centre étaient des Négritos ; l’étude d’un crâne de cette provenance faite récemment par l’un de Jipus (1)
est venue confirmer cette interprétation.
Cette pièce (n° 1169 de notre ancien catalogue), qui a très-probablement été rapportée par Péron lui-
même, répète, en plus grand, la tête de Cattalam, décrite un peu plus haut.
Elle est tout à fait adulte, mesure 0m,483 de circonférence horizontale, 0“,416 de circonférence transver-;
sale, et 0m,480 de circonférence antéro-postérieure, et cube environ 1,395 centimètres cubes. Cette réduction
générale de volume, comme sur les autres Négritos, porte un peu plus plus sur la moitié postérieure
que sur l’antérieure. Le diamètre antéro-postérieur est deOm,168, le transverse
maximum mesure 0m,187, et l’indice céphalique égale 81,54. Le développement
vertical, qui atteint du bord antérieur du trou occipital au bregma 0m,135,
fait monter les rapports de sa hauteur à sa longueur et à sa largeur à 80,35
et 98,54
Son frontal, qui s’élève dans une direction relativement verticale, ses petits
arcs surciliers à peine saillants, toutes ses bosses crâniennes bien indiquées,
la dépression du bord antérieur de ses pariétaux et la décomposition des os de
ce nom en plans très-distincts, son occipital d’une ,courbe relativement très-
régulière; tous ces caractères crâniens font du Timorien, que nous étudions, un
excëllent type de la race. Il ne diffère du Mincopie n° 1 de la collection
Tytler, décrit plus haut, que par quelques détails de son ossature faciale. Sa face
Fig. 211. — Crâne de Négrito
de Timor (‘/* gr. nat. Mus.
Hist. Nat. Ane. côll.).
est relativement un peu plus longue, les orbites sont un peu moins écartés, la région nasale est un peu
plus large en bas, l’épine nasale plus forte, le prognathisme alvéolaire un peu plus considérable, la
fosse canine un peu moins superficielle, etc. Mais tous les traits caractéristiques de la face négrito se
trouvent sur notre pièce. Les formes des diverses cavités sont les mêmes, et les os qui les circonscrivent
suivent les mêmes courbes. La racine du nez est à peine déprimée, les branches montantes des maxillaires
supérieurs sont renflées, les os propres du nez convexes, enfin le prognathisme est exclusivement
alvéolaire.
Cr â n e d e n é g r it a d e l ’in t é r ie u r d e bor néo (fig. 212, 213). .-H L’observation qu’on vient de lire,
s’ajoutant aux renseignements fournis par les ethnologistes que nous avons cités, rend tout à fait
certaine l’existence actuelle à Timor, d’une race complètement identique à celle des îles Andaman et de
l'intérieur de l’Inde. Celle qui nous reste à faire connaître fournira une démonstration non moins évidente
de leur présence, jusqu’à présent contestée, au coeur de la grande île de Bornéo.
D. de Rienzi, dans son Océanie (2), M. Lafond de Lurcy (3), dans le mémoire que nous avons cité, Earl,
dans ses Eastern Seas (4), l’Évêque de Labuan (5) et quelques autres avaient mentionné le fait sans en
pouvoir administrer la preuve. Earl avait en outre recueilli de la bouche du capitaine Brownrigg un
témoignage plus décisif (6), mais aucun naturaliste n’avait eu en mains un crâne de négrito de Bornéo,
lorsque Jourdan procura au Musée de Lyon celui que nous figurons ci-contre, et que M. Lortet, directeur
de cet établissement, a bien voulu nous confier pour quelques jours.
(•I) E. T. Hamy. Documents 'pour servir à l’anthropologie de Vile de Timor (Nouv. Arch. du Mus. d'Hist. Nat. de Paris, t. X, p. 245 et
pl. XVI, 1874).
• (2) D. de R ienzi. L'Océanie, 1.1, p. 258. Paris, 1836, in-8°.
(3) G. L afond. Op. oit. (Bull. Soc. de Géogr. de Paris, 2 e série, t. V, p. 175,1836).
(4) 6. W. E arl. The Eastern Seas or Voyages aud Adventures in the Indian Archipelago. London, 1837, in-8°, p. 256.
(5) T he L ord B ishop of L aboan. On the Wild Tribes ofthe North West Godst of Bornéo (Transact. of the Ethn. Soc. of London, new
sé riés, vol. II, p . 25, 1863).
(6) G. W . E arl. On the leading Ghàracteristics of thePapuan, Australian and Malayu-Polynesian Nations (The Joum. ofthe Ind.Arch.
and East. Asia, vol. IV, p. 9, 1850). — Cf. Id. Op. cit., p. 144.
■ Ce crâne auquel manque seulement le centre de l’écaille occipitale (0,054 de hauteur sur 0,076 de
largeur) enlevée par un instrument tranchant, sans doute pour extraire la cervelle (t), est couvert de
ciselures profondes d’un goût très-remarquable, et qui ne peuvent laisser aucun doute sur sa provenance,
puisqne.ee genre de travail est propre à Bornéo, ainsi que Retzius, M. B. Davis, etc., l’ont fait successi-
■ B H I B — i il est léger et mince (épaiss. pariétale, 0-.004 H mais d’un tissu
très-dense et comme éburné. On y remarque une asymétrie assez prononcée, des deux côtes de a voûte.
Toutes ses sutures sont ouvertes, et Comme sur les trois femmes Mincopies dont nous avons précédemment
parlé on tronvela médhHffoHtale entièrementconservée. Cette suture est relativement peu simple dans
sa moitié supérieure, la sagittale et la plus grande partie dë la lambdoïde sont anssi très-comphquees. Un
K K .ïé ot.’ ra - Crâne de Négrita de l'intérieur de Bornéo, trophée Payait,
(face et profil */i »nmi. * LVm >-
petit wormien d’un centimètre de haut sur i7 à 18 millimètres de large se voit dans l’angle supérieur du
lambda comme chez la femme du Cattalam. Deux autres petits wormiens allongés viennent au contact du
précédent dans la lambdoïde droite, et l’emplacement des fontanelles postérieures et inférieures, est
occupépar d’autres petits groupes d’osselets intercalaires. ,
Lamorphologie de la Négrita de Bornéo ne peut pas nous arrêter longtemps. Ses courbes crâniennes sont
fort voisines de celles de la femme paria du Cattalam,. dentelle ne diffère, à vrai dire, que par un peu plus
d’amplitude en tous sens, et quelques minces détails topographiques. Notous seulement 1 existence de la
voussure de la.région temporale des tfontaux et du sillon pariétal snr lesquels un de nous a insisté a
propos des Mincopies, le surbaissement de l'écaille temporale et l’absence.complete de protubérance occipitale
La base de ce crâne est particulièrement délicate, les insertions musculaires se montrent peupro-
fondes, les saillies osseuses fort peu accusées. La face offre la même délicatesse ; les arcs
peine indiqués, les os du nez sont très-petits, Tes fosses canines très-peu profondes, les branches menai
La moitié supérieure de l'incisiou est três-neUe, eu forme de demi-ellipse B B B B B
éclatée ses bord, délimitent une éspéctr d'angle droit à sommet iuférieur,! dont l’uu des côtes _
est habituellement ainsi dans lés pertes’ de substàuces ditesen coup * sabre, que les chirurgiens gr pp
(Cf. E. T. Hamy. Crânes perforés [Bull. Soc. d’Anlhrop. de Paris, 2e sér., t. , p. -> -J