à
plusieurs reprises depuis trois ans par l’un de nous, de l’identité de la race du fossile belge et de ceux du