sur les pariétaux la convexité sagittale. La ligne temporale est très-peu marquée, et la portion du frontal
qui fart partie de la fosse temporale est modérément aplatie.
Les courbes et les plans que l’on vient de décrire se poursuivent sur les pariétaux jusqu’au niveau des
bosses fort saillantes, on pourrait presque dire coniques, situées à peu près à égale distance des sutures
coronale et lambdoïde, et sur le parcours de la ligne courbe temporale assez mal indiquée d’ailleurs. La
surface convexe du plan médian antéro-postérieur se prolonge donc jusque vers le milieu de la sagittale
qu’elle loge dans une rainure légèrement ondulée, et se trouve séparée des bosses par deux dépressions
à peu près symétriques et assez bien marquées. C’est l’ensemble dès trois saillies et des deux concavités
intermédiaires qui constitue ce que l'on a nommé carène par une comparaison grossière avec la
quille et les flancs d’un navire. Au delà des bosses la courbe antéro-postérieure se modifie brusquement;
la surélévation médiane disparaît complètement aussi bien que les dépressions latérales, on ne trouve plus
qu’un plan convexe légèrement aplati en son milieu, et qui aboutit directement au lambda. Au-dessous
des bosses, les pariétaux descendent sans se renfler et en convergeant un peu, surtout en avant, vers les
écailles temporales réduites à un moindre degré que chez l’Hilloona de notre chapitre m (1), mais dans le
même sens, si bien que leur bord se distingue assez peu d,e celui de la portion mastoïdienne du même ôs.
Les grandes ailes du sphénoïde sont courtes et ne s’articulent avec le pariétal que sur une longueur de
0m,009 environ.
L’écaille occipitale aussi est surbaissée ; raccourcie dans sa portion cérébrale (courb. occ. cérébr. 0m,60)j
et assez étroite (occ. max. 0m,103), elle offre de haut en bas une convexité très-accusée à laquelle succède,
au-dessous d’une protubérance à peine indiquée, un plan cérébelleux oblique relativement étendu et qui
présente deux forts renflements correspondant aux lobes cérébelleux et des empreintes musculaires vigoureuses
comme presque toutes celles de la base.
Les articulations de l’occipital comme celles du reste de la voûte sont simples, et en voie d’occlusion,
unpeu-plus complète d’ailleurs en avant qu’en arrière. Les os sont denses et éburnés(2),le crâne est pesant,
quoique de moyenne épaisseur. Enfin, les empreintes des circonvolutions sont relativement nettes et
profondes, surtout à la base, ainsi que Gratiolet l’a depuis longtemps montré pour d’autresiypes humains
inférieurs (3).
La face tasmanienne offre, ainsi que nous l’avons déjà dit, un aspect des plus remarquables, qui se tire
non plus de son ampleur, qui n’offre rien d’exceptionnel, mais de la diminution relative de ses dimensions
en hauteur, et surtout de ses formes générales brutales, heurtées, et de quelques traits exceptionnels dans
le détail desquels nous allons entrer.
Les plus frappants de ces caractères sont ceux que présentent les malaires déprimés à leur angle supérieur
et surtout le nez, profondément enfoncé à sa racine (4), de moyenne longueur et relativement
fort large (long, tôt., 0m,0ol, larg. max., 0m,032, ind. nasal, 62,74). Les os propres ont le profil concave
et sont un peu aplatis du bout, très-convexes et latéralement pincés surtout en haut; les branches
montantes qui les supportent sont alternativement concaves et convexes de haut en bas et de dehors en
dedans. Les bords de l ’ouverture pyriforme, en se reliant au plancher des fosses nasales avec lequel ils
circonscrivent une sorte de triangle presque équilatéral, s’émoussent et disparaissent, de telle sorte qu’il
n*y a plus, à vrai dire, de bord antérieur nettement limité, mais une surface tournante au-dessus de
(1) Voyez plus haut, p. 180.
(2) La Billardière s’était déjà montré frappé de la dureté de la tête des Tasmaniens, qu’il voyait briser du bois en se servant de
leur crâne pour point d’appui (La. B illardière. Op. ait., t. Il, p. 54).
(3) P. Gratiolet. Sur la forme et la cavité crânienne d’un Totonaque {Bull. Soc. d’Anlhrop., t. Il, p. 67, 1861)! — lo. Description d'un
crâne de Mexicain Totonaque (Mém. Soc. d’Anthrop., 1.1, p. 394, 1863) ; etc.
(4) C’est cet enfoncement que quelques auteurs ont essayé de comparer à' une fracture et même à une semi-luxation ou à un chevauchement
en arrière. — Cf. Dcmodtier. Op. cil., p. 811, 812.
laquelle s’élèvé’nt, au voisinage du plan médian antéro-postérieur, deux épines nasales bien distinctes,
fortemènt 'ïeplïées en dehors, eh avant et en bas. Les orbites horizontalement ouverts ont une forme
carrée allongée, les fosses canines 'sont profondes et les alvéoles antérieurs dessinent à la surface de
l’arcade dentaire de gros bourrelets arrondis.
Le prognathisme n’est pas considérable. Nous retrouvons ici une disposition analogue à celle que nous
avons signalée plus haut à propos des Mintiras (1). La saillie de la base du front est assez considérable
pour que l'angle facial, mesuré, comme nous le faisons toujoursv.en prenant pour point d’attàcbe supérieur
de la ligne faciale le point susiorbitaire, atteigne W quoique la mâchoire supérieure prise
isolément offre une projection correspondant à un ahglè bien plus petit.: L’angle alvéolaire est dé 66",
l’angle dentaire dé 59°.
La voûte palatine est profonde et allongée, et la différence de largeur en avant et en arrière est bien
moindre qu’à l’ordinaire. L’appareil dentaire est énorme, les molaires et les prémolaires se font remarquer
par les tubercules bien distincts et fort aigus qui les surmontent ; les canines sont saillantes
et épaisses (0m,011); les incisives enfin, surtout les médianes, atteignent un développement tout à fait
exceptionnél. Ces dernières, modelées en forme de pelles, mesurent 0m,011 de largeur et 0m,13 de
hauteur à partir du collet. Entre elles et un peu en arrière surgit une dent surnuméraire en forme de
pivot appointi, qui égale presque en hauteur les deux incisives sur lesquelles elle s’applique, cet os-
téoïde mesure dans sa plus grande épaisseur 0m,007, et sa longueur à partir du collet est de 0m,011 (2JV'
Une-seule dent, la première grosse molaire gauche, est profondément cariée, les deux dents de sagesse
du haut commencent seulement à sortir. Celles du bas sont plus avancées, surtout a droite; sur cette
troisième grosse molaire inférieure on remarque cinq tubercules, et la dent semble égaler à peu près en
volume la première grosse molaire du même coté, mais la seconde reste quadricuspidée, et sensiblement
inférieure; comme taille, à la première. Les autres dents sont, comme celles du haut, relativement
grosses, robustes et serrées les unes contre les autres, et celles du devant présentent une proclivité
prononcée.
L’arc mandibulaire est ellipsoïde, l’épaisseur de la branche horizontale est considérable, 0m,0175 a la
symphyse, 0m,020 au niveau de la seconde grosse molaire, mais sa hauteur est tres-mediocre, 0 ,027 a la
symphyse, 0m,023 à la seconde molaire. La face externe est assez accidentée, les fossettes mentonnières
sont profondes et bien marquées, surmontées d’un bord alvéolaire proclive et circonscrivant un menton
de forme irrégulièrement cintrée et assez relevé en haut et en avant pour que 1 angle alveolo-mentonnier
reste à 73° malgré la projection alvéolaire. Cette projection se retrouve plus accentuée sur la face interne;
où se voient des apophyses géni supérieures très-fortes, et des lignes myloïdiennes dessinant
un bourrelet fort épais et fort saillant.
La branche montante contraste par sa faiblesse avec cette branche horizontale si robuste. Nous avons
vu plus haut, dans la description du crâne, que les insertions temporales étaient mal indiquées, ce qui
est certainement en rapport avec un développement médiocre des muscles temporaux. L’examen de la
branche montante du maxillaire inférieur, à laquelle s’insèrent, comme on sait, les muscles qui complètent
avec les temporaux l’appareil masticateur, nous montre cet ensemble de muscles peii volumineux.
La branche montante est haute-(0m,053), mais étroite (larg. transv., 0m,034), fort mince et surmontée
d’une apophyse côronoïde brève et aiguë et d’un condyle tout grêle, tordu en dedans et en bas
et porté sur un col fort court. La courbe sigmoïde est à peine échancrée. L’angle postérieur est arrondi,
sensiblement intrôversé, et ne présente pas la moindre trace de talon. L’angle mandibulaire mesure
121°, c’est le plus ouvert que nous ayons jusqu’à présent mesuré.
(1) Voyez plus haut, p. 193.
.;j(2) P. GsnvAis. loc. cil., p.: 8. ,] i.nr'i i [ut.1 2 3 4' ■ ■ : •