en dehors de ses apophyses orbitaires externes, l’obliquité et la longueur de son frontal, une
crête sagittale fort apparente, une étroitesse extrême et la dolichocéphàlie excessive qui en résulte (d. a.-p.
0m,176; d. tr. max. 0”,120; ind. céph. 68,18), le surbaissement des écailles sphénoïdes et temporale,
la simplicité des sutures, etc. (1). La face profondément enfoncée sous le crâne, qui le surplombe, est
relativement très-prognathe, mais d’un développement médiocre en largeur; les mâchoires sont puissantes,
quoique les branches montantes de la mandibule ne soient pas très-étalées, et l’usure myloïde y atteint
presque son maximum d’intensité.
Crâne de Port-Jackson. — Port-Jackson, dont Bondi est peu éloigné, a fourni à Quoy et Gaimard, en avril
1829, un crâne de jeune sujet de douze à treize ans qui, malgré cet âge peu avancé, offre déjà une dolicho-
céphalie aussi accusée que celle des adultes de sa race (d. a.-p. 0“, 177; d. tr. max. 0m, 127; ind. céph. 71,75$
mais offre des dimensions verticales exactement égalés à celles quJil atteint en largeur. La crête médio-
frontale commence à se dessiner, mais les arcs surciliers font à peine saillie ; l’écaille temporale est tellement
surbaissée que son bord supérieur est presque horizontal, et un os wormien s’intercale au
pariétal et au sphénoïde droits. Les caractères infantiles sont plus manifestes à la face. L’enfoncement de
la racine du nez et des angles supérieurs des malaires ne s’est point encore prononcé, le nez a l’indice
56,52 (haut. 0m,026, larg. 0”,046). Les orbites pont proportionnellement très-vastes, et leur largeur est à
leur hauteur comme 84,47 est à 100; la face est relativement étroite (d. bizyg. 0m, 115)-,'enfin, le prognathisme
commence seulement à projeter légèrement en avant la mâchoire supérieure.
Crânes d’Australiens des environs de Goulburn. — Nous pénétrons, une fois encore, dans l’intérieur
avec les pièces de Goulburn, de la Murrumbidgee, etc., que Morton, MM. Krefft, Giglioli, etc., ont successivement
fait connaître.
Morton a donné a l’Académie des sciences de Philadelphie, en 1845 (2), la description sommaire de deux
crânes recueillis aux abords de l’établissement de Goulburn, au pied des montagnes Bleues. L’un de ces
crânes est celui d un homme âgé de soixante aDs; l’autre, celui d’une femme de cinquante-cinq environ,
tuee dans uné lutte de tribu à tribu. Ces deux crânes, sur lesquels Morton ne fournit malheureusement
point d’autres indications numériques que celles de la capacité et de l’angle facial, présentent en commun
un certain nombre de caractères. Ils sont épais, pesants, longs et étroits, offrent un frontal bas, un occiput
remarquablement ample. L’orbite est profond et quadrangulaïre, les os du nëz sont courts et comprimés,
Torifice nasal est large et latéralement arqué. Les sutures sont remarquables par leur simplicité. Sur la
femme les sutures coronale et sphéno-temporale sont en continuité, disposition qui n’est point rare, dit
Morton, chez les Nègres. La région coronale est aussi très-aplatie chez la femme ; elle est plus élevée chez
l’homme, chez lequel l’aire du muscle temporal est particulièrement développée. La capacité crânienne de
l’homme est de 1,325cc, celle de la femme de 1,225e0. L’angle facial, mesuré comme le faisait Morton, en prenant
pour point de contact supérieur la plus grande saillie du frontal, donne des chiffres très-élevés, 84° pour
l’homme, 81° pour la femme (3). Morton a d’ailleurs bien soin de faire observer que c’est à la projection
de la région sus-orbitaire qu’il faut surtout s’en prendre pour expliquer cette amplitude inattendue (4).
Crânes d’Australiens des bassins de la Darling et de la Murrumbidgee. — Les descriptions de Morton
s appliqueraient aussi bien, dans leur forme un peu vague, aux Australiens maritimes qui nous ont passé
(1) Le diamètre basilo-bregmatique l’emporte sur le transverse de 6mm, et les indices de hauteur-longueur et de hauteur-largeur
atteignent 71,59 et 105.
(2) Morton. On the shulls of two natives of New Holland (Proceed. of the Acad, of Nat. Se. of Philadelphia, vol. H , p. 293, nov. 1845,
in-8°).
- ; (3) Ces angles, repris en 1857 par M. Meigs, deviennent en ses mains 81» et 75° (loc. c it., p. 97). ' •
, (4) Mortonna décrit que.ces deux crânes des Nouvelles-Galles du Sud. Sa collection comprenait, à sà mort, deux autres têtes dé
cette partie de l’Australie reçues comme les précédentes du docteur Gh. Nicholson, de Sydney. Ces pièces, toutes deux féminines1 2,
cubent 1031e* et 1162e® (A. Meigs. Cat.cit., p. 96).
tout à l’heure sous les yeux qfi'â beux des montagnes auxquels il les consacre. La capacité et l’angle facial
établissent seuls en leur faveur un léger avantage : encore, en ce qui concerne ce dernier caractère, avons-
nous reproduit les.réserves exprimées,précédemment à propos des têtes de Roebuck et de l’intérieur
de Queensland. Les diamètres des trpii orâneS de Mudgéep du Muséum de Sydney, égalent bien,
suivant M. Krefft, <r-*87, 0\135 et 0',137 (ind. 72,19; 73,267 101,48). Mais nous allons voir le volume
se réduire chez le seul sujéti'connu de la Murrumbidgee, dë.tUïé sorte que les diamètres deviendront respectivement
OM76 , 0-.130 et 0*,I33 (ind. M H 76,00 7 4^2,30}?®; Le cubage des crânes de
Weradgéris de l’Undepàrla, bassin de la Darling, a donné à M. Giglioli^) les volumes peut-être un peu
faibles de l “ ,-223 pour l’homme, un ohef de tribu nommé Weilpatora, et de 1“ ,071 pour la femme, Cul-
pungie. Gés Weradgeris, dont M. Mantegazza a bien voulu nous adresser dé fort beaux moulages, sont
d’ailleurs des Australiens d’un type extrêmement accentué, et ne diffèrent, par aucun caractère propre, de
l’ensemble de ceux que nous avons étudiés jusqu’à présent. L’homme a pour diamètre 0”,184, 0-,134
et 0- ,139,'êt pour indices 72,82; 73,53; 103,72 ; la femme présente comme dimensibns 0",173, 0”,131
et 0”’, 126 (3), et comme rapports, 75,72 ; 72,83 et 96,18. Le premier se signalé principalement par la
saillie de ses ares surciliers et de sa ligne courbe Occipitale supérieure, la largeur.etla brièveté (0” ,048) de
son squelette nasal (ind. nas. 64,58), ses orbites bas et dittés (haut. 0“,032, 0,031 ; larg. 0“ ,044), sa face
large, son prognathisme enfin qu’atténue cependant l'arrachement de ses deux incisives médianes . Le crâne
de Gîjlpungie â conservé ses alvéoles canins. Il frappe surtout l’attention par la grandeur de ses prbites, la
brièveté et la largeur de sa face, la profondeur de ses fosses canines, etc.. , . . .
Crabes d ’Australie!!® des tribus de Victoria, Melbourne, etu. (fig,“ 291 et 292). g g Les documents
recueillis jusqu’ici sur les Australiens de là colonie de Victoria ne sont ni plus bi moins complets que ceux
Fig. 291 et 292. — Australien des tribus de Victoria, vu de face et de proiil.
qui se rapportent aux indigènes Méridionales. De petites séries de crânes, presque toujours
isolés, représentent de même façon, dans les musées d’Europe, : les tribus du sud et celles de 1 es .
Quelque peu nombreux q u ’ils soient, ces documents dép|s|nt d’ailleurs généralement dans le même sens
que ceux que nous avons:précédemment consultés. _
Par exemple, il . J.-B. Davis possède„dans soiMnusée, huit-crânp|d’Australiens de Victoria, recueillis
(1) G. Krefft. Cat. cit., p. 92. ; ;j
, d’in v j ’ion des diamètres, chez la femme, tel qne nous en avons pn cifer qnnlqnesnas pins fiant, et reprodnisnnt
ce que nous avons observé très-habituellement dans la race Papoiia.
Quatrkfages et Uamy.