
 
		Les trois  autres orânes  d’Erroub se  décomposent en  deux  crânes  masculins  et  un orâne féminin.  Les  
 deux premiers,  très-acousés  dans tous  leurs caraotères  orâniens et faoiaux, mesurent  ensemble 0™, 189 de  
 longueur, 0'",131  de largeur et 0“, 138 de hauteur. Les indioes correspondants sont 69,31, 73,01 et 105,34.  
 Le crâne féminin,  proportionnellement bien  plus  oourt et bien  moins  haut,  reproduisant par conséquent  
 dos  différences sur lesquelles nous  avons  eu  déjà  roooasion  d’appeler l’attention,  donne pour les mômes  
 dimensions et les mêmes rapports  0u',i65, 0'“,128 et 0“',125;  77,37,  75,75  et 97,65. 
 11  existe  dans  la  môme  collection  quatre  têtes  des  îles  Murray  (Maer,  Wayer)  reouoilUes  par  
 Jukes  (1)  qui  reproduisent  les traits  de  celles qui  viennent  d’ôtre passées eu  revue.  Les  quatre  crânes,  
 pris  ensem ble,  mesurent  0m,180  de diamètre  antéro-postérieur,  0"\132  de  diamètre  transverse  maximum, 
   0m, 137  de  diamètre  basilo-bregmatique.  Les  indices  correspondants  sont  73,33,  76,11  et  
 103,78. 
 Crâne  de  Kowrarega  de  l’ile  Wallis,  archipel  du  Prince- de-G alles. —  Nous  avons  dit  plus  haut  
 que la tribu qui peuple le groupe d’iles qui limite  au nord-ouest le détroit de l’Endeavour porte le nom  de  
 Kowrarega (2).  C’est ohez oe  petit  peuple,  que  s’effectuerait, suivant Mac Gillivray,  la jonotion  entre les  
 raoes Australienne  et Papoua.  Les lvowraregas seraient, pour cet observateur,  « une colonie  papouanisée  
 d’Australiens »  et l’on serait en  droit d’hésiter à  les olasser dans un groupe ou dans l’autre,  tant la fusion  
 des  caractères des deux races est oomplète chez eux. Ces lvowraregas ne sont  connus, au point  de vue orâ-  
 niologique,  que  par  une pièce  de l’ile  Wallis déposée par Jukes  dans  les collections  du Collège des  chirurgiens  
 d’Angleterre (n°  5325).  Le catalogue dit seulement,  en  effet,  que  oe  orâne  est  petit et  étroit et  
 trop brièvement décrit dans le oatalogue de oet établissement, pour qu'on puisse rien fixer à son sujet, que  
 son  front  est bas et fuyant, son  nez médioorcment développé ; que ses mâohoires sont  très-saillantes,  ses  
 os malaires modérément  proéminents,  enfin  que  ses  dents molaires,  quoique  fortes,  sont  relativement  
 plus petites que celles des  Australiens (3). 
 Les  diamètres de  cette tête considérée  oomme  féminine par M.  Flower sont 0"',175, 0m,127  et 0m,120,  
 et les indices correspondants se  ohiffrent par 72,57, 68,57 et  94,48. 
 Crânes  de Mauats,  etc.,  du  golfe  des  Papouas.  — Les Papouas  de la rive  occidentale du grand golfe  
 de  oe nom,  visités par  l'expédition  de  Blackwood  en  1845  (4),  avaient  paru  aux  naturalistes  Jukes  et  
 Mac Gillivray  ressembler  aux  insulaires  du  détroit  de  Torrès  et appartenir au môme groupe  ethnique.  
 M.  d’Albertis,  qui  a  récemment paroouru  une  partie  de. la  même côte,  depuis  le fleuve  Katau  vis-à-vis  
 du oap York,  jusqu’à  la rivière  Fly,  en  regarde  l’ethnologie  comme  beaucoup moins  simple.  Il  considère  
 en  effet la population qui habite ces parages comme  résultant  principalement  d’un mélange entre  
 les  Papouas  de  l’ouest  que  nous  venons  d’étudier  et les Mélanésiens  d’un  autre  type  que  nous allons  
 rencontrer en  nous avançant vers l’orient  (5), mélange  qui  s’accentuerait assez  vers la  rivière  Fly,  pour  
 qu’à  l’ile  Canoa  le  type  de  la population soit déjà  tout  à  fait  comparable  à  oelui  des habitants  du  cap  
 Possession  dont  nous  parlerons plus  loin  (6).  Mais  le  voyageur  italien  distingue  encore dans  la  population  
 de Katau un  troisième  type  qu’il ne décrit pas,  qu’il  avait déjà  rencontré  dans  quelques  îles  du  
 détroit  et notamment àDarnley,  et qui pourrait bien  être celui dont il  était question plus  haut dans notre  
 ohapitre IY (7). 
 (1) J.-B. Jures, op. cil.,  vol. I, p. 193. 
 (2) J.-Mac-Giluvray, op. cil.,  vol. H,  p.  2-3. 
 (3) Desciiptive Catalogue of the Osteological sériés, etc.,  vol. II, p. 831. 
 i (4) J.-Mag-Gilliyray, op. c»L, vol.  II,  p.  77. 
 (5) J.-M. d'A ujkrtis,  Travels in New Guinea (The Journ. of the Anlhrop. Institut., vol. VI, p.  216,  1876). — CI'. Osservaxioni sugli  ab  
 tanti ed iprodotti del fiutne Fig {Cosmos de Cora, vol.  IV,  p. 102,  1877).  — Secundo  Viaggio sul fiume Fly  (ibùl., p.  103). 
 (6) § 1  »Md., p.  217. 
 (7) Voye«  plus haut,  p.  207. 
 Ce  que M.  d’Albertis  dit  en  effet do trois  orânes  de  cette région  dont  il  a  mesuré  les  diamètres  (1)  
 porte  à  croire  non-seulement  que  oos  têtes  sont  d’un  type  tout  différent  de  oelui  des Papouas  déorits  
 dans  les  pages  qui précèdent,  mais enoore  qu’elles ont  dû  subir uno  déformation  qui  exagère celle que  
 nos figures 221  et 222 ont représentée (2). Ces crânes ont pour indices céphaliques 84, 85 et 88, leur  indice  
 moyen s’élève  par conséquent  un peu  au delà de 85,  et se  trouve,  à très-peu de  chose près,  le même que  
 oelui  des trois  dernières  oolonnes  do notre  tableau XX. 
 M. d’Albertis ne dit rien  des sept autres têtes  recueillies dans le môme pays par M. Chetter, mais il  fait  
 observer que les  orânes qu’il a pu  so  procurer au hasard  sur  la rivière Fly se  ressemblent tellement qu’il  
 est difficile de relever de l’un à  l’autre aucun caractère différentiel important.  Il  ajoute qu’en s’en référant  
 à ses notes  sur les insulaires  des  environs du  cap Possession,  il  n’hésitera pas à  déclarer que les  naturels  
 du Fly sont  alliés de plus près à la raoe  de l’Est qu’à  oolle do  l’Ouest. 
 Los pièces recueillies par Blackwood et Jukes  dans la même région  et conservées  au Musée du Collège  
 Royal  des chirurgiens  de  Londres  sont, au  contraire, suivant M.  Flower,  de vrais  crânes  Papouas semblables  
 à  ceux  du  détroit  de  Torrès  de  la  môme  collection.  La  mieux  caractérisée,  qui  porto  le  
 n°  5353, est tout  à  la fois  très-longue  et très-étroite (diam.  ant.-post.  0m,188,  diam.  tr.  01 2 3 * 5 6 7",.128) et par  
 conséquent  très-dolichocéphale  (ind.  céphal.  68,08)  et présente un  diamètre  basilo-bregmatique  sensiblement  
 plus grand  que le diamètre  transverse maximum (diam.  bas.-bregm.  0IU,136,  ind.  haut,  long.,  
 106,25). 
 Le  deuxième  crâne  de  cette  provenance (n°  5354), quoique  ayant  appartenu  à  un sujet  encore  jeune  
 (diam.  ant.-post.  0m,165;  diam.  tr.  0“, I17 ; diam.  bas.-bregm. O™, 126),  offre à peu près les mômes particularités  
 (ind.  céph.  70,90;  ind.  haut.  long.  76,36; ind. haut.  larg.  107,69); sur l’une et l’autre de ces  
 pièces,  un os wormien est interposé  de  chaque  côté  entre la grande aile  du  sphénoïde et l’angle antéro-  
 inférieur  du pariétal. 
 Nous  n'avons  rien  à dire  ioi  des curieuses  têtes préparées qui  aocompagnent ces  deux  crânes  dans les  
 vitrines du Collège royal dos chirurgiens d’Angleterre  (n°*  5355,  5356). On  peut voir la figure d’un de oes  
 trophées dans le livre de Jukes (3),  nous y renvoyons les  lecteurs qu’intéresserait plus spécialement l’étude  
 de  ces matériaux purement  clhnographiques (4). 
 Crânes  de  Papouas  de  l’extrémité  sud- est  de  la Nouvelle-G uinée. — Luis Vaez de Torrès,  qui visita  
 le  premier,  en  1606,  les  oôtes  sud  orientales  de  la Nouvelle-Guinée,  attribuait  à  leurs  habitants  une  
 ooloration claire qui  fait  un  contraste  des plus frappants avec celle qui est propre aux véritables Papouas.  
 Ce  qu’il  en  a  dit  dans son  rapport au  roi  d’Espagne,  retrouvé à Manille  après  la prise de  cette  ville par  
 les Anglais en  1762,  et publié par Burney  en  1806  (5), est môme  demeuré une  énigme  pour  les cthnolo-  
 gistes,  jusqu’à  l’époque  toute  réoente  oà  le capitaine  Moresby  est  venu montrer  que  les  insulaires  des  
 oôtes,  à l’est du  cap Possession, diffèrent profondément do  leurs voisins occidentaux (6). 
 On  s’est alors souvenu que  des  ofüoiers  de Y Astrolabe et de la Zélée avaient constaté,  en  1840,  au  voisinage  
 du Cul-de-Sao  de  l’Orangerie,  l ’existence  d’une  population  fort mélangée,  offrant des  traits empruntés  
 tout  à la fois  aux  Papouas  et aux Polynésiens (7),  et que,  sept ans  plus  tard,  le  naturaliste  du 
 (1) J.-M.  d’Alubrtis.  Loc. cit.,  p. 222. 
 (2) Voyez  plus  haut,  p.  208  et 210. 
 (8) J.-B.  J ures.  Op.  cit.,  vol. 1, p. 274. 
 (4) | |  Desoript.  Datai.,  eto.,  p.  831-832. 
 (5) J.  Burney.  A Chronologiml History of Voyages and  Discoveries -tu  the South Sea et Pacific Océan. London,  4806,  vol. II,  p.  475. 
 (6) J. Moresby. Discom'ies and Suruoys in New-Guinea and the d’Entrecasteaux  Islande,  etc.  London,  4876, in-8°,  chap. x, xu,  etc. 
 (7) Quelques-uns, dit entre autres Roquemaurel {Voy. au Pôle Sud, etc.,  Ilist.,  t. IX,  p.  336,  1846),  avaient une épaisse chevelure  à  
 la  Papou ;  les uns étaient d'un jaune brun  comme  les Océaniens, d’autres  d’un  noir  fuligineux  comme  les Vitiens,  et  un  ou deux  
 paraissaient être de  véritables Nègres. 
 .  Quai ET  I I aMY.