Les bosses suroilières plus hautes (0", 028) et plus saillantes, se développent .aussi plis largement, A
droite et à gauche. Elles débordent beaucoup en dehors le point d'émergence des nerfs et des vaisseaux
et font encore sentir leur relief à 0‘ , 02 de l’apophyse orbitaire externe. En dedans les arcades quelles
dessinen% convergent en une glabelle saillante que surmonte une dépression triangulaire relativement
profonde.
Les cellules frontales développées dans l’intérieur de ces bosses sont volumineuses du opté gauche, le
seul oh êlles soient ouvertes, suivant les renseignements fournis par M. Luschan. On voit de ce côté deux
loges, une plus grande dont cet observateur estime la capacité à 2c. cubes, l'autre plus petite, dépassant
un peu 0”, 7 de cubage.
>' « Le sinus droit n'étant pas ouvert, écrit notre obligeant correspondant, on ne.peut rien dire de: la cloison
qui occupe le plan médian antéro-postérieur du crâneM&L’écartement maximum des tables!, osseuses
au niveau des sinus est de 0", 017, comme sur le crâne de Canstadt, et leur largeur en bas, mesurée par
le diamètre interorbitaire, n’est guère moindre que sur cette même pièce,(0", 027 environ): -
Nous venons de parler de -la dépression très-aoouSée qui limite en haut les arcs surciliers. ..Elle est
surmontée de deux bosses JTontales à peine visibles et comprises dans une .courbe générale qui se développe
d’abord très-régulièrement en arrière au-dessus des sinus et sur les côtés.vérs les tempes, mais q u |
s’affaisse bientôt, de façon à ce que le front fuyant qu’elle circonscrit s’aplatisse peu à peu dans sa moitié
supérieure. Cet aplatissement n’est pas nettement limité en dehors, mais il s’étend à toute cette partie de
la voftte. située au-déssus de la fasse temporale. Deux méplats symétriques,'légèrement indiqués à peu de
distance d e i’axe antéro-postérieur de la tête, subdivisent obacnrémeût l’aplatissement: général. Us se continuent
sur les pariétaux dont 1« courbe sui^ainsi trèsTexactement.celle d e j’os coronal. .
La courbe totale de l’os frontal; mesure approximativement sur notre moule 0“, 133 ; O- , 032 au moins
appartiennent à la partie abus-cérébrale, de cette courbe qui prend par conséquent une grandeiimpor-
lahce, si on là compare à.la même région dans nos deux premières pièces (0“, 022, 0“, 025). . .
Les deux courbes cérébrale et sous-cérébrale tiennent, d ailleurs, le milieu .entre lus mêmes données
tirées de la mensuration des orânes de Canstadt et d’Eguisheim d une part, et de 1 autre du Neanderthal,
dont la description va suivre.
Les dimensions en largeur de oe frontal, malgré les analogies de forme qu’il présenieiayee ce dernier,
sont encore-celles du crâne d’Eguisheim. Le diamètre -frontal minimum, obtenu en doublant la moitié
intacte de l’os, est 0",091 ou O",092; le frontal maximum atteint 0’ ,121, juste autaùt-.queda moyenne des.
trois eri&es ensemble. Enfin,<1® diamètre biorbitaire externe dépasse à peine la même mesure prise sur la
pièce de M. Faudel ; il mesure 0“, 107 à 0", 108.
Les empreintes cérébrales sont à peine visibles, dit M. Luschan; les sillons vasculaires n offrent rien
de particulier, mais, comme nous l’avons dit à propos de l’homme de Canstadt, comme nous le répéterons
à propos du Neander, les granulations de Pacchioni ont. creusé des cavités profondes à la face interne
du Crâne. Ges cavités sont même tellement grandes que M. le professeur Langer, moins porté que nous à
chercher dans leur-présence Un-caractère ethnique, les considérerait volontiers comme pathologiques
(Luschan). Ajoutons de suite, comme justification de cette hypothèse, que la région pariétale du crâne
de Brüx est sillonnée surtout à droite de dépressions vermiculées (1). La texture de l’os est si profondément
altérée dans la majeure partie de cette région que plusieurs anatomistes considèrent ce fossile comme
malade. Quelque opinion que puissent se faire les pathologistes qui ont sous les yeux la pièce elle-même,
et qui peuvent émettre leur jugement en pleine connaissance dé cause, la maladie,; .oarie ou nécrose,
dont l’homme de Brüx était atteint, n'ayant été pour rien dans la forme de sa tête, nous n’avons pas.
(1) Revue d1 Anthropologie, t. T, pl. VI. 1872.
nous qui nous attachons exclusivement aux caractères morphologiques de ce fossile, à nous arrêter longtemps
sur l’aspect plus ou moins pathologique de ses pariétaux. Il nous faut, toutefois, remarquer, et l’un
de nous a fait cette observation au congrès de Bruxellesi(i), que la symétrie des deux os pariétaux n’est
pas parfaite, le côté gauche, celui qui est le moins, altéré, étant un peu pins grand que;4e, côté droit,
I.’affection dont la vertèbre pariétale est atteinte, parait du reste avoir considérablement diminué son
épaisseur, et facilité les fractures multiples qui avaient disloqué toute la région avant l’extraction de la
pièoe des sablés qui la contenaient. L’épaisseur générale du frontal étant de 0“,009, celle du pariétal
décroît très-brusquement en-arrière .de là suture et n’est plus que de 0",004 à 0“,005 seulement.
Cette sutureussez bien dentelée est encore un peu visible sur le moulage que nous avons sous les yeux;
ièlle est toutefois très-serrée et s’oblitère surtout à la face interne du crâne. Quant à la suture sagittale,
elle paraît être complètement effacée.
Nous avons déjà constaté deux fois cette:synostose antérieure sur laquelle avait insisté M. B. Davis qui
a voulu voir en elle un agent de déformation de la tête humaine. Nous la rencontrerons encore à plusieurs
reprises sur les individus de cette, raCe fossile dont elle constituerait ainsi, comme pour un certain
nombre de raoes humaines actuelles, un caractère ethnique auquel nous sommes disposé à attacher
unê sérieuse importance. Toutefois, nous verrons plus loin qu’on ne saurait regarder ce caractère Comme
absolument constant..
Pour en finir avec la suture fronto.-pariétale il nous reste à remarquer qu’elle fait avec notre horizontale
crânienne un angle assez peu différent des angles coronaux mesurés plus haut. Quant au pariétal, nous
aurons exposé tout ce que Ton en peut dire lorsque nous aurons indiqué son aplatissement supérieur, mal
circonscrit, l’absence presque complète de relief de sa ligne courbe temporale à peu près invisible* l'atténuation
et la situation fort reculée de sa bosse, tous caractères que nous avons déjà rappelés plus haut,
et qui, combinés avec ceux qui appartiennent au frontal, permettent d’affirmer avec le professeur Roki-
tansky, qui a le premier, étudié la pièce (2), qu’elle reproduit en l'atténuant l’aspect de l’homme du Neanderthal
qu’elle tire de Tisolemènt auquel on l’avait jusqu’à présent condamné, et dont nous pouvons
maintenant aborder l’examen détaillé, préparés que nous sommes à l’étude de ses caractères par les
descriptions anatomiques que nous venons d’esquisser.
Crâne dît N eanderthal. (fig. 5, 6, 7, 8,13). — La célèbre pièce décrite sous ce nom par MM. Schaaff-
hausen (de Bonn) (3) et Fuhlrott (d’Elberfeld) (4) reproduit, en effet, -en les exagérant notablement, les
particularités anatomiques que nous venons de signaler sur .les trois crânes précédents et sur celui de
Brüx en particulier. Le front bas et fuyant monte très-obliquement en arrière'(fig. î>), moins obliquement
toutefois que ne le feraient croire les vastes arcades suroilières en-arrièrè desquelles il se trouve, et
dont le sépare une considérable dépression.
Ces arcs surciliers véritablement énormes et que l’inclinaison du frontal fait encore paraître plus saillants,
couronnent deük orbitès presque demi-circulaires, ouverts sous un angle de- 147° et limités en
dehors par de fortes apophyses frontales inclinées en arrière et en bas. Les bourrelets surciliers, hauts de
0m, 02 et demi et débordant de 0m, 02 au moins en avant, au lieu de s’effacer et de disparaître après un
trajet plus ou moins long, comme sur les trois individus précédemment décrits, s’étendent en dehors
sans solution de continuité jusqu’aux apophyses orbitaires externes (5). Ils ne s’affaissent que très-légè-
(1) A. de Quatrefages. Observations sur le crâne de Brüx (loc. cit. Sous-presse).
(2) Mittheilungen der Anthrop. Gesellsch. in Wien, Bd. II, nr. 1, p. 32.
(3) Schaaffhausen. Züi' Kentniss der ællesten Rassenschdæel {Archiva für Anatomie, yon Muller, .1858, p. 453-477_et pl. XVII), trad.
en anglais (Nat. Hist. Rev., 1861, p. 155-172). — Cf. Bull. Soc. d’Anthrop. de Paris, t. IV, p. .314 et H uxley. De la place de Vhomme
dans la nature, trad. fr. de Daily. Paris, 1868, in-8°, p. 270 et suiv.
(4) Fuhlrott. Der fossile Mensch aus dem Neanderthal und sein Verhællniss zum Alterdes Menschengeschlechts. Duisburg, 1865, in-8°-
(5) Notons avec M. Busk une petite, dépression oblique dans l’arc droit (gauche sur notre fig. 6, qui, dessinée directement sur