de hauteur-làrgeur monté à H2. La dôlichocéphâlie n’èst' pas moins accentuée (d. a.-p. 0m,180 ;
d. tr. max. 0m,125), et l’indicé céphalique descend à 69,44 (1)<
Lés crânes Papouas dé la collection Vrolik (2), recueillis à la Nouvelle-Guinée par M. Croockewit en 1859
et dont on ignore malheureusement la provenance détaillée, présentent les mêmes caractères. Tous quatre
se signalent par l’allongement et surtout par l’étroitesse et l’élévation de leur voûte. Ils ont, en moyenne,
0m,181 de diamètre antéro-postérieur, 0m,124 de diamètre transverse maximum et 0“, 138 de diamètre
vertical. Les indices cbrrespondants sont 68,78, 76,38 et 111,49. Lés autres traits du crâne et de la face
que les mesures ou les. descriptions de Vrolik permettent d’apprécier n’offrent rien que nous n’ayons eu
l’occasion de signaler plus haut.
Vrolik a consacré, en outre, une page de son catalogue à un crâne de jeune fillé d’environ dix ans,
recueilli par G. Wassing, et qui rappelle celui dont nous venons de donner la description d’après
M. C.-E. de Baër, ce qui démontre bien que cette dernière pièce ne doit point à la maladie sa morphologie
spéciale, comme semblait le croire le savant anthropologiste (3).
Nous nous bornerons à chiffrer ici les diamètres dé cette pièce, tels que les donne Vrolik (d. a.-p. 0“, 163;
d. tr. 0m, 127 ; d. bas.-bregm. 0m,123) et les indices qu’on en peut tirer (77,91, 75,46, 96,85).
Il faut encore relever, à l’actif des Papouas, dans la collection Vrolik, la pièce n° 179, que, par des
considérations inspirées de la lecture du mémoire de M. de Baër, l’auteur du catalogue a classée parmi les
Alfourous, quoiqu’elle fût étiquetée Papou, et qui ne diffère, à vrai dire, de celle du Musée de Senckenberg
que par l’appareil masticateur. Nous ne reproduirons pas la description donnée par Vrolik, pour éviter
des redites inutiles (4). Il nous suffira de transcrire quelques-unes des principales mesures de cette tête
(d. a.-p. 0m,186; d. :tr. max. 0m,135; ind. céph. 72,5S; d. bas.-bregm. 0m,148; ind. haut.-larg. 109,62;
ind. haut.-long. 79,56; circonf. horiz. 0“,527) pour montrer quels rapports elle présente avec les autrès
de la même race, étudiées ci-dessus.
Nous nous bornerons aussi a reproduire les principales mesures du crâne Papoua, d’origine inconnue de
la collection Davis (5). La capacité de cètte tête se traduit par le chiffre élevé de 1590cc. Sa circonférence
horizontale est de 0“,520. Son diamètre longitudinal est de 0m,185, et le diamètre transverse mesurant
0“,134,1 indice céphalique égale 72,43. La hauteur, qu’il faudrait diminuer un peu, comme nous l’avons
souvent dit, pour la ramener à un chiffre exactement comparable aux nôtres, atteint un maximum de
0“,142, et les indices correspondants, un peu altérés, sont 76,75 et 105,97.
Aûtant qu on en peut juger par les données publiées par M. Zûckerkandl, les deux crânes Papouas de la
Novara rappellent beaucoup, le premier surtout,, celui du Musée Davis. Nous n’insisterons pas sur leur
description (6).
Crânes d ’Alfourous' d e s monts Arfaks ou Arfakis (p l. XXII et p l. XXIII, fig. 1 e t 2, e t dans le texte,
(1) G. Swaving. Eerste Bijdrage tot de Remis der Schedels van Volken in den Indischen Archipel, taf. I.
(2) Musée Vrolik, p. 73-76.
(3) C.-E. de Baer. Op. cit., p. 7. — M. Van der Capellen a eu, paraît-il, pendant longtemps une troisième tête de ce type à son
château de Vollenhove, près d'Utrecht, et qui n’a pas été décrite (Vrolik, loc. cit., p. 77).
(4) Ce serait peut-être ici le lieu de dire quelques mots d’un crâne qui ressemble'heaucoup à celui-ci, et que Vrolik a aussi placé
sans preuves suffisantes, parmi ses Alfourous. C’est le crâne d’un homme nommé Koeroes, hé à Bencoulen (Sumatra) et mort esclave
à Batavia. « Une particularité bien remarquable, dit Vrolik, est l’existence d’un oswormien entre la grande aile sphénoïdale et les os
frontal, pariétal et temporal. » Cette anomalie d’ossification, dont nous avons déjà rencontré maints exemples, l’arrondissement du
sommet du crâne, le changement subit de ses courbures en arrière, enfin l’atténuation des formes brutales de son appareil masticateur,
sont les particularités qui distinguent principalement le crâne de Koeroes de celui dont Vrolik l’a rapproché. Il est de volume médiocre,
dolichocéphale (d. a.-p. 0m,180; d. tr. max. 01D,132; ind. céph. 73,33)^ hypsisténocéphale (d. bas-.bregm. O®, 146; ind. haut.-larg. 410,60;
ind. haut.-long. 81,41) et prognathe.
(5) J.-B, Davis. Thesaurus craniorum, p. 305, n° 4402.
(6) E. Zûckerkandl. Grame?- der Novara-Sammlung [Reise der österreichischen Fregatte Novara um die Erde. Anthropolog.Theil. I Abth.).
Wien, 4875, in-4°, s. 443-444.
fig. 250, 251 et 252),i %- Le terme Alfourou est employé aux Moluques, avec les vàriantes Alfour, Alfoer,
Arfour, Harafor,Alafora, etc., pour désigner, d’une manière générale, les populations, quelle que soit
leur origine, qui ont su jusqu’à présent se maintenir en dehors de l’influence des Malais (1). Emprunté
par les Hollandais aux Portugais, leurs prédécesseurs, ce mot, qui a peut-être une origine arabe, signifie,
d’après Earl (2), sous sa première forme Alforia, un affranchi. Aussi Tâppellation courante qu’on en a
tirée s’applique-t-elle indistinctement à tous les hommes libres, à toutes les peuplades indépendantes
qui vivent dans l’intérieur des îles orientales de l’archipel Indien et des parties voisines de la Mélanésie (3).
A Doréï, il sert à distinguer de la population du littoral qui obéit au sultan de Tidore les tribus insoumises
de la montagne, et, comme cette montagne s’appelle Arfak, on en nomme aussi quelquefois les;
habitants Arfakis.
Ces Alfourous Arfakis appartiennent-ils: à une autre race que leurs proches voisins du rivage, comme
le voulaient Lesson et quelques autres? Ne sont-ils, au contraire, que des sauvages, distingués aujourd’hui
par les moeurs, les habitudes * le genre de vie, etc., mais issus d’une souche qui leur serait commune
avec les Papouas, ainsi que le pensent Quoy et Gaymard (4) et avec eux la plupart des crâniologues actuels?
Les études ethnologiques, appelées à jouer dans la solution de ce problème un rôle prépondérant, montrent
que si, dans là chaîne de l’Arfak, et en particulier sur ses sommets occidentaux, il s’est quelquefois
rencontré des Négritos Papouas (5), l’immense majorité des montagnards de cette région, dont a pu se
procurer des têtes, appartient, sans aucun doute, à la race Papoua pure (6).
Le Muséum d’histoire naturelle de Paris possède trois crânes d’Alfourous des environs de Doréï, recueillis
par Lesson pendant le séjour de la Coquille dans le havre de Doréï (7).
L’un de ces crânes, le plus célèbre peut-être que renferme notre salle océanienne, et qui porte
le n° 2 de la collection Lesson et Garnot, a été figuré : sur la première planche de l'atlas zoologique du
voyage et reproduit depuis lors par Martin, Prichard, Nott et Gliddon, etc. (8). Il fait partie d’une idole
papoua en bois sculpté, dont il forme la tête. Quand Lesson s’est emparé de ce curieux monument, des
yeux de bois remplissaient ses orbites, et une plaque ovoïde de même matière était appliquée sur ses
mâchoires en manière de lèvres (9).
Notre planche XXII représente, vue par sa base et de grandeur naturelle, cette précieuse pièce, à
laquelle il ne manque que les dents, arrachées, sans nul doute, pour en fabriquer un collier. La même
tête, vue d’en haut, est représentée au quart dans notre figure 250. Enfin, nous avons fait lithographier
de profil et de face, et à moitié grandeur sur notre planche XXIII (fig. 1 et 2), une autre tête portant le
n° 3 de la même collection (10), et graver, réduite au quart, dont la norma verlicalis est représentée ci-contre
(fig.. 251).
(4) Musée Vrolik, p. 69.
(2j.G-.-W. Earl. Op\ cit., p. 62.
(3) E.-T. Hamy. Les Alfourous de Gilolo d'après de nouveaux renseignements [Bull. Soc. de Géogr., 6® sér., t. XIII, p.4S0, 4877).
(4) Voyez plus haut, p. 204.
(5) Quoy et Gaimard allant visiter les Arfakis pendant le séjour de l’Astrolabe à Doréï, s’étaient fait accompagner d’un « assez bon
nombre de Papous, afin de pouvoir établir une comparaison immédiate et tout à fait zoologique. » Voici le résultat de ce rapprochement
: « Les légères différences que nous trouvâmes entre eux et que la couleur noire de la peau, rend encore plus difficiles à apprécier,
ne peuvent tout au plus nous les faire considérer que comme une de ces- variétés' de physionomie qu’en France ,on observé.entre
des provinces éloignées. « [Voy. de ï’Astrolabe, Zoologie, 1.1, p. 32, 1830, in-8°).
(6) La description donnée par Lesson des Alfourous ou plutôt des Endamènes, ainsi qu’il les nomme, des environs de Doréï
[Voy. de la Coquille Zoologie., 1.1, p. 404) est en contradiction absolue avec celles de ses successeurs.
(7) Voyage de là Qoquille; Zoologie, 1. 1, p. 405.
(8) W. L. Martin. Op. cit., fig. 229, p. 312. — P richard. Op. cit., vol. I, fig. 8, 9, 40, p,. 298. — Nott et Guddon.Op . cit., fig. 288,
p. 435. — A. de Quatrefages. Op. cit. [Rev. d'Anthrop., 1.1, p. 68, 187).,— Etc.
(9) Voyage de la Coquille. Partie historique. Allas, pl. 29, fig. 1, 2, 3.
(10) Vimont, Atl. cit., pl. CXX, fig. 2.