et le vertical mesurent respectivement 0“,175, 0m,149 et 0m,126, et les indices correspondants égalent
par conséquent 85,14; 72,00 et 84,56.
La face du Mongol s’harmonise généralement avec le crâne bas et dilaté en travers, que nous venons
d examiner (1 ). Sa largeur maxima monte à 0m,145. Les apophyses orbitaires externes, longues et
divergentes, donnent attache à des malaires à l’ossature grossière, aux pommettes anguleuses, que refoulent
en dehors des maxillaires supérieurs d’un volume exagéré. Dirigés en bas en avant, et en dehors,
ces malaires se courbent à angle droit sur leur bord supérieur et interne et contribuent à donner
à 1 orbite sa carrure si remarquable en même temps que cette saillie caractéristique de la moitié
inférieure sur laquelle M. Prüner-Bey a bien des fois insisté avec juste raison. Les maxillaires,
transversalement aplatis, excavés légèrement au niveau des fosses canines, sont remarquables à la fois
par leur développement vertical; et transverse ; l’arcade dentaire qu’ils portent est à peine prognathe,
large et courte, et presque demi-circulaire. Les dents n’offrent rien de bien spécial; elles s’usent horizontalement.
La mandibule, basse mais robuste, est surtout caractérisée par l'aspect anguleux de son bord inférieur
et 1 extroversion de ses angles postérieurs que prolongent en arrière et en dehors de volumineux
talons.
Nos autres crânes mongols atténuent plus ou moins les traits si énergiques de celui de notre atlas. En
combinant les unes avec les autres les indications précises que nous avons recueillies sur leurs diamètres,
leurs courbes et leurs rapports, nous avons formé les moyennes inscrites à la première colonne du
tableau XXXIX qui suit et celles de la note ci-dessous (2).
M. de Baër a fait connaître dans ses Crania Selecta, deux crânes mongols,'«l’un venu de la Mongolie
chinoise, 1 autre dont 1 origine n’était point précisée. Ces deux pièces offrent avec les nôtres d’étroites
ressemblances; leur longueur est la même à un millimètre près, seulement leur largeur est un peii
plus grande, et si le diamètre basilo-bregmatique est beaucoup inférieur à celui de notre tableau, cela
tient à la manière de mesurer adoptée par l’auteur. La plupart des autres chiffres tirés de son tableau
s’accordent parfaitement avec ceux que nous publions (3).
Il en est de même de la tête que M. Bogdanow a mesurée à Moscou (4) qui ne diffère de celles dé notre
collection que par un peu moins de développement transversal dans les régions frontale supérieure
et^pariétale.
Nous représentons ci-dessus, d après M. Huxley, un crâne qui exagère, au plus haut degré, tous les
traits propres aux Mongols proprement dits. Ce crâne dont la provenance exacte n’est pas bien établie,
a été donné par le célèbre anatomiste anglais comme un des extrêmes que peut atteindre la morphologie
céphalique. L indice horizontal n est pas moindre que 98,21, sans déformation apparente (d. a. p. 0m,168,
d. tr. max. 0“,165). Sa hauteur ne dépasse pas 0“, 121, ce qui fait descendre les indices verticaux à
72,02 et 73,33. La capacité égale 1520ee, la circonférence horizontale est de 0m,523. Enfin le nez et
(1) Le nez seul fait exception dans l’ossature générale. S’il est, en effet, assez large (0m,028) il est en même temps très long (0m,Ô59j
et ses os propres relevés en une arête saillante dessinent un relief très caractéristique et qui ne répond point à l’idée que l’on se
fait généralement du nez mongol.
(2) Mesures de cinq mandibules de Mongols proprement dits : diam. bicondyl. 104 ; biangul. 98; écartem. des 2°‘ mol. 44 ; des
canines, , ist. angul. symph. 82; branche mont. haut. 49; larg. transv. 36: obliq. 39; branche horizont. haut, symph. 33;
26 moK 26 » ePaiss- 8y“ Ph. 14; 2« mol. 17 ; angle mandib. 112«; alv. ment. 80».
(3) Mesures des deux crânes mongols du Musée de l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg. D. a. p. 175““ ; d. tr. max. 153 ;
d. vertical 124,5 (?) ; front, min, 96 ; max. 121 ; hizyg. 139 ; cire, horiz. S22 (Crdn. Select, p. 20).
riQcipa es mesures du crâne Mongol de la collection de la Société des Amis des sciences de Moscou. Qirc. horiz. 820, d. a.-p.
176; d. Ir. max. 145; d. bas -btegm. (35; ind. céph. S2,38 ; 76,70; 92,11 ; front, max. 116; min. 94$ Morb. ext. 105; biaygom.- 140;
,arf ‘ ’ aut‘ nez Mrge 27; haut. 56. (Cf. An. B ogdanow, Tcherepa Sibirskikh Inorodtsew (Anttop. Materiul
c. 80. Moskva, 1879, m-4°). . . . . . . - V r
l’orbite ont pour indices 48,00 (haut, nez, 0,05 larg., 0,024) et 82,92 (orb. haut. 0,034 larg., 0,041) (1).
C r â n e s d e T c h o u d i s d e B ü c h t e r m a . — Blumenbach avait reçu du baron de Asch deux crânes exhumés
d’un des tumuli de Büchterma, province de Kolywanicz, s u r la rive orientale de 1 Irtich, et dont 1 un est
représenté dans la quatrième décade publiée en 1800 (2) sous l’appellation V e le ris Tschudoe.
Ces deux crânes, dont M. Spengel vient de nous faire connaître les principales dimensions, son!
extrêmement brachycéphales (3)'(d. a.p. 0m,172, 5; d. tr. max. 0m, 151 ; ind. céph. 87,53), sensiblement
moins hauts que larges, et surmontent de vastes faces dont les arcs zygomatiques n interceptent pas
moins de 0™, 138 d’écartement. Leur circonférence horizontale est de 0m,509, leurs courbes antéro-postérieures
atteignent, la frontale, 0m,120, la pariétale 0m,1 2 l|îîl’occipitale enfin, 0m, 117 (3). Il nest pas
inutile de faire remarquer que la faiblesse relative de ces chiffres est due principalement à ce que 1 une
des pièces qui les ont fournis n’a point complètement terminé son évolution.
C r â n e s d e T c h o u d i s d e s M o n t s T o u r y n i a (pl. XLVI, fig. 1 et 2 et dans le texte fig. 62)^feH-Ces pièces
présentées à la Société d’anthropologie comme Toungouses par M. Prüner Bey (4), qui ne paraît point
avoir eu de renseignements précis sur leur provenance, appartiennent en réalité au même titre que celles
de Blumenbach, au peuple mystérieux des Tchoudis, qui a élevé les tumulus funéraires ou bougors (5)
que l’on rencontre si nombreux dans le3 vallées de l’Irtich, du haut Obi, etc. Ils ont été recueillis en
effet, en 1861, sous des tumuli situés à peu de distance de Barnaoul, dans les Monts Tourynia par le
docteur Meynier et M. L. d’Eichthal et offerts par ce dernier au Muséum de Paris (6).
Les deux crânes masculins ne diffèrent de ceux des Mongols proprement dits, dont il était qüestion
plus haut, que par un peu moins de développement en tous sens et particulièrement dans le sens transversal,
et une réduction correspondante des courbes médiane et horizontale. Les indices céphaliques
deviennent respectivement 84,00, 76,00 et 90,47. La morphologie faciale est presque identique dans les
deux petites séries; la colonne 2 du tableau ci-après renferme d’ailleurs toutes les indications numériques
propres à en faire connaître le détail chez les Tchoudis des monts Tourynia.
Nous donnons à la colonne 3 du même tableau les chiffres pris sur le crâne de femme recueilli dans
les mêmes sépultures, par Meynier et M. L. d’Eichthal. Petite et de faible volume, cette têtç possède à
peu près les proportions générales de celles des hommes de même race. Ses indices sont même assez
souvent intermédiaires à ceux des deux Tchoudis et des cinq Mongols proprement dits que nous venons
d’étudier. En comparant les mensurations de cette pièce avec celles qui figurent sur les deux
colonnes précédentes de notre tableau, on se fera ùne idée assez juste des variations sexuelles de la race
mongole.
C r â n e s d e K a l m o u k s (pl. XLV, fig. 1 et 2 et dans le texte fig. 463). ||L e s Kalmouks sont aussi, pour
la plupart, de vrais Mongols. Ces peuples dont l’aire géographique s’étend depuis les monts Kuen Lun à
l’Est jusqu’aux steppes du bas Volga à l’Ouest, nous sont connus par un assez grand nombre de pièces*
qui rentrent, à quelques exceptions près sur lesquelles nous reviendrons plus( tard, dans le type décrit
ci-dessus.
(1) Th. Huxley. On tiwo widely contrasted forms ofthe Maman Granium (The Journ. of Anat. and PhysioLt vol. I, P* 60, 4867). —
W. H. F lover. Cat. cit., p. 414. — Le crâne est étiquetté « a native afTartary » et vient de la collection Hunier.
(2) J. F. B lumenbach. Dec. quart., p. 8*9, tab. XXXIII.
(3) Tous les crânes des Bougors sibériens ne rentrent point dans le type de ceux de Buchterma.et de Barnaoul» M. Malakhow, pat-
exemple, a exhumé de tumulus du gouvernement de Tobolsk pù le bronze faisait entièrement défaut, six têtes que nous avons pu
voir à l’Exposition Anthropologique de Moscou et qui sont bien plus voisines, semble-t-il, de celles des Tongouses actuels que de
celles des vrais Mongols. Nous reviendrons pins tard sur cette intéressante série. -
(4) P rüner B ey. Sur les crdnes Toungouses (Bull. Soc. d’Antlirop., t. VI, 85*87, 1865)»,
(5) E. T. HÀmy. Documents inédits sur les bougors du gouvernement de TomsH, Sibérie (Musée Archéologique, 1 .1 ,187.8).
(6) La description des fouilles de Meynier et de M. L. d’Eichthal, présentée .le 10 mars 1862 à l’Académie dès Sciences où elle a été
l’objet d’un court rapport de Rayer, a é té publiée par nos soins dans la Revue d'Anthropologie de 1874 (Meynier et L. D E ighthal»